THINK TANK chés. L'inertie administrative, le coût du travail et la règlementation sont également perçus comme des risques, voire des menaces. La structure administrative de la Belgique est décrite comme un problème grave (lente, peu réactive et incompréhensible pour des étrangers). Globalement, les entreprises estiment pouvoir trouver les compétences nécessaires, à deux nuances près : l’enseignement moyen n’est pas à niveau (surtout si on se compare à nos voisins allemands), quant aux universités belges, leur classement international se détériore. L’attractivité économique de Bruxelles : analyse SWOT Strengths • Pride & Fighting spirit • Strategies for the future • Central European location • Cultural diversity • R&D fiscal advantages Weaknesses • Prohibitive labor cost • Unfair « detached » labor • No focus on manufacturing • Quality of life, Mobility • Education • Administrative structure être aussi performants que des grandes entreprises et aussi agiles que des PME. Opportunities • New industries • Additional R&D centers • Marshall plan • Upstream cooperations • Labor regulation flexibility • Admin. simplification L’économie, un travail d’équipe Le défi à venir dans les prochaines années peut se résumer comme ceci, du point de vue des entreprises : pour réussir, nous devons être les moins chers ou les meilleurs ; mais il est trop tard pour être les moins chers… Nous devons Bruxelles, où il fait bon vivre Parallèlement aux interviews menées auprès d’une dizaine d’entreprises emblématiques, BECI a organisé un sondage-express sur les attentes des entreprises bruxelloises, qui a récolté un peu plus de 400 réponses. Premier constat : elles sont 69 % à se déclarer « relativement ou totalement » méfiantes quant à la politique économique de la Région bruxelloise. Près de 60 % des entreprises participantes s’accordent à décrire Bruxelles comme « une ville cosmopolite où il fait bon vivre ». Leur choix d’implantation à Bruxelles est lié prioritairement à l’accès aux marchés belge, mais aussi internationaux (59 %). Pour se déployer à Bruxelles, elles privilégient (à 59 % également) les sites internet et la recherche individuelle, très loin devant les agences immobilières professionnelles (17 %), l’offre de coworking, les incubateurs ou centres d’entreprises (17 %). Les infrastructures publiques, quant à elles, récoltent moins de 6 % des voix… On note que le besoin d’un financement aisé n’apparaît qu’au troisième rang des priorités de ces entreprises (24 %), derrière la nécessité de trouver des collaborateurs compétents (34 %) et celle d’infrastructures de qualité (25 %). S’agissant de financer leur expansion, les entreprises privilégient avant tout le crédit bancaire ou les fonds d’investissements privés (45 %), devant la mobilisation des fonds propres (35 %), les subsides, les garanties de l’État et l’appel aux fonds publics (15 %), tandis que l’appel à l’épargne privée via le crowdfunding ou le recours à la bourse n’apparaît qu’en 4e position (5 %). Interrogées sur leur intérêt pour les marchés publics, les entreprises ne sont que 22 % à y déceler une opportunité, pour 28 % qui y voient la perspective d’acquérir « un client difficile et mauvais payeur », et 26 % qui avouent un « manque d’intérêt total ». Enfin, l’une des questions portait sur la transposition en Région bruxelloises du Small Business Act (SBA) européen, dont l’objectif est de soutenir les PME et d’abaisser les barrières à leur développement, notamment en simplifiant les politiques et les réglementations qui les concernent. Force est de le constater : près de la moitié des entreprises « ne se prononcent pas », ce qui dénote sans doute un manque de visibilité du projet. BECI - Bruxelles métropole - avril 2016 9 Threats • Quality of life, Mobility • No local content protection • Lack of standards, Inertia • Uncompetitive production • New generation attitude • Belgium too small Pour favoriser leur développement, elles attendent de la Région un environnement économique favorable en termes d’infrastructures (de déplacements, de communication…), de compétences (enseignement), d’attractivité (qualité de vie, sécurité, image de la ville), de concurrence équitable (mêmes règles pour tous), de simplification réglementaire (vitesse et flexibilité), de soutien à la R&D (par le maintien du régime fiscal et la mise en place de centres de compétences) et par une attitude claire envers la création de valeur ajoutée au niveau local. Les entreprises affirment leur volonté d’aller de l’avant, d’investir à Bruxelles et d’y tenir leur rôle social, mais elles ne pourront le faire seules. Elles réclament un travail d’équipe, impliquant toutes les parties prenantes. ●
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