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Octobre 2015 e magazine des entreprises brux La fin du salariat ? Le bonheur au travail Focus : enseignement et formation Damien Van Renterghem (KBC Brussels) : « Le moment est idéal pour une banque bruxelloise ! » Topic L'entreprise au 21e siècle ISSN 2406-3738

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EDITO L’entreprise et la ville Ce 20 octobre, Bruxelles rencontre Bruxelles. Entrepreneurs, décideurs et tout ce que Bruxelles compte de forces vives sont invités à nous rejoindre autour d’une thématique d’avenir, pour la ville et pour l’entreprise : celle des smart cities. Les villes intelligentes sont aussi au cœur du supplément joint à ce magazine, que nous avons intitulé Brussels Perspectives plutôt que Rapport annuel. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de rendre compte de nos activités, mais aussi de proposer une source d’inspiration. Nous en avons la ferme conviction : l’heure est aux villes, à l’échelle planétaire. C’est dans les villes que convergent aujourd’hui les hommes, les idées et les moyens de les concrétiser. C’est dans les villes, qui abritent désormais plus de la moitié de l’humanité, que se développent de nouveaux modèles d’affaires disruptifs, de nouvelles solutions pour résoudre nos problèmes de mobilité, de santé, de logement, d’énergie, d’environnement… Et de plus en plus, ces modèles d’affaires, ces solutions, sont fondés sur l’intelligence, la recherche, la récolte et l’exploitation des données. Thierry Willemarck, Président de BECI Dans ce monde qui change, Bruxelles doit prendre sa place. Elle a besoin pour cela d’entrepreneurs, besoin de leur dynamisme, de leur engagement et de leurs idées. Parce qu’ils sont les seuls capables de créer la richesse qui assure le bien-être de la cité – au sens de la communauté citoyenne. En prenant des risques, en s’investissant, en misant sur leurs idées, en croyant dans leurs rêves… Pour que leur goût d’entreprendre puisse s’épanouir, pour encourager leur succès et soutenir leur développement, il leur faut un partenaire solide, à la hauteur des défis du moment. À Bruxelles, ce rôle revient naturellement à BECI. Un acteur capable de parler d’égal à égal avec les partenaires sociaux et les pouvoirs publics, au niveau où se jouent désormais la plupart des enjeux socio-économiques : celui de la Région. Cette Région, nous voulons en faire la plus riche d’Europe ; une Région où le chômage doit redevenir marginal et qui doit s’imposer comme une référence en termes de qualité de vie, de mobilité, de sécurité, d’innovation… Une Région où il fait bon vivre et entreprendre : c’est la vision de Bruxelles en 2025 développée dans notre plan stratégique. Vous en trouverez également l’écho dans notre supplément. Pour relever ce double défi, urbain et régional, pour que notre vision puisse devenir réalité, il faut une représentation patronale forte. C’est la première condition d’un environnement favorable à l’entreprenariat. C’est pourquoi BECI vous remercie du mandat que vous lui confiez. BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 1

SOMMAIRE Think Tank 6 Speaker’s Corner : l'actualité économique et politique d’un autre œil CHAMBRE DE COMMERCE & 8 Pour ou contre l’allocation universelle ? 11 Fiche réforme de l’Etat : les maisons de repos 12 KBC Brussels, une banque dans la ville International 14 Marchés publics : répondez à l’appel de l’Europe 17 Carnet ATA : VRT, Instant world news Topic : l’entreprise au 21e siècle 19 La fin du salariat ? Pas vraiment… 22 Le bonheur au travail 26 Paul Dewandre : « Je ne distingue plus travail et vie privée ! » 29 L’innovation naît du dialogue 33 La confrontation, facteur de confiance Focus : enseignement et formation 36 Teach for Belgium 38 Métiers en pénurie, métiers d’avenir ? 40 De retour sur les bancs de l’école 44 « Fédérer, rassembler et connecter les jeunes », grâce au CPME Entreprendre 46 Dix ans de corporate governance en Belgique 47 Grégor Chapelle (Actiris) : « Testez-nous ! » 48 Réussir son Management Buy-Out 49 Starter : Boxify, de l’espace en boîte ! 50 Les nouvelles primes à l'investissement 51 Rupture du contrat de travail : où en sommes-nous ? 52 Les mamans indépendantes, des demi-mamans ? 53 Si c’était vous : la clause de non-concurrence 54 Les prix de l’énergie resteront volatils 55 Abattoir s.a. (se) dessine un avenir radieux à Anderlecht Community 56 L’actualité BECI en photos 61 Conseil resto : Madame Chapeau 62 Impression of a Brit 63 News 64 Agenda 65 Demandes d'admission UNION DES ENTREPRISES DE BRUXELLES Bruxelles métropole Octobre 2015 N° 00 Janvier 2015 Au mois de novembre Spécial Le mois prochain Mai dossier PME international Editeur responsable Olivier Willocx - ow@beci.be Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles T +32 2 648 50 02 - F +32 2 640 93 28 www.beci.be Editeur responsable Olivier Willocx - ow@beci.be Avenue Louise 500 1050 Bruxelles T +32 2 648 50 02 F +32 2 640 93 28 www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be Production Rédaction Media Coordinator Mise en page & impression db Group.be Traduction Litteris Photos Reporters, sauf indication contraire Emmanuel Robert - er@beci.be Production Maquette Isabelle André Impression DB Print Traduction Litteris Photos Reporters, sauf indication contraire Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Infos : er@beci.be - T +32 2 643 78 44 Publicité Bruxelles métropole/Brussel metropool est lu chaque mois par plus de 23.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Publicité Max Saey - msa@beci.be T +32 2 563 68 53 F +32 2 640 93 28 Membership Catherine Mertens - cm@beci.be T +32 2 643 78 16 Infos et réservations Max Saey - T +32 2 563 68 53 F +32 2 640 93 28 - msa@beci.be Membership Catherine Mertens - T +32 2 643 78 16 cm@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 label n. 2014/351/2 ONDERNEMING DYNAMIQUE 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER 2

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ANNONCE Private Banking: l’avis des spécialistes Vous êtes unique. Votre patrimoine aussi. Et votre banquier ? Un patrimoine : le résultat de longues heures de dur labeur, un soupçon de chance, et les bonnes décisions prises, jour après jour. La constitution d’un patrimoine n’a rien de facile, sa gestion non plus ! Les possibilités et conditions varient sans cesse. Se tenir au courant de tous les nouveaux développements demande des connaissances approfondies ainsi que beaucoup de temps et de persévérance. Quelle est la situation de votre patrimoine immobilier ? Avez-vous déjà songé à votre succession ? Êtes-vous propriétaire d’une collection d’œuvres d’art ? Comment gérer votre patrimoine privé et les capitaux dont dispose votre entreprise ? Pour pouvoir toujours envisager l’avenir avec sérénité, mieux vaut vous faire assister par un expert qui connaît toutes les ficelles du métier. « Pour votre patrimoine, vous voulez un interlocuteur qui soit aussi une personne de confiance, littéralement proche de vous », commente Filip De Nil, Head of Marketing Private Banking & Investments chez Belfius. « C’est la raison pour laquelle Belfius met à disposition via son réseau d’agences plus de 250 Private Bankers spécialisés. Ces derniers vous connaissent et connaissent votre situation privée et professionnelle. Ils sont discrets mais restent toujours à votre disposition. » Un service de qualité supérieure, proche de vous Les Private Bankers disposent d’une expertise établie en matière de gestion de patrimoine, de préparatifs en vue de votre pension et de planification de votre succession. Ils sont au fait des dernières évolutions fiscales et légales… Et tout cela est à votre disposition, près de chez vous. Un esprit d’initiative et une attention aux détails Votre Private Banker est une véritable personne de confiance. Il connaît votre situation familiale sur le bout des doigts, sait se montrer proactif et faire preuve d’initiative au moment de vous conseiller. Il veillera notamment toujours à vous exposer en détail d’éventuelles opportunités d’investissements, la planification de votre pension ou les meilleures options fiscales à envisager. Pour toutes les étapes essentielles de votre vie et de la vie de vos enfants, votre Private Banker (ainsi que les experts qui l’entourent) vous procure aide et conseils. Une personne de confiance « Les histoires d’argent restent un sujet sensible pour de nombreuses personnes », poursuit Filip De Nil. « Il est donc primordial de pouvoir être en contact avec une véritable personne de confiance. Personne n’a envie de devoir sans cesse relater l’histoire de sa vie. Votre Private Banker local est aussi votre personne de contact fixe qui reste à vos côtés pour gérer tous les aspects de vos finances. C’est ce qui nous permet aussi de vous garantir une discrétion maximale. » Pour toutes vos questions, que vous vouliez aborder votre gestion bancaire journalière (même pour une simple demande de carte de banque ou de carte de crédit) ou vos assurances, votre crédit immobilier, une police d’assurance pour votre habitation ou encore la gestion de votre patrimoine, vous pouvez vous tourner vers votre Private Banker. Vous êtes entrepreneur ? Votre Private Banker vous fournit tous les contacts nécessaires avec les spécialistes business de votre région, ce qui ajoute au service local personnalisé une garantie de la meilleure qualité qui soit. Filip de Nil, Head of Marketing Private Banking & Investments. Belfius met à disposition via son réseau d’agences plus de 250 Private Bankers spécialisés. Ces derniers vous connaissent et connaissent votre situation privée et professionnelle. Ils sont discrets mais restent toujours à votre disposition.

Wealth Analysis & Planning et Wealth Management Conseils pour l’immobilier et le financement Votre Private Banker local est logiquement votre premier point de contact. Mais une expertise complémentaire s’avère parfois nécessaire pour résoudre des questions très complexes. Et c’est là que nos spécialistes des divisions Wealth Analysis & Planning et Wealth Management entrent en scène. Ensemble, ils assurent la réalisation de vos objectifs personnels en matière de patrimoine et de succession, avec un minimum de charges et un maximum de sérénité. Ces services complémentaires couvrent aussi l’accompagnement pour effectuer une donation, rédiger un testament, choisir un régime matrimonial, fonder une société, vendre votre entreprise ou acheter une seconde résidence ou un immeuble de rapport. « Belfius Private Banking aide les entrepreneurs à trouver le bon équilibre entre capital social et patrimoine privé. Cela permet à l’entrepreneur de pouvoir prévoir son niveau de vie actuel mais aussi futur, lorsque viendra le temps de la retraite », explique Isabelle Verhulst de la division Wealth Analysis & Planning. « Notre équipe de juristes, fiscalistes et économistes analyse votre plan financier ainsi que la planification de votre patrimoine et de votre succession. Au besoin, ils passent également à la loupe les aspects juridiques et fiscaux de la remise ou cession de l’entreprise » « Les experts de la division Wealth Management ont par ailleurs une longue expérience en matière financière, que ce soit pour la remise d’une entreprise, l’achat et la gestion d’un patrimoine immobilier, un projet philanthropique ou des investissements dans des œuvres d’art. » Planning et optimisation pour les entrepreneurs Les chefs d’entreprise et les indépendants savent toute l’importance d’une analyse et d’une optimisation approfondies d’un patrimoine personnel et professionnel. Un plan financier personnel vous donne une vision précise de votre situation financière actuelle en plus de vous permettre d’esquisser une simulation claire de l’avenir. Outre par exemple un aperçu de votre régime de pension, vous bénéficiez également des avantages d’un plan d’action personnalisé. Pour la structuration de votre patrimoine immobilier et la réalisation de vos nouveaux objectifs en la matière, nos experts sont un atout de choix. Ils analysent votre plan sous tous les angles et vous aident à optimiser votre dossier. Ils vous assistent pour trouver le meilleur financement et vous aident à faire le bon choix entre les avantages et les inconvénients d’un achat privé par rapport à une acquisition via une société. Et dès le début, le volet fiscal fait bien entendu partie de l’équation. Remise et rachat d’une entreprise « Pour les chefs d’entreprise, assurer la pérennité de l’entreprise familiale est un souci majeur, tant d’un point de vue personnel que fiscal et juridique », ajoute Isabelle Verhulst. « Ils font face à une multitude de questions : maintien d’un certain niveau de vie, optimisation de leur situation fiscale, traitement équitable des membres de leur famille, mise en place d’une charte familiale. Ceci est un document établi au sein d’une entreprise familiale dans le but de définir par écrit la philosophie de l’entreprise, ses valeurs, ses objectifs, les grands principes de son fonctionnement et sa vision à long terme. Votre Private Banker et l’équipe d’experts qui l’entoure sont en mesure de vous proposer un conseil rationnel, professionnel et neutre afin de passer tous ces écueils sans encombre. » L’équipe de la division Wealth Management vous fournit tout le soutien nécessaire pour les aspects comptables et financiers inhérents à la remise ou la reprise d’une entreprise. Elle vous donne un second point de vue pour l’estimation de votre entreprise, élabore pour vous une formule de crédit pour la reprise, etc. Les experts travaillent dans ce contexte en étroite collaboration avec les autres personnes qui vous entourent (vos conseillers pour votre entreprise, votre comptable, votre notaire, etc.) et ils apportent leur aide tant aux repreneurs qu’aux personnes désireuses de remettre leur entreprise. Un conseil pour un Family Buy Out est également possible. www.belfius.be/private Isabelle Verhulst, Head of Wealth Analysis & Planning La fiabilité comme garantie de satisfaction Belfius Private Banking compte 60 000 clients qui totalisent un patrimoine à gérer de plus de 32 milliards d’euros. Un patrimoine est souvent confié à Belfius Private Banking de génération en génération : les clients du portefeuille Private Banking entretiennent une relation de 23 ans en moyenne avec la banque. Cela constitue la plus belle preuve que des conseils fiables et personnalisés sont le meilleur moyen de pouvoir compter sur des clients satisfaits et fidèles.

SPEAKER’S LE MOIS ÉCONOMIQUE VIEUX PAYS CH. JEUNES PERS. DYNAM. Ce sont les petits-enfants des Pères de l’Europe qui sont à la barre. Et s’ils se secouaient les méninges ? Dans la « netocratie », le spleen économique doit céder la place à l’humain. | Jean Blavier Je me doute que vous êtes comme moi, mon facteur, mon pharmacien et ma belle-sœur : vivre en Europe, c’est vivre dans un État de droit et dans la prospérité. Ce constat posé, est-il vraiment si difficile que ça de comprendre que ça fasse envie ? Que l’Europe apparaisse pour ses voisins où la violence fait rage comme un havre de paix et de stabilité économique ? Churchill fut le premier à rêver des États-Unis d’Europe. Seul un continent unifié pouvait prévenir d’autres conflits, disait-il. Vous avez connu la guerre ? Non ? Moi non plus. Sicco Mansholt tenait un discours plus économique. Il avait connu la famine aux Pays-Bas au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Vous avez connu la famine ? Non ? Moi non plus. Jean Monnet avait quitté l’école à 16 ans. Vous avez quitté l’école à 16 ans ? Non ? Moi non plus. Je crois que nous avons oublié d’où nous venons. Certains médias flamands ont eu la pertinence de rappeler que les Belges qui fuyaient l’avance allemande en 1914 butaient aux Pays-Bas sur des barbelés... électrifiés ! Il y a eu de nombreux morts. L’Europe a connu les affres de la guerre, plus que n’importe quel autre continent. Sa première réaction devrait être la générosité. Et après on verra. Le rapport avec l’actualité économique ? Mais il tombe sous le sens. Que fait-on dans une entreprise quand un événement imprévu surgit ? Réfugiés belges à Paris, 1940. On colmate et on raisonne après. Deuxième argument, venant tout droit celui-là d’Angela Merkel. Elle ne l’a pas dit comme ça, mais c’est tout comme : nous vieillissons, nous bedonnons et la génération montante a été élevée dans le coton. Nous avons besoin de gens dynamiques, vigoureux, prêts à prendre leur revanche sur la vie. Troisième argument : les pays qui réussissent le mieux sont des pays de grande immigration, ÉtatsUnis, Canada, Australie. Il y a 70 ans, nous avons fait la paix avec nos voisins alors que nous nous faisions mutuellement la guerre depuis Romulus Augustule, le dernier empereur romain d’Occident. Et nous ne comprenons pas que fuient ces hommes essoufflés, ces femmes qui baissent les yeux et ces enfants terrorisés ? Nos aînés doivent être rouges de honte, eux qui ont construit avec leurs souffrances le socle sur lequel nous avons établi notre bien-être. 1 Les Netocrates, Alexander Bard et Jan Söderqvist, Editions Leo Scheer, 2008, mais paru en suédois en 2000. 6 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Et si l’on parlait de la déflation, cette variante économique de l’essoufflement mental, le miroir de notre spleen économique ? Ne nous faisons pas d’illusion : la déflation, 1. nous sommes dedans et 2. nous n’en sortirons pas de sitôt. Aussi rageurs soient-ils, les coups de démarreur des banques centrales ne parviennent pas à relancer cette inflation que nous avons tant combattue à la sortie des Trente Glorieuses. Pourquoi ? Parce qu’une ère nouvelle s’ouvre. L’économie top-down, c’était hier. L’économie bottom-up, c’est demain. Les forces vives viennent d’en bas. Elles montent, elles montent et nous voyons émerger une « netocratie », une aristocratie du net, comme l’ont expliqué deux Suédois1 il y a... quinze ans déjà ! Le monde en guerre à nos frontières jette une lumière crue sur cette relance de l’ascenseur social dont nous avons tant besoin. Ça, Angela Merkel l’a bien compris. Et comme vous le savez, à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent. ● Il est temps que les économistes admettent ouvertement – ils le savent depuis longtemps – que la pauvreté et la guerre ne sont que de maléfiques prurits de l’inefficience économique. Il faut faire redémarrer l’ascenseur social à coups de sang neuf et de formations accélérées. Il y a 100.000 emplois disponibles en Belgique. C’est – toutes proportions gardées – le chiffre le plus élevé d’Europe. CORNER

SPEAKER’S LE MOIS POLITIQUE MISE AU POINT La crise des migrants a marqué nos journaux. Est-ce pour cela qu’elle a aussi (un peu) marqué nos nuits et nos journées ? Que l’on soit employé, manager, CEO ou même roi du monde, on ne peut que se montrer sensible à la photo d’un enfant retrouvé mort le long d’une plage. L’image de ce garçon de trois ans allongé sur le ventre correspond tant à celle de nos propres enfants. À la différence que pour eux, la pose « pet en l’air » était celle du repos qui permet aux parents de se dire « un jour mon fils/ma fille sera », alors que là… Citoyens-patrons, nous avons tenté de faire quelque chose. À notre propre mesure. Ce que notre mamy appelait « faire son petit possible ». C’était nécessaire, et si – hélas – cela n’a pas suffi à sauver cet enfant et les autres (on insiste), l’initiative de ces patrons qui ont voulu proposer « quelque chose » est à mettre dans le lot de toutes les autres. À défaut d’être déterminante, elle a le mérite d’exister pour certaines victimes. Et ses pères ont le mérite de l’avoir pondue. Le reste n’est pas du ressort des entreprises et de ceux qui les dirigent. Pas plus que les interprétations politiques. Notamment celle qui voudrait que « les patrons veulent des réfugiés pour faire baisser des salaires. » Interprétable, manipulable à souhait, cette analyse partisane ne correspond pas à la réalité. Ni à l’émotion. Encore moins à la force d’action d’un parent (car oui, les patrons ont une vie qui les attend à la maison). Bref, c’est une action et surtout une accusation crapuleuse. D’autant plus qu’elle fut relayée par des faiseurs d’opinions, supposés éduqués et au-dessus de café du commerce. Et pendant ce temps On essaie donc de s’intéresser au reste de l’actualité. Pas forcément facile, et pourtant. Les questions relevées si souvent par les patrons continuent de bousculer l’actualité : le « tax shift » ? Il n’a rien donné, ou si peu. Pourtant, avec la présence massive de forces favorables à l’entreprenariat dans le gouvernement fédéral, on avait des raisons d’y croire. Faites gaffe les gars, un jour on revotera et là, il ne s’agira plus d’accuser les méchantes forces de gauche de vous avoir coincés. Pareil pour l’école. On a dit et redit que c’était important. Très important même. Mais il se fait que les débats de la rentrée, côté francophone, tournent autour d’un certain « cours de rien » | Michel Geyer dont on s’esquinte à nous expliquer que le programme comprendra plic-ploc de la citoyenneté, du vivre ensemble, du bien-être/santé, de la démocratie… Bref un « cours de tout » plutôt que du « rien ». Surtout des choses qu’on est supposé apprendre par ailleurs et dont on voit mal les ultra-réfractaires les intégrer au prétexte qu’il y aurait interro demain. Pendant ce temps, les taxis ont manifesté (hum) contre la création – pardon : l’existence même – d’un concurrent moins cher mais aussi moins régulé ; les agriculteurs ont dénoncé tout ce qui n’allait pas (qui en a retenu quoi ? On ose à peine la question). Après eux, place à une manif nationale… Bref, l’année académique n’a pas commencé sous les meilleurs cieux. Et pourtant, on y croit. Utopisme ? Du tout. Esprit d’entrepreneur. C’est très différent. Là-dessus aussi, on insiste ● CORNER Elections sociales : préparez-vous lors de 2 jours de formation Toute l’info juridique, les best practices et des invités RH et syndicaux ! www.beci.be/activites/formations_seminaires/ les 09/10/15 et 21/01/16 Info : Frédéric Simon Conseiller social BECI fs@beci.be tél. 02-643 78 17 BECI - Brussels Business - janvier 2015 7

THINK TANK POUR OU CONTRE L’allocation universelle ? L'Allocation Universelle revient sur le devant de la scène après une première émergence dans les années 90. Véritable émancipation de l'individu face au travail ou fausse bonne idée? Deux analyses, deux conclusions. Adrien Dewez Philippe Defeyt, économiste, président du CPAS de Namur On peut remarquer – schématiquement – deux écoles au sein des partisans de l'allocation universelle concernant le montant alloué et, partant, la question du financement. La première préconise un revenu très important, de l'ordre, par exemple, de 1.500 € par mois. La seconde, dont je fais partie, propose un montant allant de 500 à 600 € par mois. Si on considère la seconde option, la dépense s'élèverait à grosso modo 15 % du PIB. Ce qui est conséquent mais pas impayable. La question du financement peut se résoudre par une série de pistes. Nous pouvons y injecter : 1° une grande partie des dépenses de sécurité sociale (hors soins de santé) ; 2° une réduction des dépenses fiscales, notamment relatives aux personnes à charge ; 3° des recettes fiscales nouvelles (par exemple un impôt sur les plus-values) ; 4° on peut aussi imaginer l’octroi d’une partie de l’allocation universelle sous forme de monnaies locales, mais aussi 5° de consommations gratuites (transports en communs, kWh gratuits…). L'objectif d'une allocation inconditionnelle est d'offrir de l'autonomie et une plus grande liberté aux individus. De nombreux opposants annoncent la fin de la sécurité sociale ou de la solidarité mais, et on doit le regretter, les gouvernements successifs n’ont pas attendu ce débat pour détricoter notre sécurité sociale. Aujourd'hui, celle-ci limite certaines formes d’autonomie : il est difficile pour un chômeur de faire certaines activités volontaires. Notre système actuel affaiblit, voire détruit, de nombreux liens interpersonnels. Si nous offrons une plus grande autonomie aux individus, je pense justement que cela va favoriser des comportements et des initiatives solidaires. Je ne suis pas partisan de sacraliser la sécurité sociale ; une invention dans le contexte d'après-guerre, très différent d'aujourd'hui. Ce qu'il faut sacraliser, c'est une protection sociale forte. C'est ce que propose l'allocation universelle tout en poursuivant l’objectif d’autonomie et de liberté. C'est une sorte d'État providence 2.0. Mateo Alaluf, sociologue du travail, professeur émérite de l'ULB Nous pouvons dégager deux types d'arguments sur la question de l'allocation universelle. Le premier est théorique : l'allocation part du principe de l'égalité de chances. Chacun dispose d'un revenu inconditionnel mais, à partir de là, l'individu est entièrement responsable de son destin. Moi, je suis plus attaché au principe de solidarité sur lequel repose la sécurité sociale. L'État assure une série de services collectifs basés sur les droits sociaux ; le risque de l'allocation est le désengagement de l'État dans des politiques sociales. Vient ensuite l'argument du financement. Les partisans de la mesure proposent une allocation de 500 €. Son coût s’élèverait alors à 10 milliards de plus que nos prestations sociales actuelles. Le financement ne pourra se faire qu'au détriment des personnes les plus vulnérables qui, actuellement, peuvent compter sur des prestations sociales allant grosso modo de 500 à 1700 € par mois. Une allocation de 500 € offre certainement un bonus aux personnes qui travaillent, mais ce montant obligera les plus vulnérables à multiplier les petits boulots. En somme, l'allocation universelle créera une « uberification » de l'emploi, elle augmentera la dualité et favorisera la dérégulation du marché du travail. Il faut se rendre compte que, si on propose une allocation universelle plus élevée, il faudra la financer. Or ce financement provient des revenus de l'État, issus des activités productives qui, par définition, sont limitées. Et je ne pense pas que cela favoriserait les projets personnels comme des créations artistiques ou la mise sur pied d'asbl. Aujourd'hui, les gens réalisent déjà ces activités ; donc c'est possible. En outre, nous bénéficions d'une série d'outils très pratiques comme les interruptions de carrière, les congés éducation, les activités multiples des pensionnés... Il existe de nombreux moyens de rendre ces outils plus efficaces tout en conservant le socle de base qu'est la solidarité. L'allocation universelle porte plutôt un autre message: je te file 500 euros et tu tires ton plan ! 8 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Donnez-nous votre avis

Les sessions ‘apprendre les uns des autres’ sont une excellente façon d’apprendre à mieux connaître Brussels Airport Company. Naïma, Senior Business Controller Unlike any other job Voir le défi lé des avions sous nos yeux toute la journée qu’on pourrait presque les toucher, cela fait rêver. Mais il n’y a pas que les avions qui rendent nos jobs tellement uniques. Notre dynamisme, notre ambition de devenir l’aéroport le plus accueillant d’Europe, l’atmosphère de travail et l’ouverture d’esprit qui laisse place à vos idées : c’est tout cela aussi qui nous distingue. Ferez-vous aussi partie de Brussels Airport Company? En tant qu’exploitant de Brussels Airport, nous nous occupons, avec nos 775 collègues, du développement de l’aéroport. Chaque année, 21,9 millions de passagers et 454.000 tonnes de marchandise transitent chez nous. Brussels Airport relie la capitale de l’Europe à pas moins de 228 destinations. De manière directe et indirecte, environ 60.000 personnes travaillent pour et avec nous, ce qui fait de Brussels Airport le second pôle de croissance économique de Belgique. Vous trouverez un aperçu complet de nos jobs « pas comme les autres » sur www.brusselsairport.be/jobs

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THINK TANK RÉFORME DE L’ÉTAT Les maisons de repos Les transferts de compétences et de budgets vers les Régions, dans le cadre de la 6e Pour vous aider à les comprendre, nous publions une série de fiches pratiques que vous trouverez chaque mois dans notre magazine. Le principe général du transfert de la compétence « maisons de repos » est celui de la continuité ou du standstill : celui du maintien des agréments et des financements acquis précédemment lorsque la compétence était fédérale. Les deux grands volets de cette compétence concernent, d'une part, les soins et leur financement et, d'autre part, l'hébergement et son financement avec, notamment, le contrôle des tarifs d'hébergement. Le rôle de la Cocom À Bruxelles, les compétences fédérales transférées aux Communautés (allocations familiales, maisons de repos, aide aux personnes, santé mentale, politique de prévention) « atterrissent » à la Commission communautaire commune (Cocom) ; l'idée étant d'éviter la création à Bruxelles d'une politique à deux vitesses selon l'appartenance linguistique. Toutefois, pour les maisons de repos mono-communautaires (flamandes ou francophones), il n'existe aucune obligation de basculer vers la Cocom. Le financement À Bruxelles, la volonté politique est de favoriser leur basculement vers le bi-communautaire. Ce choix impactera les financements futurs et le montant des dotations transférées, selon les mécanismes prévus par la Loi Spéciale de Financement. Sans rentrer dans le détail, le transfert s'opère selon des modalités transitoires, avant d'être figé en fonction de la situation au 31 décembre 2015. D'ici là, en effet, des institutions auront eu la possibilité de migrer vers le bi-communautaire. Apparemment, ce basculement ne concernerait que des institutions francophones : sur les 61 institutions de la Cocof, 50 passeraient sous la tutelle de la Cocom. Ce n'est pas qu'une simple opération administrative puisqu'il en découle une nouvelle exigence : celle d'assurer le bilinguisme externe de l'institution, c'est-à-dire la garantie d'une communication publique dans les deux langues et d'une communication personnelle dans la langue choisie par le patient. Les montants Le budget bruxellois 2015 destiné à financer les soins en maisons de repos et de soins s'élève à 200 millions. La migration d'institutions vers la Cocom devrait augmenter la dotation de celle-ci d'environ 60 millions, pour la porter à 260 millions d'euros. Acteurs et défis à Bruxelles Les soins résidentiels pour personnes âgées y sont en premier lieu assurés par le privé commercial (62 %), suivi par les CPAS (24 %) et le privé sous statut d'asbl. Le vieillissement de la population représente assurément un défi pour les trois Régions, mais dans des proportions différentes : le taux de seniors (+ de 65 ans) est de 13 % à Bruxelles, contre 19 % en Flandre et 17 % en Wallonie. D'ici 2030, cette population va s'accroître de 30.000 personnes à Bruxelles, 400.000 en Flandre et 200.000 en Wallonie. D'ici là, le nombre de places en maison de repos et de soins va substantiellement augmenter même si, en parallèle, on se dirige vers d'autres solutions visant au maintien à domicile. Un autre défi, notamment financier, est celui de la mise aux normes des institutions. Au niveau belge, la catégorie des plus de 65 ans comptera environ 650.000 personnes supplémentaires – elle passera de 17,7 à 22,6 % de la population : c’est dire l'ampleur du défi... réforme de l’État, ont aussi de multiples conséquences pour les entreprises. Vincent Delannoy FICHE 11 L’avis de BECI • Il est prévu qu’un nouvel Organisme d’Intérêt Public (OIP) bruxellois, Iriscare, reprenne les compétences de la santé et de l’aide aux personnes, dont les maisons de repos. BECI s’inquiète du fonctionnement et du financement d’un tel organe, alors que les budgets « santé » sont déjà restreints. BECI réclame la mise en place d’une structure et d’une gouvernance efficaces avec maintien d’une gestion paritaire ; • Il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité des normes, surtout en termes de qualification du personnel. De manière plus large, une harmonisation des normes entre les entités fédérées est souhaitable ; • Les autorisations déjà accordées pour l’ouverture de nouveaux lits (environ 2.000 à Bruxelles) doivent être respectées ; • Les politiques à venir devront répondre à l’évolution des besoins de la population, compte tenu de la démographie bruxelloise, du vieillissement de la population et de la dépendance. Les investissements dans ce domaine ne doivent pas être sous-estimés. BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 11

THINK TANK KBC Brussels : une banque dans la ville Depuis le 1er janvier, les réseaux bruxellois KBC et CBC ont été regroupés dans une même entité commerciale et sous une nouvelle enseigne : KBC Brussels (« prononcez ‘kébici’ »), qui a installé son QG rue de la Science, en plein quartier européen. Une banque à l’ancrage local affirmé, qui se veut aussi une « boîte à idées » – en particulier pour les entreprises. Emmanuel Robert «K BC Brussels est née d’une double analyse », entame Damien Van Renterghem, CEO de la nouvelle entité. « D’une part, toutes les études indiquent que Bruxelles est à la veille d’une nouvelle poussée de croissance dans son développement économique ; sur le plan politique, la Région est en train de prendre son avenir en mains – et c’est une marque forte, connue à l’international. Bref, le moment est idéal pour positionner une banque à l’identité bruxelloise, qui n’existait pas encore. D’autre part, au niveau du groupe KBC, nous avions sur Bruxelles deux réseaux d’agences, KBC et CBC, qui agissaient en parallèle, voire en concurrents, alors que le groupe n’était pas leader de la place. C’est un business model qui ne fonctionnait pas. » La solution semblait couler de source : unifier les deux enseignes dans une nouvelle entité bruxelloise, KBC Brussels. Une banque qui affirme son ancrage local et sa singularité. « Nous fonctionnons comme une start-up au sein du groupe : une PME modulaire et flexible, avec un ‘support team’ de 25 personnes pour soutenir les 360 collaborateurs de notre réseau – tout en ayant le confort de nous appuyer sur un groupe belge important, avec sa structure, ses services et son réseau international. » L’aspect le plus novateur de KBC Brussels, nous explique son CEO, est sans doute la gouvernance : « Les décisions se prennent de manière collégiale, au plus près du terrain, dans un processus très rapide. On se réunit deux ou trois fois par mois avec nos six directeurs de clusters. C’est inédit, y compris au sein du groupe KBC. » Un engagement bruxellois La banque mise à fond sur l’identité bruxelloise, en recrutant de préférence des collaborateurs qui vivent à Bruxelles, y ont étudié ou y possèdent des attaches. « Nous développons d’ailleurs nos relations avec certaines hautes écoles pour recruter plus facilement de jeunes bacheliers qui veulent s’établir à Bruxelles », précise M. Van Renterghem. KBC Brussels s’est par ailleurs engagée chez BECI et dans les principaux cercles d’affaires bruxellois (Cercle de Lorraine, Cercle gaulois, De Warande, Ste Anne, B19, etc.), sans oublier le sponsoring de quatre clubs de hockey, de Musiq3 et de quelques événements majeurs tels le Jazz Marathon ou les 20 km de Bruxelles. 12 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Damien Van Renterghem, CEO Bruxelles fourmille d’idées et de projets. Il fallait un partenaire financier bruxellois pour les accompagner. « Bruxelles est une ville atypique », reprend Damien Van Renterghem. « Elle possède une identité propre faite d’identités multiples : une population multiculturelle, des institutions et des entreprises internationales, de nombreux expatriés, 19 communes avec leurs quartiers qui sont autant de villages… Nous pensons que cette ville unique mérite une approche unique. C’est pour cela que nous avons créé une entité commerciale autonome, avec son propre comité de direction. C’est un projet qui a beaucoup de sens et qui répond à une véritable attente. En interne, je peux vous dire qu’il a été accueilli par des applaudissements… La réponse de la clientèle est également positive. Du côté du monde économique ou académique, il ne se passe plus un jour sans que nous soyons contactés par un autre acteur bruxellois : Bruxelles fourmille d’idées et de projets. Il fallait un partenaire financier bruxellois pour les accompagner. » « Nous voulons être acteurs de certaines problématiques bruxelloises, comme la mobilité, l’entreprenariat ou le logement », relaie Pierre Wattiez, Sales & Marketing Manager. « C’est dans cette optique que nous avons adhéré, par exemple, au Hub Mobilité de BECI. La mobilité est une vraie difficulté à Bruxelles et nous pensons que nous pouvons contribuer à l’améliorer via nos produits bancaires pour financer un mix de solutions,

THINK TANK Pierre Wattiez, Sales & Marketing Manager spécifique. Les expatriés, par exemple, sont près de 140.000 à Bruxelles. Les uns sont des expatriés de courte durée, en mission pour un an ou deux. D’autres viennent s’installer en famille pour une durée plus longue et investissent à Bruxelles. Ils cherchent des solutions de logement, d’enseignement pour les enfants ; ils réclament du conseil et un suivi personnalisé. Cela demande une capacité de travailler à distance et dans plusieurs langues. » Pour chacun de ces segments, KBC Brussels a créé un cluster et désigné un directeur spécialisé. « Segmenter l’activité va permettre de réfléchir à des thèmes et des événements pour rapprocher les gens, animer le réseau, créer des liens et des opportunités. » Nous voulons être acteurs de certaines problématiques bruxelloises, comme la mobilité, l’entreprenariat ou le logement. par exemple en matière de voitures de société, financement d’abonnements de transports publics, de vélos… De même en matière de logement – on sait que l’immobilier est plus cher à Bruxelles et diffère des deux autres Régions – nous avons engagé quatre spécialistes, experts du marché bruxellois, pour aider nos clients dans le montage de dossiers spécifiques. Nous voulons aussi contribuer au développement de l’entreprenariat, très actif à Bruxelles, à travers deux projets. Le premier est une plateforme de crowdfunding, en collaboration avec le groupe KBC ; l’autre est notre incubateur Start It, avec un plateau de 400 m² à disposition des jeunes entreprises et un accompagnement de plus d’un an. » Objectif : le meilleur partenaire financier KBC Brussels ne vise pas la première place à Bruxelles, confie le nouveau CEO. « L’objectif n’est pas d’être le plus grand, mais bien d’être, à court terme, le meilleur partenaire financier de la capitale ; c’est un autre aspect original de notre approche : plus qu’un bancassureur, nous voulons être des concepteurs de solutions. Vis-àvis des PME par exemple, si nous ne pouvons pas financer nous-mêmes la totalité de leurs projets, nous pouvons les conseiller et leur trouver le meilleur montage, qui pourra impliquer du cofinancement, du crowdfunding, des subsides régionaux, etc., loin d’une approche de crédit classique. » KBC Brussels ne manque pas d’ambition : elle veut acquérir 40.000 clients d’ici 2020. Plus spécifiquement, la banque cible six types de clients : profession libérales, indépendants, entreprises, clientèle aisée, navetteurs et expatriés (eurocrates, personnel d’ambassades, personnel de multinationales…). « Chacun d’entre eux réclame une approche différente, une offre commerciale « Un monde de réseaux » « Nous croyons fermement que le monde de demain est un monde de réseaux », reprend Damien Van Renterghem. « La mise en réseau est donc un aspect fondamental de notre mission : non seulement avec des partenaires, mais aussi entre nos clients pour accélérer leur croissance. Je vais vous donner un exemple : je déjeune chaque semaine avec une dizaine d’entrepreneurs pour un échange d’idées ; certains se connaissent déjà, d’autres pas, et il n’est pas rare de voir des accords se conclure entre eux autour de la table, parce qu’ils se découvrent des business complémentaires. » « Notre but ultime », conclut-il, « c’est de faire de nos clients des ambassadeurs. Pour cela, nous ne devons pas seulement les satisfaire ; nous devons les régaler ! » ● Optimiser le réseau Le groupe KBC possédait en Région de Bruxelles-Capitale un double réseau de 39 agences KBC et 9 agences CBC. Désormais réunifié, ce réseau sera progressivement optimisé dans les années à venir. « Nous avons beaucoup de petites agences occupées par deux ou trois collègues qui ne permettent pas d’offrir tout l’éventail de notre expertise, ce qui oblige parfois les clients à prendre plusieurs rendez-vous, dans différentes agences », explique Damien van Renterghem. « Nous allons réduire un peu leur nombre, mais créer des agences plus importantes, avec six ou sept personnes minimum afin de rassembler toutes nos compétences. Les clients trouveront tout le conseil en un seul lieu – et les conditions de travail en seront aussi améliorées pour nos collaborateurs. » « À partir de janvier, ce réseau sera en outre soutenu par un nouveau call center bruxellois, avec une quinzaine de personnes en support des agences, offrant un horaire étendu. » BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 13

INTERNATIONAL ENTERPRISE EUROPE BRUSSELS Marchés publics : répondez à l’appel de l’Europe L’Union européenne, à travers ses différentes institutions, est l’un des premiers émetteurs mondiaux d’appels d’offres, dans les domaines les plus variés et dans tous les ordres de grandeur. Quelles opportunités pour les entreprises ? C’est ce qu’examinera un prochain séminaire Enterprise Europe Network le 27 octobre chez BECI. Emmanuel Robert C haque mois, les institutions européennes publient plusieurs centaines d’appels d’offre pour l’achat de biens et services dans les domaines les plus variés (depuis la construction de routes jusqu’à l’achat de vêtements de travail, en passant par les services de livraison ou les études techniques) et dans tous les ordres de grandeur, de moins de 10.000 euros à plusieurs (dizaines de) millions. Il peut s’agir aussi bien de grands marchés d’équipement transnationaux que de marchés très locaux (jusqu’à l’échelon communal), mais financés par les programmes européens. Une manne d’opportunités pour les entreprises : la programmation 2014-2020 prévoit au moins 180 milliards d’euros de marchés publics via les appels d’offre européens. « Ces marchés sont doublement intéressants », estime Stéphane Joiris de Caussin (EU Vox), consultant d’Enterprise Europe Brussels. « D’abord parce que l’Europe est bonne cliente : l’argent est disponible, le marché est sécurisé, le défaut de paiement est exclu. C’est d’autant plus vrai dans certains pays ‘à risques’, où d’autres organes sont absents – car les programmes européens dépassent de très loin les frontières de l’UE. Ensuite, l’étiquette de ‘fournisseur de l’UE’ donne un crédit appréciable. Les standards européens sont élevés en termes de qualité, de transparence et d’éthique : ceux qui sont capables d’y répondre en retirent un avantage concurrentiel. » Cependant, la concurrence est rude : s’il y a beaucoup d’appels, il y a aussi beaucoup de candidats. Et répondre à un appel d’offres européen ne s’improvise pas ; il faut s’y préparer. À cet égard, les entreprises qui ont l’habitude de leurs marchés publics nationaux n’ont pas forcément l’avantage, comme l’explique M. Joiris : « L’Europe n’est pas comparable à un autre donneur d’ordres, même public. On connaît des exemples d’entreprises qui répondent à des appels internationaux et qui ne parviennent pas à répondre à ceux de l’UE. Il faut bien comprendre les bases juridiques ; les cahiers de charges 14 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 sont très détaillés ; les procédures peuvent différer selon les institutions… Souvent, ces marchés exigent aussi une couverture géographique internationale très large. » Stéphane Joiris de Caussin Découvrir et apprendre Les marchés européens ne sont pas inaccessibles pour autant, même aux PME. « Les petites entreprises peuvent s’adosser à des projets. Lorsque l’UE publie les lauréats des contrats-cadres, les PME peuvent encore les solliciter pour fournir une partie des services ; la Commission encourage cette logique de partenariat. De même au niveau géographique : les entreprises lauréates, si elles ne sont pas implantées partout, auront besoin de partenaires. » Mais surtout, il ne faut pas se décourager au premier appel perdu. « Certes, cela demande un investissement de temps et de moyens ; mais, une fois que l’on a compris la méthodologie européenne et qu’on s’y est adapté, on va pouvoir capitaliser sur cette expérience. Certaines entreprises, y compris des PME, en ont même fait un business model. » Pour réussir, il est préférable de se faire accompagner. À cette fin, Enterprise Europe Brussels organisera en octobre un séminaire sur les opportunités des appels d’offre européens, avec la participation de M. Joiris de Caussin. « Notre démarche propose d’optimiser les outils de la Commission européenne à travers le réseau EEN pour bien les comprendre et bien les utiliser. D’une part, nous aidons les entreprises à cibler les appels d’offre qui peuvent les intéresser. D’autre part, nous pouvons les accompagner dans la préparation d’un dossier. Pour ceux qui n’ont jamais soumissionné, c’est l’occasion de découvrir et d’apprendre. Pour ceux qui l’ont déjà fait, c’est la perspective de faire mieux. Dans les deux cas, l’objectif est de développer du business avec l’UE. » ● « Appels d’offre et marchés publics européens : saisissez les opportunités ! », séminaire Enterprise Europe Brussels le 27/10 chez BECI. Info : J.-Ph. Mergen Tél : 02 210 01 77 – jpm@beci.be.

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Instant world news La VRT (Vlaamse Radio- en Televisieomroep) est la radio-télévision publique belge néerlandophone. Elle dispose de son propre département d’actualités qui couvre tous les événements en Belgique et à l’étranger pour le compte de ses chaînes télévisées et de ses canaux radio. La VRT utilise depuis 25 ans le carnet ATA, qui sert de passeport international à tout l’équipement de la cellule actualités Que représente l’exportation pour votre entreprise ? Les actualités majeures surgissent souvent aux endroits et aux moments où on les attend le moins. Cela signifie que nos journalistes sont envoyés sur place sur-le-champ pour y réaliser un reportage. Nos équipes partent chaque semaine à l’étranger avec leur propre matériel vidéo et audio, pour rendre compte de ces nouvelles. Luc Segers (VRT) Vers quels pays exportez-vous ? L’actualité ne connaît pas de frontières. Il n’y a donc pas davantage de limite au nombre de pays au départ desquels nous rendons compte d’événements. Nos journalistes se retrouvent aux quatre coins du monde. Quels sont les produits ou événements pour lesquels vous utilisez le carnet ATA ? Nous utilisons le carnet ATA pour que nos caméras et le matériel de sonorisation puissent partir sans encombre avec nos journalistes. Notre véhicule de reportage ENG peut également être envoyé très facilement dans divers pays grâce au carnet ATA. Quels sont pour vous les avantages du carnet ATA ? C’est un document administratif qui accompagne notre équipement par-delà les frontières. Chaque élément de notre matériel dispose de son propre « passeport » qui garantit un passage aisé à la douane et aux frontières. Il faut que nos journalistes partent immédiatement avec le matériel requis s’ils veulent réaliser un reportage au cœur de l’actualité. Le carnet ATA nous évite la paperasserie administrative. Nous sommes ainsi plus rapidement sur le site de l’événement. Un fait d’actualité se produit à chaque instant quelque part dans le monde. Chaque minute compte pour envoyer un journaliste sur place. Le carnet ATA nous permet de gagner beaucoup de temps Comment avez-vous découvert le carnet ATA ? Nous utilisons ces carnets depuis 25 ans déjà pour l’expédition de notre matériel vidéo et audio. À l’époque, l’administration des douanes nous a expliqué le fonctionnement du carnet ATA. Depuis lors, nous continuons à l’utiliser. ● Le carnet ATA, passeport international de vos marchandises En cas d’exportation temporaire, le carnet ATA (Admission Temporaire/Temporary Admission) limite autant que possible les délais et les formalités administratives. La paperasserie résulte surtout de la mise en place et de la récupération d’une garantie pour chaque pays que votre produit ou vous-même « visitez ». Le carnet ATA remplace toutes ces garanties individuelles par une seule garantie valable au niveau international. Un seul et même document permet donc de voyager pendant un an dans tous les pays hors UE qui sont membres de la Convention ATA. Vos contacts au BECI Customs Center : Elke Teck : 02 643 78 06 Evelien Jonckheere : 02 643 78 03 ata@beci.be BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 17

Recruter avec Select Actiris, c’est simple et gratuit. Offrir à des jeunes bruxellois une première expérience professionnelle tout en bénéficiant de conditions avantageuses Proximus a testé le Stage de Transition en Entreprise (STE), découvrez son expérience positive ! Le principe est simple : une entreprise accueille un jeune de moins de 30 ans pour une période de 3 ou 6 mois et bénéficie d’avantages financiers. L’entreprise assure l’encadrement et le suivi d’un programme pédagogique et, au terme du stage, libre à elle d’embaucher le stagiaire ! Actiris présélectionne des candidats et organise une rencontre entre l’employeur et les futurs stagiaires : une formule avantageuse pour tous. Témoignage Quand le principal fournisseur national en télécommunication collabore avec Select Actiris pour ses recrutements bruxellois. Rencontre avec Dominique Leroy, CEO de Proximus. Proximus a fait appel à Actiris pour recruter des stagiaires, racontez-nous ? Fin 2014, notre entreprise fait face à une affluence de candidatures. Simultanément, le gouvernement bruxellois met en avant cette nouvelle formule de stage; nous avons voulu essayer le STE pour offrir aux jeunes une première expérience de travail chez Proximus. C’est aussi notre rôle de contribuer au développement social de la collectivité dans laquelle nous évoluons. Pour quels types de fonctions avez-vous proposé des stages chez Proximus ? Des fonctions diverses : support administratif, opérateur dispatching, collaborateur comptabilité, gestionnaire de dossier client, magasinier,... A l’issue du stage, une bonne partie de ces jeunes a pu trouver un emploi. Il y a même certains profils à qui nous avons directement proposé un contrat au sein de Proximus. Le stagiaire bénéficiera quant à lui d’une allocation de stage journalière de 26,82 € accordée par l’ONEM. Prévoyez-vous d’accueillir stagiaires prochainement ? Oui, tout à fait d’autres ! Au printemps, nous avons accueilli 20 nouveaux stagiaires, et nous sommes actuellement en plein processus de sélection via Actiris et son service Garantie Jeunes pour une quinzaine de postes pour un démarrage d’ici la fin de l’année. Que diriez-vous de la collaboration avec Actiris? La collaboration avec les consultants d’Actiris est excellente. Spécialistes de terrain, ils ont été à l’écoute de nos besoins et ont très rapidement compris nos attentes en termes de compétences recherchées. La personnalité et la motivation des candidats sont des éléments très importants pour nous : il ne suffisait donc pas de trier des CV et ça, Actiris l’a bien compris ! Dominique Leroy CEO de Proximus Quels sont les avantages financiers de cette mesure pour l’employeur ? Nous payons au stagiaire une indemnité mensuelle de 200 €. Bien sûr, il faut prévoir le coût de l’accompagnement en interne pour l’encadrement du stagiaire mais les avantages sont substantiels. Vous aussi vous souhaitez tester le STE ? Contactez-nous au 02 505 79 15 ou employeurs@actiris.be ou surfez sur actiris.be/employeurs Actiris change l’avenir de votre entreprise : www.actiris.be Recommanderiez-vous le STE à un autre employeur? Absolument, c’est une formule bien pensée pour donner sa chance à un jeune. En lui offrant une première expérience de travail, il peut montrer ce qu’il sait faire et acquérir des nouvelles compétences. En plus, Actiris nous a proposé un soutien pour le volet administratif du stage, comme la rédaction du programme pédagogique.

L’ENTREPRISE AU 21e SIÈCLE La fin du salariat ? Pas vraiment… Le nombre d’indépendants a tendance à augmenter, à Bruxelles comme dans l’ensemble des régions « riches ». Est-ce pour autant que le salariat est menacé ? Aucune statistique actuelle ne permet de l’affirmer. Olivier Fabes 60 % des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. C’est du moins ce que prédit le cabinet américain Wagepoint, spécialisé dans les services en ressources humaines. Le chiffre a circulé dans pas mal de médias à la fin de cet été, et il apporte de l’eau au moulin de ceux qui anticipent un changement radical du monde du travail. Car la plupart de ces nouveaux métiers, dans le sillon des révolutions numériques, pourraient bien être exercés par des indépendants plutôt que par des salariés. Interviewé par le magazine Trends-Tendances en mai dernier, Denis Pennel, auteur1 et directeur général de la Confédération mondiale des agences d'intérim, est convaincu que le salariat a franchi son point culminant. Il y voit trois raisons fondamentales. Primo, la mutation de nos économies, de moins en moins manufacturières : « L'emploi standardisé sous la forme du salariat répondait à un besoin généré à l'époque par les processus de fabrication de produits standardisés de masse. Ce besoin est désormais dépassé et le contrat à durée indéterminée est devenu inadapté à la nouvelle réalité économique », déclarait-il à Trends2 . Deuzio, l’expert estime que les nouvelles technologies, en contribuant à la dématérialisation du travail, ne lient plus un travailleur à un lieu fixe et qu’elles annulent ainsi un autre fondement très « physique » du salariat, qui est d’organiser un travail collectif à un même endroit. Tertio, les garanties de stabilité de carrière longtemps associées au salariat sont en train de s’effriter. La crise économique, depuis 2008, a rappelé à beaucoup de salariés que la garantie d’emploi était toute relative. Dès lors, la tentation de prendre sa carrière en mains, en toute indépendance, est bien réelle. Cette vision d’un glissement d’un nombre croissant de travailleurs du salariat vers le statut d’indépendant est également soutenue par la médiatisation d’entreprises « disruptives » comme Uber ou AirBnB, qui créent de nouvelles catégories de travailleurs. Ou plus près de nous, par la 1 A publié une tribune «Vers la fin du salariat ?» dans l'ouvrage collectif Sociétal 2015, paru chez Eyrolles 2 Trends-Tendances, 14 mai 2015 croissance d’une organisation comme la Smart. À l’origine, cette « Société Mutualiste pour Artistes » avait pour objectif d’améliorer la couverture sociale d’artistes aux missions intermittentes, en facturant en leur nom tout en leur permettant de conserver des allocations de chômage. Désormais, cette sorte de secrétariat social pour « indépendants salariés » cible un public de plus en plus large, composé de journalistes, développeurs web, consultants ou jeunes travailleurs livreurs de repas à domicile. Pas tous des artistes, donc. En attendant de voir comment ces nouvelles catégories de travailleurs seront comptabilisées par les statisticiens, penchons-nous sur la réalité présente. Pour constater que le salariat est très loin d’être moribond. BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 19 Denis Pennel, directeur général de la Ciett. Le contrat à durée indéterminée est devenu inadapté à la nouvelle réalité économique. R.A.

TOPIC « Ne pas créer une classe de sous-travailleurs » Salariat en progression D’après un rapport conjoint publié en mars 2015 par Actiris, Bruxelles Formation et le VDAB, l'évolution de l'emploi salarié entre 2008 et 2012 indique une légère croissance à Bruxelles (+ 0,8 %), de niveau inférieur à ce qui s'observe en périphérie (+ 2,0 %) ou à l'échelle belge (+ 1,4 %). En région bruxelloise, la croissance de l’emploi salarié se situe surtout du côté des services administratifs et de soutien, générateurs d'emplois moins qualifiés (+ 16.700 postes, plus particulièrement dans le nettoyage, notamment dans le cadre des titres-services). D’autres secteurs à qualifications plus élevées voient également leur nombre d'emplois salariés progresser (administration publique, activités spécialisées scientifiques et techniques, immobilier). Fait notable, l’emploi salarié s’est maintenu en dépit de la crise financière, qui a durement frappé le secteur bancaire (- 5.900 emplois en région bruxelloise). Les secteurs de l’action sociale et des TIC ont également reculé de quelques milliers d’emplois. Dans son récent livret L’entreprise, je veux savoir, l’Union wallonne des entreprises (UWE) tordait également le cou à un supposé recul du salariat : entre 2003 et 2013, l’emploi total salarié en Wallonie a progressé à un taux annuel moyen de 1,6 % (hors administrations publiques), alors que, chez les indépendants, la croissance annuelle de l’emploi n’était que de 0,5 %. En dix ans, plus de 100.000 emplois salariés nets ont ainsi été créés en Wallonie. En Flandre, l’écart se réduit entre croissance de l’emploi salarié et « indépendant », mais le premier (1,2 % par an) devance toujours le second (0,8 %). Bruxelles, plus « indépendante » Si l’emploi salarié fait mieux que se maintenir et continue même, pour l’ensemble du pays, de croître plus vite que l’emploi indépendant, ceci ne doit pas occulter une réalité bruxelloise sensiblement différente. En effet, en Région bruxelloise – en plein boom démographique, faut-il le rappeler – l’emploi indépendant est occupé à prendre le salariat de vitesse. Toujours selon le rapport Actiris/Bruxelles Formation/VDAB, l'emploi indépendant a crû de près de 10 % entre 2008 et 2012, contre 4,9 % pour l’ensemble de la Belgique. À l'exception du commerce, dont l'emploi indépendant affiche une tendance structurelle à la baisse (sauf pour le commerce automobile), l'emploi indépendant a crû dans la plupart des secteurs. « En particulier, dans les secteurs dits ‘moins qualifiés’, la progression importante de l'emploi Évolution du nombre d’indépendants assujettis à Bruxelles 2011 A titre principal A titre complémentaire Actifs après la pension TOTAL Source : INASTI 20 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 2012 2013 2015 70.388 74.039 75.150 77.496 13.288 13.777 14.273 14.523 5.691 6.108 6.449 6.753 89.366 93.924 95.872 98.772 Philippe Ledent Entrepreneur multi-facettes, fondateur de Challenge (structure spécialisée dans l’accompagnement d’entrepreneurs débutants) et membre du Conseil Supérieur des Indépendants et des PME, Philippe Ledent est bien placé pour prendre le pouls des indépendants. Et il constate pas mal de signaux positifs : « Un mouvement de rattrapage est en train de s’opérer, aidé par le fait que la protection sociale de l’indépendant se rapproche lentement de celle du salarié, sur le plan de la pension notamment. » De plus en plus de travailleurs optent pour le statut d’indépendant par opportunisme, parce qu’ils ont envie de changer de vie et/ou parce qu’ils veulent travailler en toute autonomie. « Les nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail sont globalement plus attirées par l’entrepreneuriat. Le développement de nouveaux modes de financement, comme le crowdfunding, est également un signal positif. » Par ailleurs, l’ère de la carrière linéaire est révolue. « En Wallonie, 50 % des nouveaux indépendants le sont à titre complémentaire. Un nombre croissant de personnes vont cumuler plusieurs statuts », épingle Philippe Ledent. Salariat et travail indépendant, plutôt que de s’opposer, sont donc peut-être appelés à cohabiter. Par choix… ou par nécessité. Et l’entrepreneur-coach de souligner une autre évolution, plus préoccupante, du travail indépendant. Ce que l’on appelle communément l’entrepreneuriat de nécessité. Ce dernier est de plus en plus présent chez les plus de 50 ans. « Pour certains qui n’ont plus droit au chômage, créer son entreprise est la seule issue. » Tenter sa chance comme indépendant est également souvent la seule possibilité pour les allochtones qui débarquent dans notre pays, singulièrement à Bruxelles. « Le risque, que l’on perçoit aussi à travers la percée de nouvelles plateformes internet, est de créer une nouvelle classe de sous-travailleurs qui, en plus d’être sous-protégés, génèrent une concurrence déloyale. » L’enjeu, pour la vitalité économique d’une région, est de faire en sorte que l’entrepreneuriat de nécessité devienne un entrepreneuriat d’opportunité. « Outre la formation et l’accompagnement à la gestion, un point essentiel consiste à sortir les indépendants de leur isolement et aider ceux qui en ont l’opportunité à réaliser leurs premiers recrutements. » Pour que l’indépendant devienne véritablement un chef d’entreprise. © Kévin Manand

TOPIC Trois conditions pour sauver le salariat indépendant dans le secteur de la construction s'explique en partie par les indépendants de nationalité bulgare ou roumaine dont le nombre a crû davantage à Bruxelles que dans les deux autres régions », détaille le rapport. Dans le même ordre d’idée, les statistiques de l’Institut national des assurances sociales des travailleurs indépendants (Inasti) nous apprennent que l’année 2014 a vu l’assujettissement de 2.900 nouveaux travailleurs indépendants – à titre principal, complémentaire, ou après la pension – dans la Région de Bruxelles-Capitale. Ce qui porte le total à 98.772, contre moins de 90.000 en 2011. Les professions libérales (34.803 assujettis à Bruxelles) fournissent une grande partie de cette augmentation, avec plus de 1.300 nouveaux enregistrements sur le seul exercice 2014. Bref, à Bruxelles du moins, il est faux de dire que le salariat recule. En revanche, il est correct d’affirmer que l’emploi indépendant progresse plus vite que lui. « Les statistiques, encore plus récentes, de la Banque Nationale, ne montrent aucun signe que le salariat soit actuellement menacé. Si on se projette plus loin, par contre, on peut effectivement se demander s’il n’y aura pas un plus large glissement de salarié vers indépendant. C’est d’ailleurs déjà le cas dans certains métiers, comme journaliste, consultant ou ‘digital worker’ », observe Ivan Van de Cloot, économiste en chef du think tank Itinera Institute. « Notre ‘knowledge economy’ favorise une approche orientée projets, qui demande pas mal de flexibilité. Est-ce que le salariat sera de plus en plus incompatible avec cette exigence ? C’est toute la question. » Ivan Van de Cloot (Itinera) Les statistiques ne montrent aucun signe que le salariat est actuellement menacé. Ces dernières années, de nombreuses entreprises, confrontées à la crise économique, ont décidé d’externaliser un certain nombre de tâches. Quitte parfois à faire appel à des ex-salariés devenus consultants indépendants. « Cette tendance favorise évidemment l’augmentation du nombre d’indépendants, mais il s’agit d’un mouvement de balancier. Il se pourrait très bien que d’ici peu, certaines entreprises rapatrient certaines tâches en interne », souligne Ivan Van de Cloot. Retour aux années 50 ? Dans une perspective historique, l’économiste ajoute que si la « renaissance de l’entrepreneuriat », à laquelle on assiste dans les pays de l’OCDE depuis les années 80, devait se La « digitalisation » galopante de nos activités et l’arrivée sur le marché du travail de jeunes en quête de responsabilisation et d’autonomie appellent à un changement de la relation employeur-employé. « Radicalement », selon Anne et Paul Mauhin, consultants en changement auprès d’indépendants et PME, respectivement chez Légal PME et UHDR. « Le nombre croissant d’indépendants est certainement un signal, encourageant, de cette prise de conscience », affirment-ils. Ils mettent en avant trois conditions pour sauver le salariat. 1. Travailler en « mode projet » La flexibilité demandée par un environnement complexe et volatil demande de repenser l’organisation. D’ici quelques années, l’entreprise sera entièrement articulée autour de projets. Sur base des objectifs du moment, le comité exécutif va constituer son équipe en fonction des profils et compétences dont elle a besoin. Ce seront à chaque fois des équipes-choc. Elles auront quelques mois pour atteindre leurs objectifs. Une fois ceux-ci obtenus – ou pas – l’équipe sera diluée. Chacun des participants se retrouvera dans un nouveau projet, la même équipe ou bien une équipe totalement différente. Le défi est de former les dirigeants de demain à penser et agir selon ce « mode projets ». 2. Jeter l’organigramme La structure de demain est à l’image de l’horizon en plein milieu du Pacifique, morne et plat. Plutôt qu’avoir un arbre indiquant des rôles, le CEO et son directeur des ressources humaines travailleront avec un catalogue de compétences, indiquant les forces et le potentiel des profils disponibles dans leur écosystème. 3. Revoir les modes de rémunération À relation nouvelle, facturation nouvelle. Fini le fixe uniquement ou son pendant, le paiement à la performance uniquement, souvent obtenue au détriment du long terme. Une savante combinaison des deux donnera de bien meilleurs résultats. La rémunération de demain aura deux parties : une partie fixe, qui jouera un rôle d’aimant, afin d’attirer les meilleurs éléments, et une partie « performance » pour obtenir l’engagement. Cette dernière comprendra un volet lié à la performance individuelle et un volet lié à la performance globale du projet, pour améliorer la cohésion de groupe. traduire par une amplification de l’emploi indépendant, ce ne serait qu’un juste retour des choses. « Pendant les années 50, presque un tiers des emplois était constitué des entrepreneurs indépendants, contre 16 % aujourd’hui. Selon l’historien Fernand Braudel, ils constituaient même plus de 50 % de la population active avant la révolution industrielle. Il est certain que l’industrialisation a coûté cher à l’entreprenariat indépendant. » D’après une autre source – l’Organisation Internationale du Travail – les travailleurs indépendants représentent désormais 10,4 % de la population au travail, contre 9,2 % en 2004. Une progression certes, mais pas (encore) une révolution. ● BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 21

Le bonheur au travail L’ENTREPRISE AU 21e SIÈCLE Le « bonheur au travail » est le concept du jour en ressources humaines. Projet de productivité ou ambition philosophique de type utopiste visant l’épanouissement de l’individu ? Qu'importe si les deux sont compatibles ? Mais le bonheur est-il soluble dans le travail ? Le travail perméable au bonheur ? Et quel type de structure en organise-t-elle les conditions de possibilités ? Didier Dekeyser P ris séparément, bonheur et travail sont loin d'avoir épuisé leurs potentiels philosophique et sociologique malgré une littérature pléthorique ; que dire de leur réunion dans le slogan lapidaire que propose le titre de cet article ? Pour d'aucuns, c'est le mariage de passion qu'ils vivent chaque jour, pour d'autres une vie commune fondée sur la nécessité ; d'autres enfin y voient l'union de l'eau et du feu, avec la circonstance aggravante qu'une valeur travail qu'ils ne reconnaissent pas s'impose comme critère premier d'intégration sociale. Droit à la paresse vs droit au travail Combien de chômeurs n'évoquent-ils pas leur droit au travail dans une société hyperactive et d'abondance, qui les laisse pourtant sur le carreau malgré les excès de travail imposés à d'autres ? Leur demande de fond : pouvoir disposer des moyens nécessaires pour s'intégrer économiquement dans une société hyper consommatrice, mais aussi tendre vers une position sociale approchant celles dont les medias nous rabâchent les oreilles – medias eux-mêmes éblouis par les richesses indécentes que d'aucuns possèdent. Et c'est un changement important par rapport à une époque récente où le travail déifié était une valeur en soi : beaucoup ne se croient plus dupes d'un système qui valorise l'effort, mais récompense d’autant plus le succès qu’il est obtenu facilement et par d'autres moyens que le travail. Il est dès lors peu paradoxal d'entendre ceux qui réclament le droit au travail reprendre des arguments avancés par le plus célèbre pourfendeur dudit travail, Paul Lafargue, qui revendiquait quant à lui le droit à la paresse comme condition d’accès au bonheur. 22 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 L’analyse fournie par l’ouvrage de Lafargue (voir encadré) demeure pertinente par bien des côtés ; mais il est particulièrement intéressant, dans le cadre de cet article, de relever qu’elle décrit l’avènement d’une classe parasite située entre l’entrepreneur et le travailleur. Classe de semi-laborieux dont les fonctions inutiles (et coercitives d’une façon ou d’une autre), génèrent les tâches qui les occupent et détournent une énergie considérable. Car, sous la réjouissante impertinence de ton de Lafargue, des constats et des arguments ont paru solides à de modernes capitalistes, plus pragmatiques que dogmatiques et, sans doute, fondamentalement humanistes. Ainsi, les tenants d'une autre organisation du travail, qui vise aussi le bonheur du travailleur, vont fustiger en premier lieu tout ce qui détourne du but premier de la « véritable » entreprise – cette « réunion de personnes autour d'un projet positif » : les fonctions de contrôle, de conseil, de gestion humaine, les contremaîtres et autres chefs de service empilées hiérarchiquement… Tout ceux

L’avenir ? Nous nous en occupons tous les jours Dans la Smart Society, des personnes, des autorités et des entreprises travaillent ensemble à améliorer la qualité de la vie. Dans cette société, des réseaux et des données permettent de recourir d’une façon plus intelligente et plus efficace aux ressources disponibles. Avec notre réseau ouvert de fibre optique, nous proposons aux organisations une infrastructure fixe pour l’avenir. Une infrastructure ouverte qui offre la liberté de choisir soi-même ses services et ses fournisseurs. De telle sorte que votre organisation puisse faire le meilleur usage des possibilités infinies de la Smart Society. ENTER THE SMART SOCIETY Vous voulez en savoir plus ? Consultez www.eurofiber.be

TOPIC qui, finalement, n'ont d'autre relation avec les fonctions vitales de l'entreprise que celle de l'interférence permanente. La dernière chose que ferait une firme recherchant le profit est de dilapider de l'argent pour employer des gens dont elle n'a pas vraiment besoin ; c'est pourtant ce qui se passe. (David Graeber) Bien-être vs burn-out Lorsqu'un sondage rapporte que 35% de travailleurs déclarent utiliser une stratégie construite pour contrevenir aux obstacles internes que leur entreprise met à la bonne exécution de leur boulot, on est dans ce type d'expérience. Et l'on est au seuil d'approuver le constat que le médiatique David Graeber professeur à la London School of Economics pose au fil de ses interviews : les bullshit jobs1 sont les plus paradoxaux des maux que s'infligent les entreprises. Graeber reprend in fine la thématique de Lafargue, en insistant comme lui sur le côté absurde de la situation (« La dernière chose que ferait une firme recherchant le profit est de dilapider de l'argent pour employer des gens dont elle n'a pas vraiment besoin ; c'est pourtant ce qui se passe2 »), mais en soulignant d'un trait plus marqué l'immense déficit de bien-être qui en résulte, comme un gâchis évitable mais pourtant entretenu. « Tant de gens passent leur vie à faire des choses qu'ils savent inutiles […]. Les dégâts moraux et spirituels qu'engendre cette situation sont profonds. » Le management, ce n'est pas faire, c'est laisse faire pour que les choses se fassent d'elle-même. (Jean-François Zobrist ) management, qui préconise a contrario la liberté de tous comme principe de management, prenant ainsi le contrepied d’une approche tayloriste encore trop répandue, où la directive, son respect strict et le contrôle de son application étouffent dans l'œuf toute la richesse potentielle des êtres humains employés. À la clé, un bien-être retrouvé par les membres de l'entreprise et une rentabilité dopée. À cet égard, les statistiques de satisfaction des travailleurs sont éloquentes : si 12 % des salariés se lèvent fringants et partent au front du travail la fleur au fusil, 60 % d'autres se disent « désengagés » et ne s'y rendent que pour y gagner un salaire, tandis que 28 % y vont avec des pieds 1 http://strikemag.org/bullshit-jobs/ 2 Interview donnée au Guardian, 21 mars 2015 3 Stichting Innovatie en Arbeid (http://www.serv.be/stichting) 4 http://www.serv.be/stichting/nieuws/knipperlicht-voor-burn-out 24 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 C'est la démarche appliquée par quelques patrons qui ont investit le champ humain de leur goût d'entreprendre, qui ont observé, écouté, compris les motivations réelles de leurs travailleurs et ont remplacés des relations codifiées contre-productives par des relations vraies, prenant le pari de leur richesses et le risque de leur foisonnement. Et bien leur en a pris quelquefois, comme le montre de plomb, si ce n'est avec horreur, et sont prêts à être contre-productifs voir saboteurs en réaction. Parmi ces masses malheureuses, beaucoup succombent : en Flandre, la Fondation Innovation et Travail3 qui établit tous les trois ans un audit de la qualité et des conditions de travail, révèle qu'un travailleur sur dix est confronté au burn-out. La source en est une charge quantitative et émotionnelle de travail trop élevée, mais d’autres facteurs jouent également un rôle, comme une relation tendue avec un supérieur qui fait encourir deux fois plus de risques de développer ce type de symptômes4 . Bref, ce qui est mis en cause c’est l’environnement bullshit... Face à ce constat statistique, un fond d'humanisme et un certain pragmatisme ont amenés des entrepreneurs à renverser l'acceptation commune de ressources humaines dans le but de valoriser l'humanité de ces précieuses ressources. Dirigisme vs liberté Le maître-mot de l'entrepreneur est sans doute la liberté (d'entreprendre, d'initiative, de décision…), qu'il évoque comme condition fondamentale du succès de ses activités. Dans les faits, au sein de son entreprise, c'est une valeur qu'il n'entend cependant pas voir étendue au-delà des limites de sa gouvernance. Ainsi, le moteur du succès de ses employés ne peut-il paradoxalement pas renvoyer à ce qui fait le sien et sans lequel il n'aurait pas été gagnant. C'est le propos d’Isaac Getz, docteur en psychologie et en

TOPIC l'aventure Favi menée par Jean-François Zobrist qui résume sa méthode de management par une formule lapidaire : « Le management, ce n'est pas faire, c'est laisse faire pour que les choses se fassent d'elle-même ». Une bonne innovation, c'est une désobéissance qui réussit. (Michel Munzenhuter) Condition de succès: une foi en l'homme certaine, oser prendre l'initiative d'une démarche complète et non de surface, avoir la patience de la voir mûrir et affronter les réticences d'un environnement conformiste. Le malheur dans le travail Dans Le Droit à la paresse, paru en 1880, Paul Lafargue entend démonétiser la valeur travail, si bien enseignée à un prolétariat misérable que celui-ci en vient à ne plus s'apercevoir qu'elle est la source de tous ses maux, allant même jusqu'à revendiquer un « droit au travail » sans s'apercevoir qu'ils s'agit d'un « droit à la misère » car « Les travailleurs euxmêmes, en coopérant à l'accumulation des capitaux productifs, contribuent à l'événement qui, tôt ou tard, doit les priver d'une partie de leur salaire6 . » L'ouvrage est une réaction émotionnelle aux conditions de travail qui marquent l'avènement de l'industrie, mais aussi une analyse pertinente d'un cycle économique délétère et foncièrement absurde. Le progrès technique, au lieu de libérer du temps libre pour l'homme, met celui-ci en concurrence avec la machine. Il s'ensuit une course à la productivité génératrice de plus de travail. L’augmentation exponentielle de la production « contraint » dès lors la classe possédante à travailler moins encore, en occupant notamment plus de gens à son service personnel (le nombre d'employés de maison devient égal ou supérieur aux forces vives de la nation) et en surconsommant. Mais un prolétariat trop bien endoctriné par la valorisation du travail et ulcéré d'injustice renvoie le mot d'ordre qu'on lui a trop souvent assené : « qui ne travaille pas ne mange pas ! », cri de colère aux accents de révolte que le bourgeois voudra bâillonner en créant quantités « […]de prétoriens, de policiers, de magistrats, de geôliers entretenus dans une improductivité laborieuse » qui participent par ailleurs à la consommation nécessaire de l'excès de biens produits ; celle-ci est encouragée également dans les colonies, sinistre commerce international avant l’heure, où dominera aussi la classe des « petits chefs » : « […] le grand problème de la production capitaliste n'est plus de trouver des producteurs et de décupler leurs forces, mais de découvrir des consommateurs, d'exciter leurs appétits et de leur créer des besoins factices » ; « […] les capitaux abondent comme les marchandises. Les financiers ne savent plus où les placer ; ils vont alors chez les nations heureuses qui lézardent au soleil en fumant des cigarettes, poser des chemins de fer, ériger des fabriques et importer la malédiction du travail. » Ce qui interrompra l'absurde spirale ne viendra paradoxalement pas de la classe laborieuse (« le vice du travail est diaboliquement chevillé dans le coeur des ouvriers »), mais d'industriels qui demanderont une limitation de la journée de travail après avoir constaté que cette mesure appliquée en Angleterre menait à une productivité supérieure (lorsque le seuil de fatigue et d'hébétude complète de l'ouvrier n'était pas franchi quotidiennement) et que cela libérait un temps potentiel de consommation. C'est sur base de cette expérience que Lafargue préconisera la mécanisation du travail et la journée de 3 heures ; avant mieux sans doute, à l'exemple divin que cet athée se plaisait à répéter : « Jéhovah, le dieu barbu et rébarbatif, donna à ses adorateurs le suprême exemple de la paresse idéale: après six jours de travail, il se reposa pour l'éternité ! ». Mais, comme le dit Michel Munzenhuter (patron de la société alsacienne SEW Usocome), qui a lui aussi appliqué avec succès cette nouvelle organisation du travail à son entreprise : « Une bonne innovation, c'est une désobéissance qui réussit5 ». ● 5 Extrait sur https://www.youtube.com/watch?v=lGShsSQatN8 6 Texte en ligne disponible sur: https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1880/00/lafargue_18800000.htm BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 25

TOPIC L’ENTREPRISE AU 21e SIÈCLE Paul Dewandre : « Je ne fais plus la distinction entre travail et vie privée ! » En adaptant le spectacle « Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus », issu de l’ouvrage de John Gray, Paul Dewandre s’est fait un nom. Entrepreneur chevronné qui géra dans une autre vie une compagnie aérienne, cet observateur éclairé de notre société évoque une thématique en vogue dans le monde entrepreneurial : l’articulation entre la vie privée et le travail. David Hainaut I ngénieur de gestion diplômé de l’UCL et titulaire d’une maîtrise en administration des affaires à Columbia, Paul Dewandre a aujourd’hui pris ses aises dans le sud de la France. Ce qui ne l’a pas empêché, cet été à Malmedy, de donner une conférence-débat autour de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Bruxelles Métropole : Selon votre expérience, de quoi se plaignent le plus familles et travailleurs aujourd’hui? Paul Dewandre : Je ne vous apprendrai sans doute pas grand-chose en vous disant que la frontière entre vie professionnelle et familiale devient parfois très floue, avec des heures supplémentaires de plus en plus compliquées à quantifier. L’apparition des nouvelles technologies a perturbé pas mal de ménages et engendré un surplus de stress. Cela rejaillit forcément dans une vie de couple. C’est pourquoi il est important de bien communiquer entre nous pour identifier ces problèmes et bien les saisir. Alors, on pourra envisager l’une ou l’autre solution. Comme… ? La généralisation du télétravail est par exemple une très bonne chose. La flexibilité du temps de travail s’améliore, elle aussi : le temps où l’employé devait tout le temps être présent et actif au bureau pour justifier de sa qualité est révolu. C’est paradoxal, mais cela a été prouvé : une liberté dans les horaires s’avère souvent bénéfique. Et puis, cela peut paraître anodin, mais il ne faut jamais oublier de s’évader. Moi, c’est en faisant du sport que je me suis complètement requinqué, à un moment où je ne savais plus très bien vers où aller professionnellement ! Que peuvent faire les employeurs ? Mettre en place quelques règles, fixer des limites, par exemple ne pas multiplier les réunions trop fréquentes et tardives, oublier un peu les échanges d’e-mails le weekend… Offrir l’un ou l’autre service à ses employés. Et puis là encore et surtout, en parler, sans nécessairement se 26 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 dire qu’on va être intrusif dans la vie des travailleurs. À l’heure actuelle, c’est une nécessité. Mais je pense qu’il y a une prise de conscience générale à ce niveau. Pour garder leurs meilleurs employés, les entreprises savent que le bien-être est de plus en plus recherché. Empêcher un employé d’aller sur les réseaux sociaux pendant la journée est souvent vain ; on doit lui laisser une certaine latitude. Si un climat de confiance est instauré, cela ne pourra être que donnant-donnant. Vous-même, vous vous sentez parfois concerné ? Maintenant, plus du tout ! Avec le temps, j’ai appris à mieux me connaître, à surtout savoir ce que je ne voulais plus. J’ai changé radicalement d’orientation professionnelle en devenant un saltimbanque et en prenant quelques risques indispensables pour bien rebondir. Cela a été salvateur ! Idem pour mon épouse, qui a elle aussi complètement basculé. C’est d’ailleurs, j’y reviens, en communiquant énormément que nous avons réfléchi à ce que nous voulions faire de notre vie. Aujourd’hui, comme nous vivons chacun de nos passions, nous sommes comblés et n’avons même plus le sentiment de travailler. La distinction n’existe plus ! C’est à peine si nous prenons des vacances… Vous pensez que n’importe quel employé peut ainsi changer de voie ? En tout cas, certainement beaucoup plus qu’on ne le pense. Pas mal de travailleurs sont nés pour créer, entreprendre, innover mais n’osent simplement pas se lancer. De peur, parfois, de quitter un environnement d’apparence confortable pour se retrouver seul. Or, il n’y a aucun mal à cela : tout le monde n’est pas fait pour travailler pour un patron et le jeu peut, à terme, franchement en valoir la chandelle. On peut se lancer en solo, trouver son bonheur et gagner beaucoup mieux sa vie que dans une entreprise qui vous emploie – même si l’argent ne doit jamais être la seule motivation. Je l’ai toujours dit, les plus belles aventures restent avant tout humaines ! ●

Le plus grand risque en Bourse est d’y aller seul .followjack Investir en Bourse peut être très rentable. Mais ce n’est pas sans risques. C’est un art qui requiert une connaissance et une analyse pointues des marchés mondiaux. Un art que TreeTop Asset Management cultive depuis plus de 25 ans avec une équipe de gestionnaires possédant une grande expertise internationale. Vous l’avez compris, jouer seul à l’apprenti boursier est très risqué. Pour vous guider dans vos investissements, Jacques Berghmans et Hubert d’Ansembourg, cofondateurs de TreeTop Asset Management lancent TreeTop Online. Un outil unique en Belgique qui rend l’expertise TreeTop accessible à tous et qui vous accompagne en Bourse afin de minimiser les risques et maximiser vos rendements potentiels. ACCÉDEZ À LA PERFORMANCE ET À L’EXPERTISE TREETOP SUR treetopam.com L’ART D’INVESTIR Cette publication est un document à finalité promotionnelle et ne constitue en rien un conseil en investissement. TreeTop Asset Management Belgium est agréée en tant que société de Bourse de droit belge.

Essential for health: Un plan santé essentiel pour les PME Une protection contre les frais élevés d’une hospitalisation ou d’une incapacité de travail fait partie des assurances les plus appréciées en Belgique. Ces avantages qui sont fortement sollicités ont été réunis sous le nom d’essential for health, spécialement conçu pour les PME. Caroline, qui emploie 9 infirmières à domicile, l’a également découvert : essential for health est un complément idéal à tout package salarial compétitif. Elle nous a décrit les risques professionnels que la profession d’infirmière comporte, mais elle n’était pas au courant des avantages d’un plan santé pour sa PME. Ses employées ont cependant indiqué qu’elles apprécient un plan santé tel qu’essential for health en sa qualité de sécurité financière permettant de maintenir leur niveau de vie en cas de maladie. Quelles sont les garanties proposées par essential for health ? Essential for health est composé de 2 volets : d’une part, le volet « protection des revenus » qui prévoit un capital en cas de décès, qui couvre l’incapacité de travail (avec une rente dégressive ou pas, maladies psychologiques comprises ou pas) et qui comprend également une assurance hospitalisation. Cette assurance hospitalisation permet aux assurés le remboursement des frais médicaux et octroie une assistance nationale et internationale tout en laissant aux employeurs le libre choix des franchises et des formules d’assistance. D’autre part, le volet « prévention santé » qui contient un check-up médical annuel composé de 8 tests (entre autres, la glycosurie, le dépistage du cancer de la prostate ou de l’utérus) proposés en fonction de l’âge et du sexe du collaborateur. En outre, grâce à la carte santé personnelle, les collaborateurs des PME peuvent directement entrer en contact avec le call center d’AXA en cas d’accident ou d’hospitalisation. Celui-ci pourra alors immédiatement les aider. Enfin, les PME bénéficient d’une administration simple grâce aux plateformes digitales qui leur sont proposées. Dail healthcare est un site Web sécurisé en ligne offrant les fonctionnalités suivantes dans le cadre de l’assurance hospitalisation : ❙ consulter en temps réel des informations sur le contrat et les couvertures d’assurance ❙ ajouter ou annuler un membre du personnel ou de sa famille, et modifier les données d’un affilié ❙ visualiser et télécharger les avis d’échéance ❙ télécharger l’attestation d’assurabilité De plus, les assurances décès et invalidité ainsi que les déclarations de sinistre des affiliés peuvent notamment être gérées d’une manière unique et efficace via « dail employee benefits ». En d’autres termes, le package « essential for health » offre non seulement divers avantages aux collaborateurs d’une PME, mais simplifient également la vie des employeurs.

L’innovation naît du dialogue L’ENTREPRISE AU 21e SIÈCLE Rien n’empêche l’entreprise innovante d’aller puiser l’inspiration dans d’autres secteurs. Même dans le football. À l’instar de grands clubs qui, tels Anderlecht et La Gantoise, prêtent des joueurs, IBM propose à ses collaborateurs de découvrir temporairement d’autres horizons. Peter Van Dyck «U ne entreprise du secteur IT se doit d’être innovante. Sinon elle se met hors-jeu. » Mia Vanstraelen, la directrice RH d’IBM, le clame : l’innovation est une des trois valeurs fondamentales de son entreprise. « L’innovation peut surgir partout, chaque jour. Elle commence par une nouvelle idée qui pourrait servir à d’autres. L’innovation est ancrée dans la culture d’IBM et dans notre boulot. Nous regardons continuellement autour de nous, l’esprit ouvert, en quête d’inspiration. Nous organisons des sessions d’innovation à chaque projet, en impliquant le client. Et avec cette question : ‘Que pouvons-nous faire autrement et pourquoi ?’ » L’entreprise a développé, il y a plus de dix ans déjà, une plateforme de collaboration « sociale » pour faciliter l’innovation ouverte. Le système tourne aujourd’hui sous IBM Connections, une version plus évoluée de la plateforme. Elle ressemble à Facebook : tous les collaborateurs disposent de leur profil, où ils peuvent déposer des idées et des blogs. « Cela se fait dans une ambiance très ouverte », explique Mia Vanstraelen. « Il est même possible de déposer des messages sur le profil de notre CEO américaine Ginni Rometty et il n’est pas rare qu’elle y réponde personnellement. Nos clients accèdent aussi à la plateforme. Nous pouvons ainsi communiquer directement avec eux. » À l’instar de Facebook, IBM Connections propose de grandes et petites communautés dont les collaborateurs peuvent se faire membre. Indépendamment, il est possible de se mettre en quête d’experts spécifiques qui pourront aider le collaborateur dans un projet qui l’occupe. « Il est très facile d’entrer ainsi en contact avec des personnes intéressantes que vous n’auriez jamais rencontrées autrement », déclare la directrice RH. « Il est rare que l’innovation provienne d’une personne unique. Elle surgit habituellement d’un dialogue. » Quitter la zone de confort On comprend mieux la culture d’IBM en expliquant la combinaison chiffrée 1-3-9, véritable concept pour les gens du cru. Le 1 représente l’objectif principal : « to be essential » (on comprendra : chaque collaborateur doit être essentiel à l’expérience du client). Le 3 fait référence aux trois valeurs d’IBM : application, innovation, confiance & responsabilité. Le 9 renvoie aux neuf practices (trois pour chaque valeur). Les trois pratiques relatives à l’innovation sont : « restlessly reinvent our company and ourselves », « dare to create original ideas » et « treasure wild ducks ». IBM a interrogé plus de 300.000 collaborateurs de par le monde pour définir ces pratiques idéales. Et on ne s’est pas privé de lorgner chez les grands voisins tels qu’Apple et Google. Les collaborateurs ont aussi été invités à soumettre des récits qui illustrent les pratiques qu’ils proposaient. En matière d’innovation ouverte, le principe de « treasure wild ducks » (chérir les originaux) invite à jeter un regard positif sur les gens qui s’écartent de la norme. De même, le principe « restlessly reinvent » est fondamental. « Au terme de chaque réunion, nous nous demandons si nous avons pu bousculer le statu quo. Comment et quand sommes-nous sortis de notre zone de confort ? » La question « Et si... ? » Pour que l’innovation ouverte pénètre au plus profond de l’organisation, il faut engager des gens qui présentent la bonne tournure d’esprit. La directrice RH et ses collègues recourent aux principes 1-3-9 pour diriger les interviews de candidats. Selon les practices, on posera par exemple une question de type « Et si... ? » lors d’un entretien, pour évaluer le potentiel d’innovation du candidat. La créativité doit être stimulée en continu et de façons très diverses, explique Mia Vanstraelen. « À mon arrivée, ce matin, l’ordinateur m’a adressé quelques questions interpellantes qui me font réfléchir à ma fonction. Ces BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 29 © IBM

TOPIC Le jeune talent mérite d’être guidé Ivan De Witte, président de La Gantoise, le soir du titre. Ginni Rometty, CEO d’IBM. petites enquêtes qui cherchent du feed-back nous parviennent environ une fois par mois. Ensuite, il y a les ateliers et jam sessions, de quoi stimuler l’innovation et entretenir le dynamisme. Nous procédons ainsi parce qu’il est facile de se laisser aller à la routine. Nous nous efforçons donc d’approcher notre travail sous un angle nouveau chaque jour. » Un pas de côté Katleen De Stobbeleir, professeur en leadership et gestion du personnel à la Vlerick Business School, a étudié IBM lors de recherches sur l’innovation ouverte. Elle est arrivée à la conclusion que, dans notre pays, un nombre totalement insuffisant de travailleurs sont encouragés à réfléchir par-delà les limites de leur département ou de leur entreprise. Lors de la présentation de son étude, elle a proposé que les entreprises se comparent à des équipes de football professionnelles. IBM entretient en effet des relations rapprochées avec le monde du sport. « Nous collaborons avec le Mentally Fit Institute pour le coaching de nos cadres », explique Mia Vanstraelen. « Le directeur Alain Goudsmet est aussi le coach qui a construit le succès des Red Panthers, l’équipe nationale belge de hockey féminin. Du coup, nos cadres puisent pas mal d’idées dans leurs expériences sportives, en matière de ‘team performance’. » Le professeur De Stobbeleir a contribué très concrètement à la gestion du personnel. Exemple : les grands clubs de football prêtent temporairement certains joueurs pour qu’ils développent leur expérience ailleurs. Et si le monde de l’entreprise adoptait le même principe ? « Eh bien oui », répond Mia Vanstraelen. « Nous avons même un programme qui fait exactement cela. Nos collaborateurs peuvent travailler pendant deux ou trois ans chez un de nos business partners ou chez un client. Ceux qui le font se posent souvent des questions sur leur carrière. Ce sont des éléments extrêmement valables qui, pour une raison ou pour une autre, sentent le besoin de changer d’air. Certains nous reviennent transformés, heureux de savoir comment cela se passe ailleurs. D’autres sont tellement enthousiastes de leur nouvel environnement de travail, 30 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Les clubs de football professionnels et les entreprises ont beaucoup à apprendre les uns des autres, affirme Ivan De Witte. En tant que président de La Gantoise, club champion de Belgique en titre, et CEO de l’agence de ressources humaines Hudson, il est bien placé pour comparer ces deux mondes. La formation des jeunes footballeurs pourrait servir d’exemple, dit-il. « En fait, il faut suivre la même démarche avec les ‘young potentials’ », estime M. De Witte. « On ne leur propose pas seulement des perspectives de carrière, mais aussi un sérieux encadrement, y compris sur le plan psychologique. La grande différence entre le foot et l’entreprise est la pénurie de talents : elle est beaucoup plus marquée dans le monde du football. » Le principe d’un prêt de collaborateurs, comme dans le football, mérite à tout le moins la réflexion, estimet-il. « Si, à un moment donné, il y a par exemple moins de travail dans le secteur de l’alimentation, alors que le secteur pharmaceutique cherche des candidats, de tels prêts temporaires pourraient apporter une solution. Il faudra toutefois bien étudier la question sur le plan juridique : ce ne doit pas être facile à réaliser, avec la législation actuelle. » La Gantoise prête actuellement sept joueurs : essentiellement de jeunes talents, parfois aussi des footballeurs encore sous contrat, mais qui ne correspondent pas à la stratégie de l’entraîneur. En ce qui concerne les jeunes, il s’agit de poursuivre leur développement dans un autre club où ils ont davantage de chances de jouer et de préparer leur avenir. Ivan De Witte : « Cet autre club leur offre un meilleur rythme de matches et développe leur puissance musculaire. Benito Raman illustre, chez nous, l’efficacité d’un tel prêt. Il a eu l’occasion de s’améliorer auprès du Germinal Beerschot et du FC Courtrai, et il en est revenu avec davantage de maturité. » qu’ils souhaitent y rester. D’autres encore décident, au terme de cette expérience, de changer de secteur. Il est vrai que l’informatique génère du stress et évolue très vite. La gestion d’un flux constant de nouveautés est vorace en énergie. Nous voyons très régulièrement des gens qui décident de changer totalement de cap et qui s’en vont par exemple travailler dans un CPAS. Nous comprenons parfaitement. Dans ce domaine aussi, nous devons faire preuve d’ouverture. » ● © IBM

“Colors are forever” Imprimez à bas coût et sans souci JUSQU’À 400 CASHBACK* SUR LES MODÈLES SÉLECTIONNÉS * Action valable pour les achats effectués entre le 1er octobre et le 31 décembre 2015 dans les points de vente autorisés. Infos et conditions sur www.brother.be/CashbackCL € Imprimez vos documents professionnels jusqu’à 30 ppm en noir et blanc ou en couleur et réduisez fortement vos coûts grâce à l’utilisation de toners à haut rendement. Imprimer et scanner depuis/vers un appareil mobile n’a jamais été aussi facile. Avec les service packs optionnels, vous pouvez étendre la garantie jusqu’à 5 ans et ainsi utiliser cette imprimante multifonction laser couleur de Brother en toute tranquillité. www.brother.be A partir de € 619 TVA incl.

G4S : le sens de la sécurité, de la solidarité aussi Les agents de sécurité de G4S sont de plus en plus souvent confrontés à des sans-abri chez les clients où ils sont en poste. La situation de ces déshérités est habituellement inquiétante. Ces gens ont fréquemment besoin d’une aide urgente. G4S a donc signé un protocole avec le Samusocial, l’organisation bruxelloise d’aide aux sans-abri, pour que ces gens ne soient pas purement et simplement refoulés dans la rue. G4S est le plus grand fournisseur au monde de produits, services et solutions de sécurité. Le groupe est actif dans quelque 100 pays et emploie 611.000 personnes au total. L’entreprise opère également dans notre pays depuis plus d’un demi-siècle et y fournit aujourd’hui de l’emploi à quelque 6000 personnes. Les agents de surveillance, convoyeurs de fonds, gardiens, hôtesses et guetteurs arborant le logo G4S font dès lors partie intégrante de notre paysage urbain. Notre entreprise accorde beaucoup d’importance au développement durable. Le concept people, planet and profit n’a rien d’un slogan creux chez G4S : il constitue une des valeurs fondamentales dont chaque membre du personnel se fait l’ambassadeur. Cette responsabilité se retrouve au cœur de nos activités « Securing Your World ». Et elle nous met tous les jours en contact rapproché avec les besoins élémentaires de nombreuses personnes démunies. Ni toit, ni domicile Cette philosophie se concrétise notamment par la collaboration que nous avons entamée à la fin de 2014 avec le Samusocial, une organisation bruxelloise qui s’occupe des sans-abri de notre capitale. Les agents de G4S rencontrent en effet toujours plus de personnes sans toit ni domicile. Nous avons donc défini, avec le Samusocial, un protocole qui définit les réactions à adopter face à de telles situations précaires et les meilleures façons d’aider les sans-abri et de les guider vers des structures d’accueil où ils trouveront de la nourriture et des premiers soins. Chacun de nos agents reçoit une sorte de carte de visite qui mentionne un numéro gratuit pour joindre les structures d’accueil. Ils auront aussi sur eux des feuillets qui mentionnent les principales adresses où les sansabri peuvent se rendre. Des accords ont par ailleurs été conclus quant à la façon d’interagir avec les sans-abri. Désormais, les agents se présentent d’abord par leur prénom et mentionnent ensuite qu’ils sont chargés de la surveillance. Il faut éviter la confrontation dans la communication avec les sans-abri, pour favoriser un dialogue positif et respectueux. Un exemple : les agents ne resteront pas debout durant la conversation, mais se mettront à la hauteur de la personne. Si celle-ci est assise ou accroupie, ils feront de même. Si un sans-abri se révèle particulièrement vulnérable (si il ou elle est malade, s’il s’agit d’une femme seule ou d’une famille avec des enfants), l’agent prendra systématiquement contact avec le numéro d’urgence du Samusocial et restera auprès de la personne jusqu’à l’arrivée des services d’aide. Les sans-abri qui semblent autonomes seront systématiquement invités à demander un hébergement auprès du Samusocial. Si le sans-abri le souhaite, l’agent G4S appellera lui-même l’organisation. Une boîte à chaussures bien remplie La collaboration avec le Samusocial s’est déjà concrétisée lors de la fête de Noël de l’année passée. Une septantaine de collaborateurs G4S se sont installés dans un des locaux de l’organisation pour servir un délicieux dîner à trois services à quelque 150 sans-abri et personnes en difficultés financières. Les convives ont été invités à un dîner de Noël typique. Ils ont pleinement savouré l’ambiance festive, le repas et la compagnie. La sensation d’unité et de solidarité est essentielle, a fortiori lors des fêtes de fin d’année. Ce soir-là, l’opération ‘shoe in the box’ a fait figure de cerise sur le gâteau. Pendant le dîner, chaque convive a reçu une boîte à chaussures bien remplie. G4S avait en effet encouragé ses collaborateurs à remplir une boîte à chaussures de denrées non périssables, de couvertures et de jouets. Tout cela a été emballé pour en faire des cadeaux distribués pendant le repas. Notre apport à la communauté humaine Ce type d’opérations se poursuivra à l’avenir. Avec d’autres dîners de Noël et sans doute de nouvelles initiatives. G4S conçoit aussi son rôle dans la communauté humaine sous la forme d’assistance à celles et ceux qui en ont vraiment besoin. Tous les collaborateurs sont en mesure d’y contribuer. Ce concept d’apport à la communauté humaine est inscrit au plus profond de notre organisation. Pour plus d’informations, merci de contacter G4S au 02/712.59.30 ou à l’adresse sales@g4s.be.

La confrontation, facteur de confiance L’ENTREPRISE AU 21e SIÈCLE Un processus de changement axé sur la personne développe la connaissance que nous avons des collègues et de nous-mêmes. Les opposés apprennent ainsi à se compléter plutôt qu’à se torpiller mutuellement. C’est ce dont témoigne ce cas vécu par l’équipe de management du customer service, chez Roche Diagnostics Belgium. Peter Van Dyck L' homme qui, en 2012, a pris les rênes du département customer service de Roche Diagnostics Belgium à Vilvorde, ne savait rien des spécificités de cette activité. Le démarrage a donc été laborieux, tout autant d’ailleurs que les rapports avec le middle management. Le nouveau directeur a donc fait appel à l’agence Intentif, qui se spécialise dans le « leadership d’union ». Axé sur les personnes, le programme de changement d’Intentif s’est étalé sur deux années. Il s’appuyait sur deux principes de base. Tout d’abord un coaching individuel : le directeur, les quatre middle managers et les deux assistants de direction ont chacun passé un test qui a abouti à l’élaboration d’un profil personnel. Le test définissait notamment dans quelle mesure la personne était introvertie ou extravertie, analytique ou entreprenante. Le coach débattait ensuite des atouts et faiblesses constatés avec chaque membre de l’équipe. Le deuxième principe se focalisait sur la collaboration. « Nous avons appris à connaître les sensibilités et points forts de chacun d’entre nous, pour mieux en tenir compte », explique Filip Colpaert, l’actuel directeur du département Customer Service. « Nous avons découvert comment percevoir ce que l’autre peut ressentir. Un esprit analytique a besoin de tout décrypter jusque dans le moindre détail, tandis que l’esprit entreprenant veut prendre d’emblée le taureau par les cornes. Du coup, lors du lancement d’un projet, les uns voient les risques et les autres, les opportunités. L’idéal serait de trouver le bon équilibre entre les deux. Or, si des profils opposés sont susceptibles de s’entraver mutuellement, ils sont aussi capables de se renforcer par complémentarité, pour autant qu’il existe une compréhension réciproque. J’ai ainsi constaté que l’analyse que font les collègues facilite la collaboration. J’ai appris à évaluer les gens et à interpréter leurs comportements ; je sais par conséquent quelles susceptibilités il vaut mieux ne pas égratigner et quels atouts je peux exploiter. Celui qui parvient à adapter ses réactions au processus de réflexion des autres en récolte toujours les fruits. » Nous avons appris à connaître les sensibilités et points forts de chacun d’entre nous, pour mieux en tenir compte. Les incompatibilités mises à nu Le département a décidé ultérieurement d’appliquer aussi le processus d’analyse des profils et de formation aux BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 33

TOPIC cinq membres de l’équipe de management subalterne, à savoir les coordinateurs ou chefs de groupe, supervisant chacun trois personnes. « Des collaborateurs tentaient parfois de dresser les coordinateurs les uns contre les autres », raconte M. Colpaert. « Après le coaching, cette équipe était parfaitement soudée. Deux des coordinateurs ont été promus à une fonction dirigeante, dans l’intervalle. L’analyse du profil a visiblement constitué une bonne base d’évolution dans leur carrière. » La formation qui fait suite à l’analyse de profil se focalise fortement sur la pratique, nous dit Filip Colpaert. « Si quelque chose vous préoccupe, par exemple un collaborateur qui n’en fait qu’à sa tête, vous en discutez au sein du groupe. Les autres managers peuvent alors vous dire comment ils réagiraient, s’ils étaient à votre place. Voyez-vous, le problème des managers, c’est qu’ils ont souvent une perception bien précise de leurs fonctions et qu’ils s’en servent parfois pour tirer des conclusions à l’avance. Peut-être est-ce précisément cette attitude qui fait qu’un collaborateur n’agit pas comme vous le lui demandez. » Déminage Filip Colpaert admet avoir été dubitatif à l’égard du processus de changement, du moins au début. Des expériences antérieures l’avaient rendu sceptique à l’égard des coaches extérieurs. Le discours de tels conseillers paraissait trop souvent artificiel et difficile à mettre en pratique. Mais ce processus de changement axé sur la personne s’y prenait autrement. M. Colpaert a surtout beaucoup appris sur lui-même, pendant les sessions de groupe. Cet exercice du miroir lui a permis de mieux fonctionner en tant que manager. Il est à présent conscient de ses propres faiblesses et davantage enclin à écouter les autres. « Je suis plutôt extraverti, d’où une certaine tendance à imposer mon opinion. Parfois, lors d’une discussion avec les collègues, ma résolution est pour ainsi dire prise avant même que les autres n’aient pu s’exprimer. J’ai été très interpellé de découvrir que je ne donne pas la moindre chance aux personnes qui ont besoin de plus de temps pour se forger une idée. Aujourd’hui, l’écoute des autres me permet de rectifier mon opinion du départ. Il est incontestable que les résultats s’en ressentent positivement. » Celui qui parvient à adapter ses réactions au processus de réflexion des autres en récolte toujours les fruits. M. Colpaert se dit très satisfait de l’assistance individuelle dont il a bénéficié. Il a beaucoup appris en termes de gestion des conflits. « Les heurts étaient nombreux entre l’ancien directeur et moi-même. Le coaching m’a permis de ne pas transférer ce conflit en plus hauts lieux. En fait, je suis même parvenu à déminer le terrain. Personne 34 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 n’aurait rien gagné à faire exploser la situation. Mais dans pareil cas, il est essentiel de pouvoir faire appel à un coach neutre, en tant que référent. Il m’a appris à réagir de façon rationnelle plutôt qu’émotionnelle. Il est difficile de contrôler les émotions. Elles ont un impact énorme. Mais si vous parvenez à prendre distance de ces émotions, vos décisions seront différentes, meilleures aussi. Cela ne s’apprend pas tout seul ; il faut une formation. Quelqu’un doit vous signaler quand vous vous laissez guider par vos émotions. » Si vous parvenez à prendre distance de vos émotions, vos décisions seront différentes, meilleures aussi. Cela ne s’apprend pas tout seul ; il faut une formation. Conséquence indirecte de cet encadrement, Filip Colpaert est monté d’un niveau et le voilà à présent lui-même directeur du département. « Les middle managers sont tellement impliqués que je suis parfaitement rassuré du bon fonctionnement. Je m’occupe à peine de l’opérationnel. Je reste bien sûr au courant des soucis du quotidien, mais je n’en suis souvent informé que lorsque les middle managers ont déjà trouvé la solution. Leur capacité à travailler de manière autonome est la plus belle preuve du succès de ce processus de changement. » N’isoler personne Tout cela s’articule autour de la confiance. « Il arrive fréquemment qu’au cours d’une réunion, quelqu’un dise oui et pense le contraire », constate le directeur actuel. « Nous avons appris à engager le conflit entre nous. Un collègue propose une idée et vous répondez que vous n’avez jamais rien entendu d’aussi stupide. Ce genre d’attitude est peut-être entrée dans les mœurs aux Pays-Bas, mais pas en Belgique. Nous avons tendance à nous sentir visés personnellement, bien que ce ne soit absolument pas justifié. Si des cadres dirigeants n’ont pas confiance en leurs collègues, ils n’exprimeront pas davantage la confiance vers l’extérieur. Si l’équipe de management n’est pas unie, les autres auront tôt fait de vous isoler. Nous savons aujourd’hui que, si nous avons pris une décision ensemble, tous les collaborateurs recevront le même message. La confiance mutuelle n’a pas seulement renforcé le groupe, mais aussi l’autorité du département auprès de l’organisation dans son ensemble. » La confiance a été stimulée par les éléments personnels que chacun a confiés au groupe au cours du processus de changement. « À chacune de mes déclarations, le coach a demandé franchement à mes collègues en quoi mes paroles les dérangeaient. Quand l’un d’entre eux me répondait du tac au tac, nous savions que nous étions en bonne voie », explique M. Colpaert. « Mais n’oublions pas que la confiance s’instaure graduellement. Une session de deux jours ne suffit pas. » ●

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FOCUS ENSEIGNEMENT ET FORMATION Teach for Belgium : petit pas pour l’homme, grand bond pour l’équité ! Lorsqu’il découvre l’inégalité extrême entre les élèves issus des différents types d’enseignement en Belgique, Pierre Pirard y voit un défi à relever. N’est-ce pas là l’occasion de mettre son expérience de manager au profit de la société pour défendre un idéal d’enseignement plus humain ? Rencontre avec l’un des pères fondateurs de Teach for Belgium. Gaëlle Hoogsteyn «C ’est vers la quarantaine, quand je me suis rendu compte qu’il me restait moins d’années professionnelles à vivre que celles déjà vécues, que j’ai eu envie de faire autre chose de ma vie, quelque chose d’à la fois plus humain et plus utile pour la société », commence Pierre Pirard. « Après une longue carrière auprès de différentes multinationales, 20 ans d’objectifs chiffrés et de va-et-vient à travers l’Europe, j’ai ressenti le besoin de partager ma connaissance. J’avais déjà eu des expériences avec des groupes de jeunes et c’est donc tout naturellement que je me suis dirigé vers le secteur de l’enseignement », nous raconte-t-il. Ne disposant pas encore, à l’époque, de l’agrégation, c’est par hasard qu’il parvient à entrer comme enseignant dans une école professionnelle à Molenbeek. C’est là qu’il prend conscience de l’iniquité régnant entre les écoles et que germe l’idée de créer l’asbl Teach for Belgium. « Dans les écoles classiques, 75 % des élèves sont réorientés vers l’enseignement général, contre 30 % d’élèves seulement dans l’enseignement à discrimination positive », déclare-t-il à titre d’exemple. Teach for Belgium : vers un idéal équitable La vision de l’asbl est de permettre la réussite de chaque élève, quelle que soit son origine socio-économique. Teach For Belgium se focalise sur l’amélioration des compétences des enseignants. En effet, « TFB forme de futurs enseignants en leur permettant d’acquérir des outils spécifiques à enseigner dans les écoles en encadrement différencié », explique notre prof-entrepreneur. En septembre 2015, Teach for Belgium comptait déjà 56 enseignants exerçant dans le cadre de cette mission. Ceux-ci sont recrutés en général sur les campus ou via candidatures spontanées. Lorsque les candidats sont sélectionnés, ils sont évalués sur leurs compétences et leur motivation. Une fois qu’ils sont placés, ils sont suivis pendant deux ans par des tuteurs. L’an passé, l’asbl a reçu plus de 600 candidatures, ce qui montre le succès remporté par l’initiative. Elle revendique éga36 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 lement une certaine rapidité d’action propre au secteur privé face à la lenteur administrative du secteur public. Et la nécessité d’urgence, elle, est bien présente. L’agrégation non plus n’a aucune crainte à avoir, car l’asbl n’est pas là pour la concurrencer mais bien pour la compléter ; elle encourage d’ailleurs tous ses membres à la passer dans un souci de professionnalisme. Pierre Pirard Et pour demain ? L’ambition de l’asbl est double : tout d’abord, elle espère que le succès de Teach for Belgium inspirera les pouvoirs publics afin d’intégrer ce genre d’approche dans les standards de formation actuels. Ensuite, elle veut approcher la Flandre en y plaçant ses premiers enseignants à partir de septembre 2016. Teach for Belgium représente finalement une pierre de plus à l’édifice d’un enseignement plus équitable et une liberté de choix pour tous les élèves, acteurs de la société de demain. ● L’iniquité en chiffre D’après les résultats des études PISA, l’iniquité scolaire en Belgique est vraiment inquiétante : • 83 % des enfants des milieux plus aisés sont encore dans l’enseignement général à 15 ans contre 11 % seulement dans les milieux défavorisés. Les enfants de milieux « très pauvres » se trouvent pour ainsi dire exclusivement dans les filières de qualification. • À Bruxelles, on décèle également une différence de 3 années de niveau pédagogique entre les écoles générales et professionnelles. Ce qui veut dire que, par rapport à son camarade issu d’un milieu aisé, l’enfant défavorisé présentera un retard pédagogique affolant de 3 ans. • Parmi les enfants les plus « pauvres », 70 % ne sont pas capables de lire et de comprendre un texte de niveau modéré contre 25 % dans les milieux plus aisés. Et ceci se vérifie également sur le terrain. R.A.

Gestion des risques 2015 SÉCURITÉ EFFICACITÉ ORGANISATION MOBILITÉ PARTAGE ETHIAS PREVENTION REPORTER TROPHÉE DECAVI DE LA PRÉVENTION Véritable innovation en gestion des risques, la nouvelle application digitale d’Ethias facilitera le reporting des conseillers prévention en collectivités et entreprises : géolocalisation, multimédia, classification des risques en liaison avec la législation, conseils… Autant d’atouts fonctionnels qui lui ont permis de remporter le premier trophée DECAVI en prévention ! Plus d’infos sur www.ethias.be/preventioncorner Ethias SA, entreprise d’assurances agréée sous le n° 0196 Powered by

FOCUS ENSEIGNEMENT ET FORMATION Métiers en pénurie : si on parlait plutôt de métiers d’avenir ? Chaque année, l’Observatoire bruxellois de l’Emploi publie une liste des fonctions critiques : des professions pour lesquelles les offres d’emploi sont difficilement satisfaites. La liste 2014 répertorie 32 familles professionnelles se rapportant à 77 fonctions. Stéphane Thys, responsable de l’Observatoire bruxellois de l’Emploi, commente les derniers résultats. Gaëlle Hoogsteyn «L es médias parlent souvent de métiers en pénurie », commence Stéphane Thys, « mais avant de vous commenter les résultats, j’aimerais vous préciser que, chez Actiris, nous parlons plutôt de fonctions critiques, c’est-à-dire les métiers pour lesquels il y a un grand écart entre le nombre d’offres d’emploi et la réserve de main d’œuvre disponible. » Concrètement, cela signifie que les délais de satisfaction pour ces offres sont anormalement longs, ce qui handicape l’entreprise qui recrute. La rencontre entre l’offre et la demande est insatisfaisante, voire inexistante. Poussé à l’extrême, cela peut amener à la disparition de certains métiers, à l’automatisation ou à l’externalisation de certaines tâches. Ces tensions sont multifactorielles. « C’est un enchevêtrement de causes qui crée la pénurie », commente Stéphane Thys. « Il y a bien sûr la dimension de qualification, mais aussi la pénibilité du travail, le niveau de salaire, la disparité entre les exigences des employeurs et le profil des chercheurs d’emploi, etc. C’est pourquoi l’Observatoire bruxellois de l’emploi tente de recontextualiser ces tensions dans l’ensemble des dynamiques sectorielles, en introduisant d’autres dimensions comme, par exemple, l’orientation scolaire. » Autre problème : il y a une grande récurrence dans les fonctions critiques. D’une année à l’autre, ce sont les mêmes métiers qui reviennent : enseignants de tous les niveaux, personnel en matière de soins de santé, métiers de la construction, techniciens, ingénieurs... Agir dès les études L’un des vecteurs principaux pour contrer ce phénomène est la formation professionnelle. Une des réponses mises en œuvre par Actiris est une meilleure information des demandeurs d’emploi vers des formations qui mènent à des métiers en demande. Mais, selon Stéphane Thys, on devrait aller beaucoup plus loin sur ce que l’on sait de l’état actuel du marché de l’emploi afin de mieux orienter les gens et ce, dès les études. « Pour caricaturer, on peut dire qu’on engage aujourd’hui davantage d’informaticiens que de psychologues. Il est donc extrêmement important de revaloriser l’enseignement technique qui, de nos jours, est encore beaucoup trop considéré comme une filière de relégation, dans laquelle on se retrouve par défaut. A contrario, certaines 38 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Le top 3 des métiers structurellement en pénurie : enseignants, personnel soignant et métiers de la construction. filières, comme l’ingénierie, font peur aux étudiants, qui craignent l’échec, alors qu’elles sont extrêmement porteuses. » Outre la formation professionnelle et l’information ciblée pour faciliter l’orientation professionnelle, différentes actions ont été mises en œuvre par Actiris. Citons, par exemple, les screening des chercheurs d’emploi à des fins de réorientation, de valorisation de compétences, la mise en œuvre ou le renforcement de certains dispositifs (stages d’insertion, FPI, PTP, chèque langues...). La problématique du bilinguisme participe également à ces difficultés d’ajustement entre l’offre et la demande en Région de Bruxelles-Capitale. Enfin, la poursuite d’une politique de la diversité est aussi de nature à atténuer ces tensions. Revaloriser certains métiers Certains métiers ont une image totalement dégradée, qu’on peut qualifier de socialement dévalorisée alors que tout le monde leur reconnaît une utilité évidente. Il y a sans aucun doute tout un travail de revalorisation de ces métiers à effectuer, d’autant que derrière certains d’entre eux se cachent des activités tout à fait passionnantes. « Par ailleurs, dans certains métiers techniques (plombier,

FOCUS L’avis de Jan de Brabanter, secrétaire général de BECI électromécanicien, électricien industriel…), les jeunes gagneront rapidement plus qu’un universitaire moyen. Face à la difficulté de trouver certains profils, les entreprises sont prêtes à offrir de beaux salaires », assure notre expert. La question de l’image est évidemment très difficile à corriger car elle est inscrite dans les mentalités. C’est un travail de longue haleine. Stéphane Thys pense cependant que c’est possible, notamment avec la collaboration de professionnels de ces secteurs qui pourraient donner une image plus réaliste de leur travail quotidien et replacer les a priori des jeunes dans un contexte plus juste. ● « Métiers en pénurie, fonctions critiques… aucun de ces termes n’est positif. La première chose à faire pour revaloriser ces métiers est d’en parler autrement. Voyons-les plutôt comme de métiers d’avenir. D’autant que c’est la réalité ! Parmi ces derniers, il y a tout une série de métiers intéressants, bien payés, et pour lesquels, surtout, il y a une réelle demande d’emploi. » « Le plus dur - mais aussi le plus important - est de faire évoluer les mentalités. C’est dans cette optique qu’ouvrira prochainement la ' cité des métiers ' (dans les nouveaux bâtiments d’Actiris), où les demandeurs d’emploi pourront venir découvrir toute une série de métiers, notamment ceux dits ' critiques '. Cela leur permettra d’avoir un meilleur aperçu de ces jobs et, espérons-le, de lever leurs a priori. Surtout que certains métiers évoluent fortement. Bruxelles Propreté est un très bel exemple : ceux que l’on appelait autrefois des éboueurs peuvent aujourd’hui évoluer dans leur carrière et devenir conseillers en environnement. » « Au niveau de l’enseignement, il est aussi primordial que les écoles conservent les formations liées à ces métiers. Actuellement, trop de formations disparaissent faute de candidats. » « Le point le plus inquiétant est que cette liste de métiers est statique depuis plus de 10 ans. Cela devient réellement problématique. C’est pourquoi les pouvoirs publics, les écoles, les fédérations, les employeurs, etc. doivent travailler main dans la main à la recherche de solutions. » DÉCOUVREZ NOS FORMATIONS CONTINUES  Management – Stratégie  Gouvernance  Finance  RH – People Management  Marketing – Communication – Vente  Développement Personnel ichec-entreprises.be 02/739 37 41 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 39

ENSEIGNEMENT ET FORMATION De retour sur les bancs de l'école Par plaisir, par curiosité ou par envie d’évoluer professionnellement, de nombreux adultes reprennent le chemin de l’école. Tant pis s’ils ont l’âge d’être profs ou bien parents. A l’occasion de la rentrée académique, trois « étudiantes » nous font partager leur expérience. Gaëlle Hoogsteyn Virginie Filieux, 35 ans, experte financière et spécialiste des marchés publics au SPF Santé Publique, vient de terminer son master en Sciences Administratives à l’ULB. « Avec mon diplôme de l’enseignement supérieur de type court en comptabilité, je me suis, à un moment donné, retrouvée bloquée dans ma carrière. C’est un gros investissement en temps, il faut donc être bien entouré Si je voulais accéder à un niveau supérieur au sein de la fonction publique, je devais obtenir l’équivalent d’un master et réussir des tests en interne. J’ai donc décidé de suivre un master en Sciences Administratives à l’ULB. Grâce à mes études précédentes et à mon expérience professionnelle, j’ai dû suivre uniquement 4 modules. La première année, j’avais cours le mardi après-midi. J’ai pu bénéficier 40 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 d’une dispense de service, ce qui était un avantage appréciable. Grâce aux crédits d’heures de formation, j’ai aussi reçu des jours de congé pour étudier avant les examens. La deuxième année, c’était deux soirs par semaine. J’ai donc dû trouver des astuces pour combiner travail, vie de famille et études. Parfois, c’était un peu compliqué, car j’ai un enfant et mon mari travaille à horaire décalé. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de mon entourage, ce qui est primordial pour réussir. Au cours, il y avait naturellement pas mal de ‘jeunes’ sortant tout juste du secondaire, mais c’était en fait assez enrichissant. Je pense qu’ils appréciaient les exemples concrets que des ‘vieux’ comme moi pouvaient donner. On n’aborde pas les études de la même façon à 20 ans qu’à 40. D’autant que, dans mon cas, les frais scolaires étant pris en charge par mon employeur ; j’avais une obligation de réussite. Aux personnes qui aimeraient reprendre des études, je dirais : ne vous lancez pas à l’aveugle car c’est un gros investissement en temps. Réfléchissez bien, organisez-vous, pensez aux gens sur qui vous pourrez compter… Après, la motivation sera votre meilleure alliée. » Marie Deschamps, 30 ans, assistante à la Faculté de Droit de l'UCL, passe actuellement une agrégation. « Diplômée en droit, je suis assistante à l’UCL. Une partie de mon travail consiste à écrire des articles sur le droit international, l’autre à donner des travaux pratiques aux

Vous cherchez du personnel qualifié ? Nous formons pour l’emploi dans les secteurs professionnels prioritaires à Bruxelles Le calendrier J-30 est votre outil de recrutement Il reprend par secteur et par formation, le nombre de stagiaires formés et disponibles sur le marché du travail dans les 30 jours ainsi que les coordonnées d’une personne de contact et de conseil. Le J-30 est disponible sur www.bruxellesformation.be (onglet employeurs) ou par Tél. au 02 371 74 93 Notre Cellule Relations Entreprises est chargée des relations avec votre entreprise et répondra à toutes les questions pratiques ou administratives que vous vous posez. Infos : email : relationsentreprises@bruxellesformation.be Tél. : 02 371 74 93 BRUXELLES FORMATION former pour l’emploi

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Qu’est-ce que le congé-éducation ? Le congé-éducation payé constitue un droit des travailleurs du secteur privé de suivre des formations reconnues et de s'absenter du travail avec maintien de leur rémunération. Pour en bénéficier, les salariés doivent remplir différentes conditions (type de contrat, ancienneté, type de cours, assiduité, obligation de résultats…). Le nombre de jours de congé-éducation octroyés est calculé individuellement en fonction du type de formation et du régime de travail du collaborateur. L’objectif est de favoriser la formation continue des professionnels afin d’assurer la compétitivité des entreprises FOCUS Nancy Demaude, 30 ans, Event Manager Benelux chez Phillips, a suivi une formation pour devenir coach. « Après mes humanités, j’ai fait une année d’échange estudiantin au Mexique pour apprendre l’espagnol, suivie d’un master en communication à l’Ihecs. Quadrilingue, j’ai toujours très rapidement trouvé du travail dans le marketing et Phillips est aujourd’hui mon 3e employeur. étudiants. C’est cette seconde partie qui me plaît le plus et qui m’a poussée à entamer une agrégation afin de pouvoir donner cours dans le secondaire une fois que mon mandat à l’UCL sera terminé. » Je me donne les moyens d’accéder aux emplois de mon choix « Étant maman et travaillant à temps plein, j’ai étalé ma formation sur deux ans. L’an dernier, j’avais cours tous les lundis de 10h45 à 21h, le samedi et un soir par semaine supplémentaire au 2e parental à 4/5e semestre. J’ai donc pris un congé temps pour pouvoir suivre mes cours et ai dû m’organiser pour mes enfants. Cette année, ma formation consiste essentiellement en stages et je devrai utiliser mes jours de congé légaux pour les effectuer. Reprendre des études a un impact sur la vie de toute la famille, d’autant que cette formation nous impose aussi beaucoup de travaux. Les heures ne sont pas extensibles et tout concilier n’est pas évident. Par ailleurs, l’aspect financier n’est pas à négliger : en plus du minerval et des syllabus, j’ai dû assumer une perte de salaire liée à mon congé parental et occasionnellement des frais de baby-sitter quand mon entourage n’était pas disponible. Malgré tout, je suis ravie de suivre cette formation. Retourner sur les bancs de l’école est vraiment sympa quand on travaille depuis quelques années. On est dans l’écoute, dans l’apprentissage et pas dans la ‘production’ comme lorsqu’on est au boulot. Ce que j’apprends aux cours m’est déjà très utile dans mon travail quotidien. Par ailleurs, je sais que ces études sont un plus pour mon avenir et que je me donne ainsi les moyens d’accéder aux emplois de mon choix. » « J’invite ceux qui aimeraient se réorienter mais qui hésitent, à aller à la rencontre de professionnels du secteur pour voir ce qu’ils font en pratique. Personnellement, c’est en parlant avec des directeurs d’école que j’ai eu le déclic et ai décidé de me lancer. » Chacune de mes expériences s’est déroulée dans une multinationale où j’ai fini par ressentir un certain niveau de dépersonnalisation. Le nombre actuel de burn-outs en est pour moi une des preuves. Ayant envie dans le futur de devenir chef d’équipe, cela m’a beaucoup interpellée. Peut-on travailler dans une grosse boîte tout en restant humain ? Et si oui, quels sont les outils pour y parvenir ? C’est pour cette raison que j’ai décidé de suivre une formation en coaching dans une école privée spécialisée. Concrètement, la formation avait lieu un week-end par mois durant un an et nous étions une trentaine de participants. Au cours de cette année, nous avons parcouru tous les outils de coaching existants (PLV, MBTI, communication assertive, communication non-violente…). Après une présentation théorique, nous devions faire des exercices en groupe. Il y avait beaucoup d’interactivité entre les participants et cela permettait aussi de partager des expériences. Comprendre comment fonctionnent les gens, quels sont les différents types de personnalités, comment interagir dans un groupe… Tout cela m’est aujourd’hui très utile dans le monde du travail. Cette formation a une énorme plus-value en termes de gestion des ressources humaines. Elle m’a aussi appris beaucoup de choses sur moi-même. Comme il n’y avait pas d’examen à proprement parler, c’était naturellement moins stressant qu’une formation classique, mais cela demandait malgré tout un investissement. Un week-end par mois, il faut faire une Beaucoup d’interactivité et de partage d’expériences croix sur son temps libre et nous nous sommes aussi vus plusieurs fois en dehors pour faire des exercices. D’autant que, compte tenu du coût de la formation, que j’ai financée moi-même, je ne pouvais pas me permettre d’abandonner en cours de route. Aujourd’hui, je suis ravie d’avoir suivi ces cours et je m’inscrirai peut-être un jour au 2e qui permet de se lancer comme coach indépendant. » module Selon une étude menée par Références.be, le nombre d’adultes en reprise d’études augmente d’année en année. Ils représenteraient aujourd’hui en moyenne 10 % de la population estudiantine dans les principaux établissements francophones du pays. Par ailleurs, la majorité de ces étudiants vont jusqu’au bout du cursus et leur taux de réussite approcherait les 80 %. ● BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 43

FOCUS ENSEIGNEMENT ET FORMATION « Fédérer, rassembler et connecter les jeunes », grâce au CPME Chacun le sait, dans un monde économique en perpétuelle mutation, une attention envers la jeunesse est – plus que jamais – primordiale. C’est notamment dans ce sens qu’au printemps dernier, BECI a reçu dans ses locaux les heureux promus de la Formation Interdisciplinaire en création d’entreprise (CPME). David Hainaut I maginé par l’UCL en 1997, de manière presque pionnière en Europe, le programme CPME, qui s’étend sur deux années, a pour objectif de former des étudiants à la création d’entreprise et, plus largement, de les familiariser avec l’entrepreneuriat et le travail en équipe. D’abord sélectionnés au terme d’un entretien qui suit la remise d’un dossier incluant des critères comme le parcours scolaire, les compétences (extra-)académiques ou les prédispositions naturelles, ces 30 à 40 étudiants – en moyenne – se répartissent de manière équitable entre élèves issus des facultés de gestion, humaines et de médecine. En sus, cette formation jouit d’un rapport qualité/coût particulièrement attractif. Particularité : les élèves ont la possibilité de réaliser leur mémoire en équipe. Les plus hauts postes de direction visés On l’aura compris, l’interdisciplinarité est l’un des atouts du CPME. Piloté Frank Janssen, professeur d'entrepreneuriat à la Louvain School of Management. 44 et coordonné par Frank Janssen, ex-avocat, chercheur, professeur et entre autres vice-président de l’Association Internationale de Recherche en Entrepreneuriat et PME (Aire PME), celui-ci confirme: « À coup sûr, cette interdisciplinarité est le point fort de la formation. Comme aussi une pédagogie active, réalisable grâce à la présence d’étudiants motivés qui font la différence. Car ces derniers sont formés sur base d’études de cas, de travaux de terrain, de confrontations avec des professionnels, etc. Tout en étant exposés aux bases théoriques de l’entreprenariat.» Une formation solide, qui représente en fait une partie des études universitaires classiques poursuivies pendant cinq ans. Et qui, dans la plupart des cas, les mène vers de hauts postes de direction dans de grandes sociétés, ces étudiants étant suffisamment autonomes voire aptes à développer des projets au sein d’organismes déjà existants. Dans le Top 5 mondial ! La formation CPME ne manque pas de références, y compris internationales. À l’heure actuelle, le programme fait ni plus ni moins partie des dix (!) meilleurs cursus du monde dans le genre, dans un classement dominé par des établissements réputés tels que Rotterdam,

FOCUS Babson et le MIT (ces deux derniers aux États-Unis) et Copenhague. La formation de l’UCL se situe quant à elle juste devant Cambridge, Grenoble, Manchester… Loin devant Anvers (40e autant de ressources que vous le souhaitez. Nous sommes là pour fédérer, rassembler et connecter ! » ), deuxième faculté belge au ranking mondial orchestré par le Best Masters Ranking 2014/15 sur… 4000 écoles! Autrement dit, comme l’indique d’ailleurs fièrement la faculté elle-même: « Plus besoin, en 2015, de sortir du royaume pour fréquenter les plus hautes écoles ! » À juste titre. Les nombreux témoignages d’anciens fleurissent et abondent dans ce sens. On épinglera, entre autres : « Le programme CPME a été une source et un catalyseur important de notre réussite actuelle. C’est un laboratoire d’idées et une école d’apprentissage de l’excellence » (Matthieu et Cédric Bovy, promo 2006 et entrés à Harvard dans la foulée) ; « La formation est très concrète et la charge de travail est tout à fait gérable. Comme juriste, j’ai déjà pu mettre en pratique le droit, au milieu d’un groupe soudé. Je n’en garde que de bons souvenirs » (Charles van de Bogaert, Promotion 2009) ; « C’est une expérience humaine unique, où j’ai pu compléter ma formation de psychologie. J’y ai appris à connaître la rentabilité, la comptabilité et l’aspect commercial » (Blandine Barthélémy, Promotion 2010). « Pendant la formation, nous ne sommes pas en compétition pour savoir qui est le meilleur, nous sommes d’abord complémentaires et nous le faisons valoir pour améliorer la qualité de nos travaux. C’est une réelle opportunité à saisir » (Anaïse de Cartier d’Yves, Promotion 2011). Bref, un excellent état d’esprit général ! BECI: aider et booster les étudiants Par ailleurs néo-membre de BECI, la faculté en question, la Louvain School Of Management (LSM), qui jouit de près de 120 années d’expérience, bénéficie de l’appui de plusieurs « entrepreneurs-boosters », rassemblés et coordonnés par Frederik Leloup, directeur Business Development chez BECI, CEO de la société Spirit of Change et président de la Fondation Finnovaregio. « J’ai effectivement réuni six à huit entrepreneurs – selon les réunions – issus d’horizons différents et complémentaires : nous avons des personnalités tant locales qu’internationales, des spécialistes du big data, du webmarketing, de la fiscalité (…) et également un avocat. Cette diversité est capitale pour aider ces jeunes à comprendre les enjeux autour de l’innovation, la diffusion et la distribution de celle-ci. Car c’est la rapidité de distribution qui créé la valeur d’un projet. Dans un premier temps, BECI avait été approchée pour évaluer les étudiants, mais notre rôle n’est pas de les juger. Le nôtre, c’est surtout de valoriser l’interdisciplinarité, booster les étudiants et amplifier toutes leurs initiatives. » En somme, servir de tremplin idéal entre les univers scolaire et professionnel ? « Oui. Car, quoi qu’il fasse, le monde académique n’arrivera jamais à établir cet important travail de connexion. Il restera, et c’est naturel, toujours un peu dans sa tour d’ivoire. Je peux d’autant mieux en témoigner que je suis moi-même professeur ! Notre message est donc : servez-vous de BECI pour venir chercher Parmi quelques exemples notoires, citons-en un en 2013, où quatre cerveaux issus de l’UCL – en agronomie, économie, gestion et psycho – ont eu l’idée de développer un projet de culture du quinoa, une plante issue d’Amérique du Sud, de plus en plus utilisée dans le commerce équitable, pour son rôle joué dans la lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté dans le monde. « C’était merveilleusement original, moderne et efficace. Mais voilà, il y avait quelque part un non-sens, puisqu’il leur fallait importer la plante de Bolivie. Nous les avons alors aidés à frapper aux bonnes portes pour repenser un peu les choses, les recadrer. Ils ont alors été accueillis à bras ouverts et ont reçu tous les financements nécessaires pour mieux développer leur projet. » Bruxelles, « un carrefour extraordinaire » Une fois encore, on doit souligner la position géostratégique intéressante de la Belgique, et de Bruxelles en particulier. « On a encore un peu de mal à s’en rendre compte ici, mais on jouit via notre capitale d’un carrefour extraordinaire pour favoriser l’innovation. Les nombreux Qataris, Saoudiens et autres collaborateurs étrangers que nous recevons régulièrement nous le disent tous... Et puis, nous nous trouvons dans une position neutre et plutôt sécurisante. Bref, malgré ce que nous représentons, parfois malgré nous – comme notre fameuse humilité –, nous avons une capacité formidable à nous mettre en relation les uns avec les autres. » Des enjeux primordiaux La dernière promotion en date a vu quatre étudiants du CPME récompensés à la London Business School par un prestigieux challenge international – doté de la coquette somme de 20.000 euros –, dans le cadre d’une finale qui réunissait les vainqueurs nationaux de ce prix. Baptisé « Demetex », leur projet consiste à optimiser l’utilisation de l’azote sur les cultures, via le maniement de drones. Le tout, afin de permettre l’amélioration des rendements des agriculteurs tout en réduisant leur impact sur l’environnement. Moderne et novateur ! Une nouvelle preuve, à l’instar du projet précité, que de plus en plus de jeunes talents songent aujourd’hui à coupler leur réussite professionnelle avec des enjeux en adéquation parfaite avec notre temps. Des mises en valeur dont on ne peut forcément que se réjouir pour l’avenir ! ● Frederik Leloup, directeur Business Development BECI et CEO de la société Spirit of Change. BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 45

ENTREPRENDRE Dix ans de corporate governance en Belgique Il y a dix ans était présenté, sous l’égide du célèbre baron Paul Buysse, qui lui donnera d’ailleurs son nom, un code de « corporate governance » pour les entreprises belges non cotées. Un aide-mémoire pour les entrepreneurs qui fut une première mondiale à l’époque. Depuis, plusieurs pays ont connu des projets similaires. YAB Q ue contient pratiquement ce code ? Une longue liste de recommandations sur les procédures à mettre en œuvre, les structures dirigeantes à privilégier pour améliorer la gouvernance et assurer la transparence au sein des entreprises non cotées. Le code tente en outre de définir au mieux, en fonction du niveau de développement de l’entreprise, le rôle et les droits et devoirs de chacun, faisant notamment la distinction entre ce qui tient de la compétence de l’assemblée générale, du conseil d’administration et du management. Objectif : proposer aux entreprises non cotées des « guidelines » partiellement similaires à ce que la régulation impose formellement aux sociétés cotées dans le but de protéger les investisseurs. Le texte recommande notamment de ne surtout pas hésiter à faire appel à des administrateurs externes, qui peuvent fournir un regard objectif sur l’entreprise, jouent un rôle important en cas de crise ou conflit, et donnent des conseils impartiaux. Le code suggère en outre l’établissement de « caisses de résonnance » à différents niveaux : conseil d’avis pour entourer le management, comités chargés de missions spécifiques comme les procédures de nomination ou la définition des politiques de rémunération. À cet égard, on rappellera que le code suggère des rémunérations forfaitaires et non liées aux performances pour les administrateurs externes. Plus largement, le texte insiste sur l’importance pour l’entreprise de se doter d’un conseil d’administration efficace, prêt à s’appuyer sur des comités pour des questions spécifiques mais qui respecte scrupuleusement son principe de collégialité. De page en page, il égrène une liste de conseils pour améliorer la transparence du fonctionnement de l’entreprise et éviter au maximum les conflits d’intérêts qui pourraient se présenter. Et de recommander, aussi, la signature d’une convention entre les différents actionnaires pour fixer quelques pointsclés tels que les limitations posées à la cessibilité des titres (clauses d’agrément et de préemption), le prix qui - en cas d’exercice du droit de préemption - devra être payé pour les titres, ou le mécanisme et la formule pour définir le prix, les autres modalités selon lesquelles le droit de préemption peut être exercé, par exemple. Sans grande surprise, au vu du type d’entreprises concernées, le code Buysse développe également un chapitre spécifique sur les caractéristiques et les conseils à suivre dans le cas d’entreprises familiales. 46 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Au rang des valeurs, le texte insiste sur l’attention à porter à l’épanouissement du personnel, ou encore l’entretien d’une relation durable et transparente avec les partenaires financiers. Un texte revu et corrigé en 2009 Texte-phare, référence sur le marché belge depuis un moment, le code a toutefois été complété en 2009. Objectif : insister sur la notion, effleurée dans la première mouture, de « responsabilité sociétale des entreprises ». La nouvelle version suggère par exemple de véritablement définir le projet et les valeurs de l’entreprise dans un « mission statement » public. Là aussi, quelques recommandations simples : « connaître l’impact social, économique et environnemental des processus de production ou des services » et « améliorer les prestations » dans ces domaines. Le code Buysse II suggère en outre de se tenir prêt à « apporter une réponse aux autorités et aux autres entreprises qui introduisent des critères de développement durable dans leur politique d’achat ». Une fois de plus, le texte insiste en outre sur l’implication du personnel dans la gestion de l’entreprise, la distinction nette entre administrateurs exécutifs et non-exécutifs, et la mise en place de rémunérations appropriées, qui correspondent à des prestations réelles. Le rôle des actionnaires de l’entreprise est également mis en exergue et il leur est conseillé de concrètement s’engager vis-àvis de la société, en définissant leurs propres objectifs à long terme. ●

ENTREPRENDRE Grégor Chapelle (Actiris) : « Testez-nous ! » L’équipe de Select Actiris, c’est une centaine de personnes ayant pour objectif de créer la rencontre idéale entre employeurs et demandeur d’emploi. Pour ce faire, plusieurs outils existent, récemment revus en fonction des besoins des employeurs. Grégor Chapelle, directeur général d’Actiris, nous les présente. Gaëlle Hoogsteyn T estez-nous », commence Grégor Chapelle. « C’est le message que j’ai envie de faire passer aux entreprises bruxelloises aujourd’hui. Actiris n’a pas toujours eu une image très positive. Beaucoup d’entreprises pensent que nous ne sommes pas assez orientés vers leurs besoins. J’aimerais les convaincre que les choses ont changé. » Depuis deux ans, Actiris a en effet totalement renouvelé et simplifié ses services. Select Actiris, par exemple, permet à une entreprise de confier à l’opérateur la recherche du candidat idéal. « Lorsqu’un employeur nous transmet une offre, nous lui répondons dans les 48 heures. Si nous pensons pouvoir répondre à sa demande, nous nous engageons à lui proposer, endéans les 15 jours, une liste de maximum six candidats ayant le profil recherché et la motivation. » Le temps de traitement – qui était un point à améliorer – a été fortement raccourci. Par ailleurs, chaque employeur a désormais un unique point de contact, une personne qui connaît son dossier, son entreprise, et qui est spécialisée dans le secteur. « Et nous n’envoyons personne que n’ayons vu personnellement lors d’un entretien », précise Grégor Chapelle. Pour l’instant, ce sont essentiellement des grosses entreprises (Primark, Zara, Solvay, la STIB, Proximus, la RTBF…) qui utilisent Select, « mais les PME et les TPE, qui souvent n’ont pas de service de ressources humaines, peuvent naturellement aussi faire appel à nous ». Ce service est entièrement gratuit. La seule chose qu’Actiris demande à l’employeur est de lui donner du feedback, que les candidats aient été retenus ou non. « Ce feedback permet à nos conseillers en recrutement de s’améliorer. Parfois, le client a aussi des attentes trop élevées et nous essayons de voir s’il est possible de les recalibrer ou de proposer des formations. En nous donnant ce feedback, les entreprises aident le service public à s’adapter au marché de l’emploi. » Selon Grégor Chapelle, les entreprises seraient plutôt satisfaites, comme le prouve l’augmentation des chiffres. « En deux ans, le nombre d’offres d’emploi reçues a triplé. En 2012, 5250 offres nous avaient été transmises contre 9102 en 2014. Pour 2015, je pense qu’on va atteindre les 11.000 offres d’emploi. » Le nombre de placements suit, avec un taux moyen de 80 %. Un autre service qui marcherait aussi très bien serait celui des « job datings » dans le cadre desquels Actiris recrute simultanément plusieurs candidats. Un job dating a par exemple été réalisé pour Primark : « Sur les 196 employés qu’ils cherchaient, nous avons trouvé 180 personnes, dont leur directeur des ressources humaines. Idem pour Marks & Spencer où notre job dating a permis de trouver 80 des 120 employés à recruter », illustre-t-il. Un engagement sociétal À côté de ces deux formules, Actiris propose aussi, dans le cadre de la « garantie jeune », des stages de transition en entreprise (STE) pour les jeunes demandeurs d’emploi ayant, maximum, un diplôme du secondaire. Pour 200 euros par mois, une entreprise peut avoir un stagiaire, mais doit, en contrepartie, investir du temps dans la formation de ce dernier. « Offrir un stage, cela nécessite une mobilisation de la part des employeurs et c’est là que le bât blesse parfois. Or, pour casser le cercle vicieux du chômage des jeunes, il faut leur donner la possibilité d’acquérir de l’expérience. Après un STE, 6 jeunes sur 10 finissent par trouver un emploi. J’invite donc les entreprises à s’ouvrir à cette démarche. Plus nous aurons d’offres, plus nous pourrons concrétiser des matchings positifs ». L’an dernier, 661 jeunes ont réalisé un stage et Actiris espère en placer 1.000 cette année. Grégor Chapelle conclut en déclarant que la balle est dans le camp des employeurs. Car un service public qui n’a pas la confiance des employeurs, c’est comme un moteur qui tourne à vide. « Cela prendra du temps, mais Actiris espère retrouver la confiance des employeurs et pouvoir continuer à travailler avec eux à la réduction du chômage à Bruxelles. » ● BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 47

Réussir son Management Buy-Out Coup de tonnerre à la rentrée : l’illustre entrepreneur flamand Marc Saverys lance une OPA sur sa propre entreprise, CMB, pour en reprendre le contrôle et lui faire quitter la bourse. Une décision conjointe avec le management que l’on a fréquemment observée ces dernières années avec notamment Duval Moortgat ou encore Systemat, pour ne citer que les cas les plus célèbres, l’opération étant également courante pour les PME. YAB U n « management buy-out » est une opération complexe mais qui présente beaucoup d’avantages et qu’il convient de bien préparer. « Le plus important, c’est de commencer par valoriser l’entreprise », explique Patrick Michielsen du cabinet Merodis, spécialisé dans les fusions et acquisitions, « avec cet atout indéniable qu’en tant qu’insider, l’acheteur dispose d’une visibilité rare et souvent plus exacte sur la valeur et le potentiel de l’entreprise. » Pour franchir cette étape, il reste toutefois conseillé de se faire aider, et différentes techniques classiques existent : le discount cash-flow, qui compare l’entreprise à des acteurs similaires cotés en bourse et applique une décote pour tenir compte, entre autres, du manque de liquidité des titres ou de la dépendance aux fondateurs, ou encore la méthode des multiples sur transactions, qui se base à nouveau sur une comparaison avec des entreprises similaires, cette fois dans le cas de fusions et acquisitions. « C’est par contre plus difficile dans la mesure où il est assez rare de trouver une transaction récente concernant une entreprise véritablement comparable et qu’il faut prendre en compte les tendances du secteur, son évolution probable, etc. » Des ratios spécifiques sont toutefois développés par ce type de conseillers. Reste aussi la méthode « brute », où l’on se base tout simplement sur l’actif net réévalué, soit l’ensemble des actifs détenus par l’entreprise à leur valeur de marché, dont on retranche la dette. Structure et financement Une fois la valeur estimée, vient un point crucial : son financement. « Il s’agit de trouver un partenaire financier, banque ou autre, prêt à suivre le management et capable de négocier habilement les conditions d’accès au cash », ajoute Patrick Michielsen. « Tout en s’assurant que la 48 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 dette contractée pour la transaction, et qui pèsera sur l’entreprise rachetée, ne menace pas la viabilité à court ou moyen terme de la société. » D’un point de vue structurel, il est conseillé (et à peu près systématique) de créer un holding qui deviendra la maison-mère de la société et assumera la dette, remboursée par les dividendes reçus de la filiale. « C’est pertinent d’un point de vue financier mais aussi relationnel : s’il y a plusieurs acheteurs, chacun dispose de parts et de droits de vote spécifiques dans le holding, on établit un pacte d’actionnaires et les règles sont fixées dans le départ », avec cet avantage que cela peut également faciliter une reprise future ou la sortie de l’un des nouveaux actionnaires. Reste que ce type de structure impose aussi de s’assurer que la société rachetée n’est pas trop endettée, qu’elle soit rentable et génère des revenus récurrents suffisamment significatifs, ou encore que les besoins en fonds de roulement soient maîtrisés. Mais est-ce que la proximité de l’acheteur avec la cible du rachat et, surtout, le vendeur, ne fausse pas le jeu ? « Pas forcément. Il y a toujours une charge émotionnelle dans ce genre de transactions et le management buyout est en fait souvent plus simple de ce point de vue-là, dans la mesure où cela permet à des personnes qui ont créé une entreprise de la ‘confier’ à une personne, une équipe dont elles sont persuadées qu’elles en assureront la pérennité », analyse Patrick Michielsen. Une proximité avec l’acheteur qui peut aller (mais rarement), jusqu’à faire légèrement baisser le prix demandé par le vendeur. La situation peut en outre s’avérer très différente si l’actionnariat de l’entreprise à racheter est plus partagé et que les différents propriétaires ont des avis divergents. Comme dans toute transaction, il s’agira dès lors de convaincre, projet solide et bien construit à l’appui. ●

ENTREPRENDRE STARTER Boxify : de l’espace en boîte ! Avec Boxify, Ilan Kolinsky entend proposer une solution simple, rapide, efficace et sécurisée, tant pour les entreprises que les particuliers qui se retrouvent confrontés à un manque d’espace pour stocker papiers et objets divers. Mettez-les dans une boîte et confiez-la à Boxify. L e stockage n’est pas une idée neuve. Et c’est bien pourquoi Ilan Kolinsky s’est penché sur la question en se demandant ce qu’il serait possible d’améliorer par rapport à l’offre existante et ce qui correspondrait le mieux à l’évolution de l’habitat dans nos villes où, singulièrement à Bruxelles, la population a tendance à augmenter et l’espace de vie à se réduire. « Il y a, en effet, déjà des solutions qui existent comme les gardemeubles ou des sociétés spécialisées », confirme-t-il. « Mais quand on observe la facture mensuelle, on se rend vite compte qu’il peut y avoir des coûts supplémentaires tels que des frais de dossier ou d’assurance. Et ce genre de petites choses peut rapidement faire grimper le prix. » Pour sa part, Ilan Kolinsky souhaite proposer une solution simple, rapide, efficace et sécurisée sous la forme d’une boîte. Une boîte standard (680 x 430 x 320 mm) d’un volume de 73 litres, pour un poids maximal de 35 kg. Dans un premier temps, la boîte sera en carton pour ensuite être confectionnée en plastique. « C’est une boîte qu’une personne seule peut porter sans problèmes et qui a été pensée pour être facile d’usage. Le client nous contacte et nous venons lui livrer les boîtes dans lesquelles il peut mettre documents, livres, objets, bibelots, etc. Nous appliquons en termes de contenu les mêmes règles que les sociétés de transport de colis qui excluent évidemment les produits dangereux. » Boxify vient ensuite rechercher les boîtes chez le client, qui n’a donc pas besoin de se déplacer pour les amener au dépôt où elles seront stockées. Chaque boîte est scellée devant lui et identifiée par un code. « Ce qui nous différencie, c’est un prix fixe par boîte de 5€ par mois. Nous demandons un minimum de 4 boîtes. Le tarif de départ s’élève donc à 20 € hors TVA par mois », précise Ilan Kolinsky. « Par boîte supplémentaire, il faudra compter 5€. Nous disposons déjà d’un lieu totalement sécurisé pour le stockage. Comme le dépôt est situé à Bruxelles, nous allons d’abord prospecter la Région bruxelloise et sa périphérie mais le prix est le même pour l’ensemble du pays. En dehors de Bruxelles et environs, nous utiliserons les services d’UPS avec laquelle nous avons noué un partenariat. » En fonction de l’intérêt rencontré et du développement de l’entreprise, il est prévu de disposer dans l’avenir d’autres dépôts sur l’ensemble du territoire. Mais dans un premier temps, il s’agira pour notre starter de se faire connaître, en communiquant notamment auprès des sociétés de déménagement. Dès ce mois d’octobre, le site internet sera opérationnel et les services disponibles. « Outre le fait que globalement les habitations, voire les bureaux, se réduisent, nombre de personnes éprouvent des difficultés à se séparer de leurs objets », note le jeune entrepreneur. « Nous leur apportons des solutions. En outre, on voit maintenant apparaître, avec le coaching de vie, des conseillers qui vont vous aider à réorganiser vos espaces, notamment en les désengorgeant. Cette tendance, née aux États-Unis, ne cesse de croître en Europe. » Outre le particulier, Boxify entend également séduire les entreprises qui, même avec la numérisation, accumulent encore pas mal de documents, dont certains doivent être conservés durant une période plus ou moins longue. Autant les stocker dans un endroit où le prix du m² est moindre et, dans la foulée, libérer de l’espace pour d’autres usages. ● Info : www.boxify.be Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 49 Guy Van den Noortgate

ENTREPRENDRE Les nouvelles primes à l'investissement, guide pratique La Région de Bruxelles-Capitale a défini une nouvelle zone de développement, effective depuis le 1er Adrien Dewez juin. Les aides aux investissements pour les entreprises y sont augmentées et peuvent représenter un appui non négligeable, particulièrement pour les TPE. Rencontre avec Stéphanie Sauvage, de la direction des Aides aux Entreprises, au Ministère bruxellois de l’Économie. Bruxelles Métropole : Quelle est la délimitation de la nouvelle zone de développement ? Stéphanie Sauvage : La zone couvre quatre communes : Forest, Anderlecht, Bruxelles-ville et Molenbeek. L'ensemble des territoires communaux ne sont pas repris dans la zone, ce sont certains quartiers qui répondent à des critères spécifiques. Les indépendants et les chefs d’entreprise peuvent visualiser si leur implantation se trouve dans la zone de développement sur le site internet www. economie-emploi.brussels, dans la rubrique « Aides & subsides » – « Subsides pour des investissements » – « investissements généraux ». À quelle prime peut prétendre un entrepreneur ? Concrètement, toutes les entreprises de la Région, hormis les grandes entreprises, peuvent bénéficier d'une prime à l'investissement allant, au maximum, de 7,5 % du montant admissible de l’investissement pour la moyenne entreprise, jusqu’à 15 % pour les TPE et PME. Au sein de la zone de développement, ces primes sont majorées : 20 % pour la moyenne entreprise, 27,5 % pour la petite et 30 % pour les TPE. Un plafond a également été prévu qui monte à 350.000 euros par société et par année. Dans la zone, une entreprise de taille moyenne qui décide, par exemple, d'un investissement d’un million d’euros pourra donc recevoir jusqu’à 200.000 euros. Par prime à l'investissement, nous entendons les investissements immobiliers, en matériel et incorporels, soit, dans ce dernier cas, les coûts liés à l'obtention d'un brevet ou d'une marque par exemple. Quelles sont les démarches pour l'obtenir ? Pour recevoir un subside de la Région, une entreprise doit nous signifier qu'elle va réaliser un investissement et remplir un premier formulaire de demande. Nous sommes tenus d'envoyer un accusé de réception dans les quinze jours calendrier. A partir de la date de réception de l'accusé – j'insiste –, l'entreprise dispose de 120 jours calendrier pour réaliser ses investissements et envoyer une demande de subside complète, assortie des factures et notes de frais. Attention : si vous envoyez un dossier 121 jours après l'accusé de réception, nous le refuserons. En cas de décision favorable sur la demande d’aide, le subside est versé à l'entreprise, en une ou plusieurs tranches selon le montant. Dans certains cas, comme la construction d'un bâtiment, nous pouvons donner un accord de principe qui étend à 12 mois la durée pour compléter le dossier. 50 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 La zone de développement, telle que définie par le gouvernement de la région bruxelloise, s’articule autour du canal. Y a-t-il des risques pour l'entrepreneur? Le subside ne peut être perçu qu'après les investissements. C'est là que réside le danger : il ne faut absolument pas qu'une société construise son business plan autour du subside. Qu'un accord de principe de notre part serve dans une négociation, avec une banque par exemple, pour obtenir une ligne de crédit, c'est une bonne chose ; mais compter uniquement sur la prime pour réaliser son projet est une erreur. Elle doit rester un coup de pouce pour investir, une cerise sur le gâteau, non le moteur de la décision dans le chef de l'entrepreneur. L'enveloppe régionale risque-t-elle d'être consommée rapidement ? Pour cette année, nous disposons d'un budget de 10 millions d'euros. Il est parfaitement impossible de prévoir si l'enveloppe sera entièrement consommée et à quelle date. Nous sommes en première ligne: si une entreprise m'appelle demain et me dit qu'elle va réaliser un gros investissement, cela a un effet direct. Cela dépend des années et des projets qui nous sont soumis. Mon équipe et moi-même sommes de toute façon disponibles, par téléphone ou au cours d'un entretien, pour répondre à toutes les questions des entrepreneurs. ● Info : le descriptif complet des aides admissibles, les contacts et dossier de demande de subside se trouvent sur le site www.economie-emploi.brussels, section "Aides et subsides".

ENTREPRENDRE Rupture du contrat de travail : où en sommes-nous ? Si, chez nous, la distinction entre le statut d’employé et d’ouvrier est toujours d’actualité via la loi du 3 juillet 1978, le législateur a plus récemment décidé d’harmoniser les règles à travers la loi sur le statut unique, votée le 26 décembre 2013. David Hainaut P our assurer la bonne entente entre un employeur et son travailleur, le contrat de travail reste un élément capital. Un accord dont les règles varient toujours en fonction du statut (employé, ouvrier…), du temps (partiel, temps plein…) et de la durée (CDD, CDI…). traiter à l’avenir moins de dossiers concernant la problématique des licenciements abusifs, pour les ouvriers surtout. « D’abord, le montant alloué en cas de licenciement ‘manifestement déraisonnable’ est ramené de trois à 17 semaines, en fonction des circonstances de la cause. Auparavant, c’était six mois pour les ouvriers. En outre, les employeurs veilleront dorénavant à mieux se réserver les preuves des motifs du licenciement. Pour un travailleur, ce sera plus compliqué d’avoir gain de cause », ajoute-t-il. CDD et clause d’essai: plus de flexibilité Désormais, aussi, un CDD, s’il est conclu au plus tôt le 1er janvier 2014 et seulement pendant la première moitié Près de deux ans après l’entrée en vigueur de la loi sur le statut unique, que peut-on en dire? « De manière générale, on a gagné beaucoup en sécurité juridique », estime Maître Loïc Peltzer, avocat basé à Bruxelles. « Avant, trop de temps et d’énergie pouvaient être perdus simplement pour s’entendre sur la durée du préavis des employés, autour de laquelle il y avait trop de zones d’ombres. Aujourd’hui, étant donné qu’elle est fixée au préalable, on a créé une sécurité juridique allant dans l’intérêt de tous. Cette clarté est par ailleurs primordiale pour toute société étrangère désireuse d’investir en Belgique. » En marge de cette loi, une convention collective prévoit dorénavant qu’à la demande du travailleur, l’employeur est censé fournir les motifs (très) concrets du licenciement. « En pratique, un employeur aura tout intérêt à documenter l’évaluation des prestations des travailleurs. Par sécurité, il devra garder confirmation par écrit de n’importe quel souci de comportement ou d’aptitude afin de pouvoir établir la réalité des motifs en cas de contestation ultérieure.» Faut-il pour autant conseiller à un employeur de motiver spontanément un licenciement ? « C’est à apprécier au cas par cas. L’employeur aura parfois intérêt à le faire afin que le travailleur puisse comprendre immédiatement les raisons qui ont présidé à son départ. Cela permet d’éviter discussions et incompréhensions. Une valeur pédagogique non négligeable, donc. » Et si, côté justice, Maître Peltzer pense qu’il est trop tôt pour tirer de premiers enseignements, il pressent du contrat, peut être rompu comme s’il s’agissait d’un CDI. « De ce côté-là encore, il y a davantage de flexibilité. Et pas forcément au détriment du travailleur qui, s’il est bon, aura l’occasion de passer en CDI. Dans le nouveau système, la clause d’essai, devenue inutile, a été supprimée. Et si quelqu’un ne convient pas au bout de six mois, il coûtera en indemnité ou préavis exactement ce qu’il aurait coûté en période d’essai. » Quant aux difficultés, c’est surtout autour des clauses de préavis conclues avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi qu’elles résident. « Oui, cela nous promet des questions juridiques pointues et pas mal de dossiers autour de la chose. Mais selon moi, ces clauses doivent continuer à s’appliquer après l’entrée en vigueur de la loi sur le statut unique.» ● Informez-vous ce 30 novembre La loi « statut unique » a profondément modifié les règles relatives à la rupture du contrat de travail, tout comme la convention collective du travail n° 109 du 12 février 2014 concernant la motivation du licenciement. Quels sont les nouveautés et les premiers enseignements de la jurisprudence et quelles implications pour vos départements RH ? Outre ces deux sujets d’actualité, d’autres évolutions récentes dans le contentieux de la rupture du contrat de travail seront abordées et analysées durant un après-midi de séminaire BECI. Info et programme complet : www.beci.be/activites/ formations_seminaires/ Frédéric Simon - fs@beci.be – 02-643 78 17 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 51

ENTREPRENDRE SELF-EMPLOYED CORNER Les mamans indépendantes, des demi-mamans ? Le congé de maternité reste aujourd’hui l’un des derniers domaines où la protection sociale des indépendants s’avère très inférieure à celle des salariés. Une injustice contre laquelle s’élève IZEO, le mouvement bruxellois des indépendants, qui a remis une pétition entre les mains de Willy Borsus, Ministre des Classes moyennes et des Indépendants. L es nombreuses différences de protection sociale qui existaient entre les salariés et les indépendants ont été progressivement gommées, grâce aux actions constantes des organisations d’indépendants. Un pas important a été franchi en juillet 2014 lorsque les allocations familiales pour les enfants d’indépendants ont été alignées sur les montants alloués aux enfants de salariés. Si, depuis cette date, un enfant égale un enfant, on ne peut toujours pas affirmer aujourd’hui qu’une maman égale une maman. En effet, des différences importantes subsistent entre les régimes salariés et indépendants en ce qui concerne les droits au repos de maternité et aux indemnités de maternité. Globalement, les mamans indépendantes ont droit à un repos de maternité deux fois plus court et deux fois moins indemnisé que celui des mamans salariées ou fonctionnaires. Un facteur décourageant Ces différences trouvent un écho révélateur dans les statistiques de naissance dans les deux régimes : du côté des salariées, en 2013, il y a eu 78.845 naissances pour 1.849.909 femmes (soit un taux de 4,26 %) ; tandis que, pour 188.343 femmes assujetties au régime des indépendants à titre principal, on a enregistré 5376 naissances, soit un taux de 2,85 %. À droite, une maman salariée ; à gauche, une maman indépendante. À moins que ne soit l’inverse ? L’explication de cette différence est probablement double. Primo, le repos de maternité des indépendantes étant moins bien protégé, certaines indépendantes renoncent à un projet de maternité car elles ne peuvent pas se permettre économiquement un repos trop court et trop faiblement indemnisé. Secundo, de nombreuses indépendantes témoignent qu’elles ont privilégié un début de carrière en tant que salariée, afin de bénéficier de couvertures sociales plus sécurisantes durant leurs années de maternité. Ce n’est qu’une fois les enfants mis au monde qu’elles ont opté pour une carrière comme indépendante. Tableau comparatif – situation actuelle Salariées Durée Indemnité Indemnité moyenne effective Congé d’adoption Cotisations sociales payées ? Crédit-temps et congé parental Congé de paternité ? 52 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 15 semaines 82 % du salaire brut le 1er 71 % à partir du 2e mois 62 € par jour 4 à 6 semaines Non Oui 3 jours (employeur) + 7 jours (mutualité) mois, Indépendantes 3 à 8 semaines 440,50 € par semaine (+ 105 chèques services) 37 € par jour 4 à 6 semaines Oui Non Non

Si c’était vous… Dans les deux cas, on peut considérer que la faiblesse relative du repos de maternité pour les indépendantes est un facteur qui décourage l’entrepreneuriat féminin, dont nous avons pourtant fort besoin ! Cette injustice, le mouvement bruxellois des indépendants IZEO a voulu la dénoncer en remettant à Willy Borsus une pétition de plus de 5.000 signatures, demandant que le congé de maternité des mamans indépendantes soit amélioré et aligné sur celui des mamans salariées. « Une discrimination que rien ne justifie » « La différence de traitement entre les mamans indépendantes et les mamans salariées ou fonctionnaires nous apparaît comme une discrimination que rien ne justifie », affirme Miguel Van Keirsbilck, Secrétaire Général d’IZEO. « La fatigue, les soins à donner au bébé, le besoin du bébé d’être entouré de la présence de sa maman pendant les premières semaines de sa vie ne vaudraient-ils pas autant pour une maman indépendante que pour une autre maman ? » Précisément, les mamans indépendantes ont droit aujourd’hui à un repos de maternité de 3 à 8 semaines, à comparer avec les 15 semaines prévues en faveur des mamans salariées. IZEO demande que le repos de maternité des mamans indépendantes soit porté à 15 semaines maximum et 8 semaines minimum. En outre, les indemnités allouées aux mamans indépendantes sont en moyenne près de deux fois inférieures à celles des mamans salariées. Le mouvement des indépendants demande que ces indemnités de repos de maternité pour les mamans indépendantes soient sensiblement revalorisées. Enfin, les indépendantes sont les seules travailleuses en Belgique à payer des cotisations sociales pendant leur repos de maternité. C’est la troisième revendication d’IZEO : que les indépendantes soient désormais exonérées de cotisations sociales pour le trimestre de leur accouchement, et ce sans perte de droits en matière de pension. Par ailleurs, le mouvement des indépendants demande que ces trois améliorations s’appliquent aussi au congé d’adoption. « Chaque année, 5.500 indépendantes donnent naissance et bénéficient d’un repos de maternité. Nous avons calculé que les mesures que nous demandons représentent un budget de 17 millions d’euros par an en indemnités et 10 millions d’euros en exonération de cotisations sociales, soit 27 millions d’euros par an. Il nous semble que ce budget est loin d’être excessif pour un enjeu aussi important que le bien-être des mamans indépendantes et de leur bébé. » ● Clause de non-concurrence : quelle durée ? Les contrats que vous signez comportent bien souvent une clause de non-concurrence, par laquelle une partie interdit à l’autre d’exercer une activité similaire dans une certaine zone géographique et durant une période déterminée. La partie qui l’insère entend ainsi protéger son savoir-faire et/ ou sa clientèle. Cette clause se situe toutefois à la limite de la liberté de commerce et d’industrie, principe d’ordre public qui promeut la liberté d’entreprendre, rappelé à l’article II.3 et II.4 du Code de droit économique. Afin de ne pas franchir cette limite, les clauses de non-concurrence ne sont valables que pour autant qu’elles respectent certaines conditions : clause écrite, limitée dans le temps et dans l’espace et ayant trait à l’activité exercée. Par conséquent, il était généralement admis qu’une clause de non-concurrence excessive soit frappée de nullité puisque contraire à l’ordre public. Et bien que seule la clause fût annulée, c’est l’opération économique dans son ensemble qui se voyait mise en péril. En dehors de certains contrats (agence commerciale, contrat de travail), où elle est déterminée par la loi, il demeurait une incertitude quant à la durée de cette clause de non-concurrence. Toutefois, par un arrêt du 23 janvier 2015, la plus haute juridiction du Royaume est venue clarifier la situation. Les faits en cause étaient les suivants : une convention de cession d’entreprise comprenait une clause de non-concurrence qui interdisait au cédant de continuer à exercer ou de développer une activité concurrente pendant une durée de 17 ans. La Cour d’appel de Gand considéra cette durée comme excessive et annula la clause au motif qu’elle contrevenait à la liberté de commerce et d’industrie. Toutefois, le contrat contenait une autre clause selon laquelle les dispositions qui pourraient être illégales ou frappées de nullité resteraient contraignantes pour la partie légalement autorisée. C’est ce qu’on appelle une « clause de modération », montrant clairement l’intention des parties de donner effet aux clauses qui excéderaient les limites légales, par une réduction (de leur durée) au maximum autorisé par la loi. La Cour de cassation a donc pris acte de l’intention des parties et n’a limité la nullité qu’à la partie illicite du contrat (et donc à la durée déraisonnable de la clause). À retenir : Cet arrêt illustre bien l’intérêt de prévoir dans le contrat une clause de modération. En effet, lorsque les parties prévoient expressément une telle clause, le juge appelé à statuer sur une clause de non-concurrence pourra en réduire la durée à un terme raisonnable, tout en maintenant l’effet de non-concurrence décidé de commun accord par les parties. Laila Nejar, conseiller juridique BECI lne@beci.be ; 02 563 68 58

Une longue période de volatilité des prix de l’énergie est envisageable Le marché européen de l’énergie se trouve en pleine transition énergétique, laquelle désigne le passage des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Ce passage s’accompagne d’une alternance d’énormes pics de prix et de chutes vertigineuses. D’ici à ce que les marchés et les états parviennent à stabiliser cet écart, nous devons nous attendre à une volatilité importante. En Europe, la baisse de l’activité industrielle liée à la crise a entraîné une diminution de la consommation. D’autre part, les États encouragent les mesures visant à réduire la consommation d’énergie tant chez les particuliers que dans les entreprises. L’augmentation de la part des énergies renouvelables en Europe rend difficiles les prévisions en matière de production d’énergie. La production d’énergie renouvelable est en effet tributaire de la force du vent et de l’ensoleillement. Le charbon moins cher À l’encontre de ce qui se passe dans d’autres pays, la Belgique n’encourage pas l’utilisation du charbon pour produire de l’électricité, ce en raison des importantes émissions de CO2 provoquées par l’exploitation de ce Le caractère intermittent des énergies renouvelables peut engendrer une insuffisance de la capacité de production. combustible. La production massive de gaz de schiste aux États-Unis a entraîné un afflux de charbon bon marché en Europe, ce qui rend l’électricité produite à partir du charbon nettement plus abordable. Ce phénomène 54 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Dans un marché où la sécurité de l’approvisionnement est vitale, cette situation est susceptible de provoquer des problèmes de fourniture. Outre l’impact de la loi sur la sortie du nucléaire, une absence de vent et de luminosité pourrait mettre à mal la capacité d’approvisionnement en énergie avec, pour conséquence, une volatilité accrue des prix. ● Plus d’info : electrabel.be/energymarketnews-fr nuit incontestablement à la compétitivité des centrales au gaz en Belgique. Il est d’ailleurs accentué par l’intégration croissante du marché de l’électricité entre les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la Belgique, laquelle entraîne une augmentation de la concurrence entre les pays. Les paradoxes du marché de l’électricité Les énergies renouvelables sont intermittentes, d’où la nécessité de posséder d’autres sources d’énergie. Comme la Belgique ne souhaite pas privilégier les centrales au charbon, nous devons nous rabattre sur des centrales au gaz, plus chères. Le rôle de back-up dévolu à ces centrales a pour conséquence qu’elles tournent insuffisamment, ce qui a un impact direct sur leur rentabilité.

ENTREPRENDRE TRANSITION Abattoir s.a. (se) dessine un avenir radieux à Anderlecht Le concept des fermes urbaines n'est plus un rêve. C'est une réalité qui est en train de se construire à Anderlecht sur le site des abattoirs, contribuant à faire encore un peu plus de Bruxelles une terre décidément de plus en plus marquée par les projets dits « de transition ». Johan Debière Y -a-t-il une place pour les fermes urbaines au cœur de Bruxelles ? Oui, si l'on en croit la confiance accordée par les responsables du Feder. Ceux-ci ont en effet décidé de délier les cordons de la bourse en octroyant un nouveau subside d'un peu moins de 10 millions d'euros au projet Manufakture Abattoir après avoir accordé une première enveloppe qui a permis de développer un projet de halle alimentaire entre 2007 et 2013. Il s'agit cette fois de permettre la construction d'un nouvel abattoir sur une partie non bâtie du site. Bâtiment qui comprendra, outre l'abattoir proprement dit, un espace d'accueil pour les PME actives dans l'agro-alimentaire, du logement, mais aussi et surtout une ferme urbaine conçue en toiture, qui a nécessité d'adapter toute la structure. Paul Thielemans, chargé de relations publiques au sein de la société Abattoir, explique : « Lorsque le cabinet d’Evelyne Huytebroeck, alors Ministre bruxelloise de l'Environnement, a lancé un appel à projet pour la création d’une ferme urbaine à Bruxelles, nous avons réagi positivement et proposé un concept sur la toiture de notre nouveau bâtiment, avec restaurant. Parmi plusieurs dossiers de candidature, notre projet a été retenu. Nous avons fait réétudier toute la structure au niveau de la stabilité, du poids que pouvait porter ce toit. Et nous avons revu toute la logistique intérieure avec notamment des ascenseurs capables de livrer des marchandises sur le toit. » Un projet en aquaponie Démarré en 2013, le deuxième chantier vient à peine de se terminer. Ne restent à régler que quelques détails et des finitions au niveau logistique pour le toit, qui sera à terme divisé en deux zones : l’une en plein air ; l’autre en aquaponie, dans un bâtiment fermé comprenant des serres et des bassins, associant la culture de fruits, de légumes et d'herbes aromatiques avec l'élevage de poissons. Une spin-off suisse, spécialisée en aquaponie, a déjà fait part de son intérêt par l’intermédiaire d’une société bruxelloise, mais rien n’est encore finalisé. Une « zone d'arrivage » qui donne sa chance à tous Au-delà de la dimension durable de ces projets, les responsables d'Abattoir ont parfaitement conscience du rôle social qu'ils peuvent jouer dans une zone urbaine comme celle d'Anderlecht. « Le pôle donne déjà de l'emploi à environ 700 personnes, si l'on compte les maraîchers et les gens qui vivent autour des marchés », souligne Paul Thielemans. Et le porte-parole d'Abattoir d'ajouter que le site se trouve au beau milieu d'une « zone d'arrivage » : « Beaucoup de gens arrivent ici en provenance de pays pauvres et doivent construire une vie à partir de zéro, ce qui est loin d'être facile. Ici, suffisamment de choses existent qui leur permettent de commencer petit et de démarrer. » À cet égard, Paul Thielemans souligne d'ailleurs que beaucoup de commerçants ont commencé en faisant les marchés, lorsqu'ils étaient jeunes. Certains d'entre eux ont saisi leur chance et sont devenus de grands grossistes en fruits et légumes. Pour ajouter une couche de plus à ce substrat décidément bien fertile développé en toiture, Abattoir ambitionne enfin d'ouvrir un restaurant de qualité où pourraient se sustenter les touristes, les personnes intéressées par le concept de ferme urbaine, voire même un public d'hommes d'affaires à la recherche d'une bonne adresse. « Peut-être pourrons-nous y faire venir un chef étoilé », conclut même Paul Thielemans qui ajoute ● BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 55

COMMUNITY L’actualité BECI en photos Green Afterwork Le 25 août, BECI organisait son premier Green After Work, un événement de networking sur une thématique environnementale. Dans le cadre verdoyant du Chalet Robinson, les entreprises et entrepreneurs de Bruxelles ont pu échanger sur différents sujets liés au développement durable. Ce fut aussi et surtout l'occasion de lancer de façon festive et dans la bonne humeur la formation en management environnemental que BECI organise pour la première fois cette année. Un beau succès, à reproduire prochainement ! 56 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015

Domaine des Hautes Fagnes L’intégration harmonieuse dans un cadre naturel admirable et l’utilisation des produits locaux sont les principales caractéristiques du Domaine des Hautes Fagnes, qui a été rénové entièrement au cours des cinq dernières années : les chambres, la brasserie et le bar attendent les visiteurs ! Les organisateurs de réunions feront leur choix parmi neuf salles de réunion différentes d’une capacité maximale de 130 participants. Le centre de bienêtre est réputé pour la grande qualité de ses soins ! L’équipe spécialisée est un autre atout de ce magnifique complexe. Depuis le printemps dernier, un nouveau chef cuisinier du nom d’Yves Van Dorpe a rejoint l’équipe du Domaine des Hautes Fagnes. Le Domaine des Hautes Fagnes vaut à coup sûr le détour, ne fût-ce que pour ce remaniement radical qui en fait l’une des meilleures adresses de Wallonie. Infrastructures : • Intégration dans la nature • Chambres : 71 • Meeting rooms: 9 • Capacité : 130 • Centre Wellness « Vita Natura » Contact : meeting@dhf.be www.dhf.be 02. Hôtel Husa de La Couronne Vous cherchez à passer une nuit au calme dans un cadre prestigieux ? L’hôtel Husa de la Couronne est exactement ce qu’il vous faut ! Cet établissement se situe en plein centre économique de Liège, à un jet de pierre de la gare TGV flambante neuve de Liège-Guillemins, conçue par le célèbre architecte catalan Santiago Calatrava. La rénovation récente de l’hôtel a permis de mettre à l’honneur un des bâtiments les plus emblématiques de la ville. Dans cet hôtel entièrement remis à neuf, le confort, le style et la fonctionnalité sont de mise. L’hôtel Husa conjugue charme et modernité à la perfection. Des infrastructures professionnelles de pointe répondent aux besoins des voyageurs d’affaires. Infrastructures : • Proximité de la gare de Liège-Guillemins • Au centre de Liège • Chambres : 77 • Capacité de réunion : 30 Contact : info.couronne@husa.es www.hotelhusadelacouronne.be Un lieu de réunion en pleine nature ! 01. Un alliage parfait de charme et de modernité !

L’HÔTEL VERVIERS**** L’HÔTEL VERVIERS**** (l’un des 7 de Vandervalk Wallonie) est tout proche de Spa et a ouvert ses portes en 2009. L’ancien entrepôt de la gare de l’Ouest de Verviers a été transformé en un hôtel de luxe dont l’architecture remarquable date de 1891. L’hôtel Verviers dispose d’une terrasse ensoleillée, d’une piscine et d’un restaurant baptisé L’Entrepôt, qui propose un menu international riche et varié. Pour l’organisation de séminaires, conférences, événements, mariages ou autres fêtes, l’hôtel Verviers met à disposition neuf salles flexibles pouvant accueillir de 20 à 500 invités. Et des incentives palpitantes sont également possibles sur le circuit de Spa-Francorchamps.Bénéficiez d’une offre irrésistible : break out rooms gratuite/ séminaire all in 2 jours 209€ ou 3 jours 389€ tva incluse ! Réservez avant le 30/11/15 ! Références : ULB/ UCL/ RENAULT/ TIRLEMONT/ ST GOBAIN /AMEX/ JAGUAR/ INST CEE/ERS ACADEMY/ DELHAIZE/ HUSQVARNA BELGIQUE/ FERRERO/ Infrastructures : • Chambres& suite : 100 **** • Salles de réunion : 9 • Capacité de réunion : de 20 à 500 • Places de stationnement : 300 Contact : Michel Pauquet commercial@hotelverviers.be T 0032 479 686 www.hotelverviers.be 04. La Province de Liège, the unexpected destination ! Quelle que soit votre préférence, vous trouverez ici la formule appropriée ! A 20 minutes de Maastricht, une heure d’Aachen et de Bruxelles, la Province de Liège bénéficie d’une situation géographique remarquable. Elle possède, en effet, un réseau de communication performant et une superbe gare TGV dessinée par l’architecte S. Calatrava. Laissez-vous surprendre par son offre multiple et abondante, ses sites spécialisés en activités pour incentives et team-building parmi lesquels Weventure de Stoumont, Adrenaline Events à Coo-Stavelot, The Outsider à Comblain-au-Pont... La Fédération du Tourisme de la Province de Liège met à votre disposition son Convention Bureau, partenaire idéal de vos projets. Entièrement gratuit, ce service vous apporte soutien et professionnalisme, mais aussi un gain de temps considérable. Votre entreprise mise sur des activités inédites ? Vous ne serez pas déçus ! Proposez à vos convives un déjeuner avec les girafes, emmenez-les à la découverte d’un véritable safari africain au Monde Sauvage Safari-Parc de Aywaille, ou optez pour le Kloster Heidberg, un couvent entièrement restauré situé à Eupen… Le site de Blegny-Mine, reconnu au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoigne quant à lui de la puissante exploitation charbonnière en Belgique. Enfilez votre veste, ajustez votre casque et descendez, avec la cage de mine, dans les galeries souterraines pour tester la formule « mines gourmandes », combinant visite et produits du terroir. Dans un autre registre, le bateau « Pays de Liège » confèrera à votre événement le charme d’une croisière sur la Meuse. Enfin, pour les plus sportifs, le Standard de Liège vous fixe rendez-vous dans l’Enfer de Sclessin avec pas moins de 1.600 sièges pour tous types d’activités. Contact : CVB Liège Business Land Candice Michot - candice.michot@provincedeliege.be – Tél. +32 (0) 4 237 95 85 http://www.liegetourisme.be/fr/decouvrir/mice.html Un splendide hôtel dans un bâtiment historique ! 03. ®FTPL - Yves GABRIEL ®SPC Province Liege

Val d’Arimont Hôtel-Resort *** 05. Le Val d’Arimont se situe non loin du centre de Malmedy, à la lisière du domaine naturel des Hautes Fagnes. Ses salles de réunion entièrement équipées, d’une capacité de 120 personnes, répondront à la perfection à tous vos besoins professionnels. L’hôtel, le restaurant, les cottages et la nature forment un cadre idéal pour vos formations, séances de team building, séminaires et réunions. Le meeting village peut accueillir jusqu’à 144 personnes dans les cottages et les chambres d’hôtel. Les hôtes ont accès à toutes les infrastructures : piscines, terrains de tennis et de squash, tennis de table, minigolf, pétanque, bains turcs, jacuzzi et restaurant à la carte. Infrastructures : • Cottages : 36 • Chambres d’hôtel : 20 • Salles de réunion : 4 • Capacité de réunion : 120 • Capacité de banquet : 120 Contact : info@val-arimont.be www.val-arimont.be 06. Park Inn by Radisson Liege Airport Le Park Inn by Radisson Liege Airport dispose de 100 chambres colorées et bien isolées, munies d’un téléviseur à écran plat, d’un bureau, d’un coffre-fort, de la climatisation, d’un nécessaire à café et à thé et d’une connexion Wifi gratuite. Le RBG Bar & Grill est l’endroit idéal pour tous vos rendez-vous d’affaires ou privés : petit-déjeuner, déjeuner ou dîner. L’hôtel dispose aussi de huit salles de réunion, dont six peuvent être scindées (259 m²). Elles sont toutes éclairées par la lumière du jour et équipées du matériel audiovisuel nécessaire. Pour vos pauses-café et vos cocktails, vous pouvez aussi utiliser deux foyers, dont un donne une vue panoramique sur l’aéroport. Le Park Inn by Radisson Liege Airport est l’endroit idéal pour l’organisation de toutes vos réunions, séminaires, formations, banquets, cocktails, … Infrastructure : • Salle de fitness gratuite • Chambres : 100 • Salles de réunion : 8 Contact : sales.liege@rezidorparkinn.com www.parkinn.be/airporthotel-liege Votre lieu stratégique ! Tout un village de réunion à votre service

Radisson Blu Balmoral Hotel, Spa Situé à deux minutes des célèbres ‘’ Thermes de Spa ‘’ et du Royal Golf Club des Fagnes, le Radisson Blu Balmoral à Spa est l’endroit parfait pour vous. Choisissez entre les 106 chambres confortables et suites, chacune décorées avec style et disposant de services comme le Wifi gratuit. Dégustez une sélection de plats régionaux et internationaux au restaurant ‘’ Entre Terre & Mer ‘’ ou sirotez un nouveau cocktail au bar ‘’ l’Entre-Temps ‘’ en démarrant une partie de billard. Détendez-vous au Balmoral Wellness Center qui propose piscine, sauna, hammam, 4 cabines de soins ou amusez-vous sur notre terrain de pétanque et notre court de tennis. Avec une capacité de 150 participants, nos 6 salles de séminaires ‘’ Zen ‘’ disposent de la lumière du jour et sont idéales pour l’organisation de réunions à Spa. Collaborez avec l’équipe Meetings & Events qui assurera le bon fonctionnement de chaque évènement et choisissez entre une grande variété de possibilités afin de créer votre package personnalisé. Avez-vous déjà connu la privatisation d’un hôtel pour votre groupe ? Découvrez les avantages de cette expérience ‘’ Balmoral Style ‘’ à partir de 100 participants ! Infrastructure : • 106 chambres dont 21 Suites • 6 salles de réunion avec lumière du jour • Restaurant ‘’ Entre Terre & Mer ‘’ • Wi-Fi & 80 places de parking gratuites Contact : Sales.spa@radissonblu.com https://www.radissonblu.com/en/balmoralhotel-spa 087/79 21 41 40 Avenue Léopold II, 4900 Spa 08. Experience an unforgettable stay at hotel in spa ! Hôtel Ramada Plaza Liège City Center Situé au cœur de la cité Ardente à quelques pas du coeur historique, de la zone commerciale et de la gare, le Ramada Plaza Liège dispose d’une situation idéale. Également très accessible à quelques pas des axes routiers, et de l’aéroport de Liege, l’hôtel comporte 149 chambres 4* ! Liège offre une multitude d'attraits touristiques, culturels et commerciaux toute l'année. Avec un grand choix de musées, spectacles, expositions, concerts et gastronomie et peut facilement se combiner avec un TeamBuilding dans les Ardennes ! Avec un total de 570m² dont une salle pouvant accueillir 240 personnes en théâtre, le Ramada Plaza est le lieu parfait pour vos conférences, incentives, ou encore fête privée. Toutes nos salles bénéficient de lumière du jour et d’un cadre authentique. En effet, notre restaurant et salle de Banquet se situent dans un ancien couvent du XVIIe siècle. Notre Banquet Sales Coordinator se tient à votre entière disposition pour vous encadrer et créer sur mesure la meilleure offre en fonction de votre demande. Infrastructure : • Au centre de Liège • Chambres : 149 • Salles de réunion : 6 • Capacité de réunion : 240 Contact : sales@ramadaplaza-liege.com www.ramadaplaza-liege.com L’hospitalité n’est pas un métier mais une passion ! 07.

COMMUNITY LE CONSEIL RESTO DU MAGAZINE AGENDA Madame Chapeau •••• L e stoemp méritait qu’on lui dresse une assiette à la hauteur de ce qu’il représente dans l’imaginaire bruxellois. C’est enfin le cas chez Madame Chapeau. Le stoemp, c’est du patrimoine ! On a tous le souvenir d’une grand-mère qui cuisinait cette préparation à base de légumes de saison et de pommes de terre. Aujourd’hui, cette spécialité est devenue une « curiosité » juste bonne à appâter les touristes du centreville. En lieu et place du délice populaire qu’il devrait être, le stoemp est réduit à une pâtée inexpressive et sans relief. Il était temps que cela change. C’est Gauthier De Baere, chef du Peï & Meï, qui s’en est chargé à la demande du tandem ayant ouvert cette nouvelle enseigne, soit Mike Toch, le manager du chanteur Jali, et Jean-Christophe Wagner de l’ancien bar gay Argane Kafé. La carte se la joue combinatoire. On peut choisir parmi quatre stoemps différents que l’on accompagne d’un « grote stuk » – saucisse, poisson, feta… – et d’une « chef saus » – tartare, jus de veau… Lors de notre visite, on a ouvert les hostilités avec la salade du jour (€8) en entrée, soit un filet de bonite à l’huile, accompagné de haricots princesses bien croquants, d’oignons rouges, d’olives noires et de feuilles de sucrine. Rien à redire, c’est frais et ça réveille les papilles. Ensuite, on a commandé le fameux stoemp en version épinards/ filet de turbot croustillant/sauce tartare. Pour 13 euros, on a droit à un travail d’orfèvre. La composition arrive sur une planche en bois. Au milieu, le poisson, de belle qualité et parfaitement cuit, à la façon d’un fish and chips. Juste à côté, un petit pot en verre fermé par un couvercle sur lequel sont posées des feuilles AGENDA est le magazine des sorties à Bruxelles. Il propose un calendrier pratique, le programme des cinémas et des articles entre autres sur les concerts, expositions, restaurants... Procurez-vous ce magazine trilingue gratuit dans l’un des présentoirs répartis en ville ou recevez-le avec le journal Brussel Deze Week: envoyez votre adresse à abo@bdw.be. BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 61 d’épinards. Un autre petit pot renferme la sauce tartare, indubitablement préparée minute et parsemée de cornichons. L’ensemble, signé par le chef exécutif Cédric Cnudde, est sans la moindre fausse note : purée onctueuse et surtout goût vert prononcé des épinards. Cette belle surprise est également mise en lumière par un cadre contemporain bien senti – chaises Tolix noires, bois clair – et un service adorable. ● Info : 94 rue du Marché au Charbon, Bruxelles 02-514.40.44 ma > dim ; 12 > 1.00 ; cuisine : 12 > 14.15 & 19 > 22.15 Pour plus de conseils resto : agendamagazine.be

IMPRESSION OF A BRIT The Art of Speaking Double Writing about Adolf Hitler in his book The Europeans, the Italian journalist Luigi Barzini says the Führer’s German opponents “did not take Hitler at his word…. Possibly judging from their own oratory, they thought his insane screaming in public and his outlandish threats were mainly meant for internal consumption.” Richard Hill F ortunately, some of Hitler’s opponents outside Germany thought otherwise and, even if belatedly, started preparing themselves for the worst. Just as well that they did! All too often in history, statesmen and women have failed to correctly identify the audiences chosen by their opponents. This tradition of double-talk is a characteristic of political life. Speaking of the Greco-Turk battle of words over the 1974 discovery of oil deposits in the Aegean sea, historian William H McNeill comments that “each government was playing to the gallery at home…”. The tradition of speaking double is still alive and well today. One contemporary example is Vladimir Putin: he has a habit of saying things that alarm foreign observers who fail to realise that much of what he says is directed at his own electorate (Russian society has a dammed up backlog of frustration and amour-propre which needs to be acknowledged, if only in passing). Incidentally, Putin’s armoury of two-sided weapons includes his skill in setting up situations to his coun62 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 try’s advantage. What he has been up to in eastern Ukraine is in the tradition of tsarist Russia: in 1791, Catherine the Great financed a riot to justify her army crossing the Polish-Lithuanian frontier to support the rioters. We are left with the fact that, in the words of Lewis Carroll’s character Tweedledum: “A word means what I intend it to mean: nothing more, nothing less.” Confusion about the direction of messages uttered by contemporary politicians is still a common factor in public life. Jean-Claude Juncker, President of the European Commission, recently said that the Greek government was speaking double by not telling the truth about its bailout proposals to avoid national bankruptcy. “I am blaming the Greeks”, he said, for telling “things to the Greek public which are not consistent with what I’ve told the Greek prime minister.” British PM David Cameron is also a key exponent of the Art of Speaking Double – to the extent that the apparent direction of his messages often overshadows the content of the messages themselves. Having got his knickers in a terrible twist at the time of the Scottish Referendum, Cameron went on to scramble his words and his audience’s minds on the issue of British attitudes towards Europe. The English, as opposed to the Scots and the other Celts, have always had a reputation with foreigners of not saying what they really think: this is not entirely attributable to what foreigners believe to be an admixture of hypocrisy and genuine duplicity, but to a desire not to shock or offend. The French, as in many other fields of endeavour, are also masters of the art of doublespeak. But there is less likelihood of confusion with Hollande and his likes, as they almost always say what the French public wants to hear. German politicians, on the other hand, are generally so well attuned to and in synch with the mood of their electorates that the problem doesn’t even arise. Even so, we are left with the fact that, in the words of Lewis Carroll’s character Tweedledum: “A word means what I intend it to mean: nothing more, nothing less.” ●

COMMUNITY NEWS « Boiler rooms » : services d’investissements illicites L’Autorité des services et marchés financiers (FSMA) met en garde contre les activités de différentes « boiler rooms » qui approchent des consommateurs belges. Il s’agit de Peston & Sons Securities, Jones Shaw Capital Partners, Neuberger and Co. Wealth Management, Arian Financial (cloned firm), Dashan International et Norikura-Global. La FSMA a constaté que plusieurs de ces « boiler rooms » semblent particulièrement viser les gérants et administrateurs de société. Ces sociétés ne disposent pas en Belgique d’un agrément en qualité d’entreprise d’investissement ou d’établissement de crédit. La FSMA déconseille dès lors fortement de donner suite aux offres de services financiers émanant de ces différentes sociétés et d’effectuer tout versement sur un compte communiqué par celles-ci. La fraude de type « boiler room » consiste à contacter des consommateurs, sans y être invité et souvent par téléphone, pour leur proposer d’acheter des actions peu connues ou des produits financiers exotiques. Même si les « boiler rooms » se présentent souvent comme des prestataires de services agréés disposant d’un site web et de formulaires professionnels, il s’agit cependant d’escrocs et les actions ou produits proposés sont fictifs ou sans valeur. En général, le consommateur est attiré au moyen d’un premier investissement, d’un montant limité, qui s’avère très vite rentable. Par la suite, il est demandé au consommateur d’investir chaque fois davantage. Contrairement au premier investissement limité, les nouveaux investissements sont déficitaires et/ou lorsque le consommateur souhaite récupérer son argent, cela s’avère impossible sans versements complémentaires. Dans le cadre de pareilles opérations, les fraudeurs n’hésitent pas à soumettre le consommateur à une très forte pression (d’où l’appellation anglaise de « boiler room »). De manière plus générale, la FSMA recommande aux investisseurs de toujours vérifier l’identité de la société (identité sociale, pays d’établissement, etc.) ; de consulter les mises en garde publiées sur son site web (www.fsma. be) et sur ceux des autorités de contrôle étrangères ou de l’Iosco (https://www.isoco.org) ; de se méfier des appels non-sollicités, des demandes de transferts d’argent et des informations données par ces sociétés. KBC distingue ses premières start-ups bruxelloises Start it @kbc, la plateforme pour startups soutenue par KBC Group, a dévoilé en septembre les 15 lauréats de son premier pitch bruxellois. 28 start-ups, actives dans les domaines de la haute technologie, de la technologie financière, de la vente, du design et des loisirs, avaient introduit leur candidature. Les gagnants ont aussitôt reçu les clés de leur espace de travail collaboratif, situé au cœur du quartier européen de Bruxelles. Ces start-ups bruxelloises font désormais partie du réseau Start it, lancé en 2013, qui compte cinq sites à Anvers, Gand, Hasselt, Louvain, Bruxelles, et abrite déjà 207 start-ups. « Notre premier pitch à Bruxelles a connu un franc succès », se réjouit Katrien Dewijngaert, membre du jury et cofondatrice de Start it @kbc. « Les 18 nationalités représentées au sein des équipes reflètent le caractère international de Bruxelles et seront une source d’enrichissement pour Start it. Cette fertilisation croisée est l’une des forces de notre réseau. » Info : www.startit.be. ESP A CE MEMBRES La Chrysalide cons., partenaire bien-être de votre entreprise Constituée d’une équipe multidisciplinaire autour de Natacha Van Hove, La Chrysalide consulting offre une palette de services intégrés dans le domaine du bien-être au travail. Nous proposons des solutions afin de réduire le stress, d’avoir un impact positif sur l’absentéisme, d’augmenter la vitalité et l’agilité de vos collaborateurs. Nous aidons vos collaborateurs à développer les « compétences-clé du bien-être ». Ils deviennent plus performants grâce à une alimentation plus équilibrée, un corps en mouvement et une capacité à se relaxer plus facilement. Ils apprennent à gérer leurs priorités, ils gagnent en assertivité ou adoptent une attitude plus positive face aux changements. Nous contribuons à faire évoluer les habitudes et les mentalités, afin que votre entreprise réalise ses ambitions grâce à des collaborateurs proactifs et pleins d’énergie. Nous pouvons être l’architecte de votre politique bien-être, tout en restant un acteur de terrain, proche de votre réalité. Notre approche est globale, flexible et pragmatique. Vous pouvez faire appel à nous pour du coaching individuel et e.a. l’accompagnement du burn out ; des ateliers, formations et présentations inspirantes ; du conseil stratégique afin de faire évoluer votre politique bien-être. Nos interventions se situent sur le plan organisationnel et transverse, mais ciblent aussi plus spécifiquement vos managers et chaque collaborateur. La Chrysalide consulting, Natacha Van Hove Mobile : 0032479 61 38 90 natachav@la-chrysalide.eu www.la-chrysalide.eu BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 63

AGENDA ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be Management & RH, Personal improvement Jusqu’à juin 2016 It’s Co-Solutions Time for the Boss Jusqu’à juin 2016 It’s Co-Solutions Time for Free Droit commercial 08.10.2015 Apprenez à déchiffrer vos contrats commerciaux 09.11.2015 tax Shelter - praticiens 13.11.2015 tax Shelter – entrepreneurs & investisseurs Organisation - Efficacité 14.10.2015 60’ chrono : l’impact du langage non-verbal Stratégie et Gestion Jusqu’en juin 2016 It’s Co-Solutions Time for the Boss Jusqu’en juin 2016 It’s Co-Solutions Time for Free 22.10.2015 Maîtriser tous les outils de financement des PME Vente, marketing & Communication Jusqu’en juin 2016 It's Co-Solutions Time ! For Sales… ➜ Brigitte van der Mensbrugghe +32 2 643 78 30 – bvdm@beci.be Législation sociale 09.10.2015 et 21.01.2016 Elections sociales : affûtez vos crayons ! 15.10.2015 Les recherches juridiques sur internet 30.10.2015 BECI HR Lunch 09.11 et 16.11.2015 Négociation avec les syndicats : atelier pratique 23.11.2015 La fausse-indépendance : pièges à éviter et risques 30.11.2015 Actualité de la rupture du contrat de travail 64 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Environnement, urbanisme, mobilité 22.10.2015 Mobilité : dopez la pratique du vélo dans votre entreprise 23.10.2015 Votre entreprise est pleine d’énergie 27.11.2015 Des trésors dans vos poubelles ➜ Laura Rebreanu +32 2 643 78 26 – lr@beci.be Diversité 06.10.2015 Management Interculturel : Outils pour concilier épanouissement et performance durable 07.10.2015 Colloque Livre Blanc : Diversity means performance ! 13.10.2015 Management interculturel : Approche pratique de la communication interculturelle en entreprise 20.10.2015 Handicap au travail : Outils d’une inclusion optimale du handicap en entreprise 27.10.2015 Outils de recrutement dans la diversité : Aides juridiques et aides à l’emploi 10.11.2015 Votre entreprise a-t-elle la foi? Equilibre entre accommodements raisonnables et intérêt de votre entreprise 24.11.2015 10 clés pour la gestion du genre en entreprise ➜ Bouchra El Mkhoust +32 2 643 78 20 - bem@beci.be Transmission 12.11.2015 Comment installer un processus de management qui me rend non indispensable dans la gestion de tous les jours ? 19.11.2015 Comment organiser mon intégration dans ma nouvelle entreprise ? ➜ Erik Thiry +32 2 643 78 36 – eth@beci.be 20.10.2015 Brussels Meets Brussels – Smart Human. Smart City. 05.11.2015 After Work 12.11.2015 Speed Business Lunch 25.11.2015 Les B.A.-Ba du Networking ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be 13.10.2015 Exportation de produits à usage civil et militaire : licence et sanctions de l’UE 13.10.2015 Matchmaking event – Anuga 2015 – Cologne 16.10.2015 Matchmaking event – Baltic Fashion & Textile – Vilnius 23.10.2015 Matchmaking event – European Fair for Entrepreneurial Finance – Bruxelles 23.10.2015 Entrepreneurial Finance @Crowdsourcing Week 2015 27.10.2015 Appels d’offre et marchés publics européens : saisissez les opportunités ! 27.10.2015 Matchmaking event – Dual use technologies – Séville 28.10.2015 INCOTERMS® Welke kosten en risico’s moet uw bedrijf dekken ? – Beginner** 05.11.2015 Young Professionals Networking Night 18.11.2015 Matchmaking event - Food Matters Live – Londres ➜ Beci’s International Department +32 2 643 78 02 - sso@beci.be

COMMUNITY DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION AB Legal SCRL Avenue Louise 489 - 1050 Bruxelles Code Nace: 69101 - Activités des avocats del. : Herman Lemaire Air de France Prague - Lobut Christophe PPE Chaussée de Watermael 53 - 1160 Bruxelles Code Nace: 74300 - Traduction et interprétation del. : Christophe Louis Lobut Altinok Hülya PPE Rue Vanderkindere 66 - 1180 Bruxelles del. : Hülya Altinok Artepub SPRL Rue Alphonse Balis 9 - 1150 Bruxelles Code Nace: 73110 - Activités des agences de publicité 73120 - Régie publicitaire de médias 93299 - Autres activités récréatives et de loisirs n.c.a. del. : Paul Vankaster Axel De Schampheleire BVBA Mulhouselaan 7 (noord) - 2030 Antwerpen Code Nace: 69101 - Activités des avocats del. : Axel De Schampheleire Be You to Full Rue Wauterbos 80 - 1640 Rhode-Saint-Genèse del. : Antonio da Conceiçao Joaquim, Tamara Ortega Bel Services SPRL Clos des Gaulois 13 - 1340 Ottignies del. : Ignace Mabanza Bread Way Rue du Noyer 121 - 1000 Brussel del. : Franck Satiat Bultot David PPE Rue Ville Basse 49 - 7830 Silly Code Nace: 46170 - Intermédiaires du commerce en denrées, boissons et tabac 46180 - Intermédiaires spécialisés dans le commerce d'autres produits spécifiques46349 - Commerce de gros de boissons, assortiment général del. : David Bultot Car2go Europe GmBH Fasanweg 15-17 - 70771 Leifelden - Germany del. : Trevor Storey Ceran SA Avenue des Petits Sapins 27 - 4900 Spa Code Nace: 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Alain-Philippe Boulanger Consoleader Belgium SPRL Avenue Maurice 48 - 1050 Bruxelles Code Nace: 66199 - Autres activités auxiliaires de services financiers n.c.a., hors assurance et caisses de retraite 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82910 - Activités des agences de recouvrement de factures et des sociétés d'informa del. : Pierre Vieille Credeco SPRL Rue du Feu 55 - 1190 Bruxelles Code Nace: 18120 - Autre imprimerie (labeur) 18130 - Activités de prépresse del. : Philippe Denis Cristal qui Songe SPRL Rue François Roffiaen 42 - 1050 Bruxelles Code Nace: 46510 - Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 62010 - Programmation informatique 6311001 - Traitement en continu ou non de données à l'aide, soit du programme du client, soit d'un programme propre à un del. : Bertrand Suvée Croix-Rouge de Belgique FOND Rue de Stalle 96 - 1180 Bruxelles Code Nace: 88999 - Autres formes d'action sociale sans hébergement n.c.a. del. : Danielle Sondag-Thull Daan Auctions (Belgïe) BVBA Tieblokkenlaan 8 - 2300 Turnhout Code Nace: 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 47787 - Commerce de détail d'objets d'art neufs en magasin spécialisé 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet del. : Bairbre Scallan Dacota Consulting SPRL Rue Mont-Lassy 38 - 1380 Ohain Code Nace: 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Xavier Darmstaedter De Santa Rosalia Belgium SPRL Chaussée de Bruxelles 278 - 1300 Wavre Code Nace: 46214 - Commerce de gros d'autres produits agricoles del. : Gérald Enthoven Eurobizz EBVBA Pastoor Tilemansstraat 3 - 3051 Sint-Joris-Weert Code Nace: 46510 - Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 62020 - Conseil informatique 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Freddy Nurski Exaus SPRL Place du Champ de Mars 5 - 1050 Bruxelles Code Nace: 6920101 - Etablissement de déclarations fiscales pour les particuliers et les entreprises 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Yvon Marcus Full Clean Partners SPRLU Rue du Trône 147 - 1050 Bruxelles Code Nace: 81210 - Nettoyage courant des bâtiments del. : Saloua Boudiba G & A De Meuter NV Assesteenweg 117 A - 1740 Ternat Code Nace: 42110 - Construction de routes et d'autoroutes 43110 - Travaux de démolition 43999 - Autres activités de construction spécialisées del. : Sven De Meuter Galerie Félix Frachon PPE Avenue Montjoie 50 - 1180 Bruxelles Code Nace: 46150 - Intermédiaires du commerce en meubles, articles de ménage et quincaillerie 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet del. : Félix Frachon Girs Kevin PPR Rue Colonel Bourg 22 - 1030 Bruxelles del. : Kevin Girs Hansenne Thomas PPE Rue des Chardons 41 - 1030 Bruxelles del. : Thomas Hansenne ISPD - The International School of Protocol and Diplomacy Brussels SPRL Rue De Pascale 16 - 1040 Bruxelles del. : Ines Pires ITAASC / IT- AS-A-Service SPRL Avenue Jean XVIII 18 - 1330 Rixensart Code Nace: 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 73200 - Études de marché et sondages d'opinion del. : Philippe Cornette Keytrade Bank SA Boulevard du Souverain 100 - 1170 Bruxelles Code Nace: 64190 - Autres intermédiations monétaires 6611001 - Exploitation et la supervision de marchés financiers autrement que par des organismes publics: activités des bourses de valeurs mobilières, bourses d'option et de futures, etc. del. : Marie-Ange Marx Lexitech SA Avenue Tedesco 5 - 1160 Bruxelles Code Nace: 74300 - Traduction et interprétation 82190 - Photocopie, préparation de documents et autres activités spécialisées de soutien de bureau del. : Geert Vanderhaeghe Miri Mohammad Reza PPE Rue Bonaventure 2 bte1 - 1090 Bruxelles Code Nace: 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes del. : Mohammad Reza Miri Motor Village Belgium SA Boulevard des Invalides 210-220 - 1160 Bruxelles Code Nace: 4511101 - Commerce de gros de véhicules automobiles pour le transport des personnes, y compris les véhicules automobiles spéciaux (p.ex. ambulances), neufs ou usagés 45113 - Commerce de détail d'automobiles et d'autres véhicules automobiles légers ( = 3,5 del. : Alfred Elsen Pierard Event SPRL Rue Dieudonné Lefèvre 65 - 1020 Bruxelles Code Nace: 56210 - Services des traiteurs 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès del. : Jean-Claude Pierard Reprobel SCRL Square de Meeus 23 - 1000 Bruxelles Code Nace: 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. 96099 - Autres services personnels del. : Benoit Proot Scarfilm SPRL Boulevard Charlemagne 41 - 1000 Bruxelles Code Nace: 59111 - Production de films cinématographiques del. : Gérald Frydman Takheroubt SPRL Rue Van Artevelde 100 - 1000 Bruxelles Code Nace: 49410 - Transports routiers de fret, sauf services de déménagement 5229042 - Les activités des courtiers de transport 5310003 - La distribution et la livraison du courrier et des colis del. : Mahfoud Takheroubt Tao Family SA Bd Industriel 16 - 1030 Bruxelles Code Nace: 46170 - Intermédiaires du commerce en denrées, boissons et tabac 46349 - Commerce de gros de boissons, assortiment général del. : Marc Spelmans Therqaj Florjan PPE Nerviersstraat 112 - 1730 Asse del. : Florjan Therqaj Troch Latimer Jean-Pierre et Thamara Avenue René Gobert 14 - 1180 Bruxelles del. : Thamara Troch Latimer Viepage BVBA Avenue Konrad-Adenauer 5 - 1932 Sint-StevensWoluwe Code Nace: 1813013 - Autres activités graphiques. 7021001 - Conseils et assistance opérationnelle aux entreprises dans les domaines des relations publiques et de la communication 7311001 - Conception et réalisation de campagnes publicitaires pour des tiers, en util del. : Bruno Vermeeren BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 65

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