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TOPIC Le jeune talent mérite d’être guidé Ivan De Witte, président de La Gantoise, le soir du titre. Ginni Rometty, CEO d’IBM. petites enquêtes qui cherchent du feed-back nous parviennent environ une fois par mois. Ensuite, il y a les ateliers et jam sessions, de quoi stimuler l’innovation et entretenir le dynamisme. Nous procédons ainsi parce qu’il est facile de se laisser aller à la routine. Nous nous efforçons donc d’approcher notre travail sous un angle nouveau chaque jour. » Un pas de côté Katleen De Stobbeleir, professeur en leadership et gestion du personnel à la Vlerick Business School, a étudié IBM lors de recherches sur l’innovation ouverte. Elle est arrivée à la conclusion que, dans notre pays, un nombre totalement insuffisant de travailleurs sont encouragés à réfléchir par-delà les limites de leur département ou de leur entreprise. Lors de la présentation de son étude, elle a proposé que les entreprises se comparent à des équipes de football professionnelles. IBM entretient en effet des relations rapprochées avec le monde du sport. « Nous collaborons avec le Mentally Fit Institute pour le coaching de nos cadres », explique Mia Vanstraelen. « Le directeur Alain Goudsmet est aussi le coach qui a construit le succès des Red Panthers, l’équipe nationale belge de hockey féminin. Du coup, nos cadres puisent pas mal d’idées dans leurs expériences sportives, en matière de ‘team performance’. » Le professeur De Stobbeleir a contribué très concrètement à la gestion du personnel. Exemple : les grands clubs de football prêtent temporairement certains joueurs pour qu’ils développent leur expérience ailleurs. Et si le monde de l’entreprise adoptait le même principe ? « Eh bien oui », répond Mia Vanstraelen. « Nous avons même un programme qui fait exactement cela. Nos collaborateurs peuvent travailler pendant deux ou trois ans chez un de nos business partners ou chez un client. Ceux qui le font se posent souvent des questions sur leur carrière. Ce sont des éléments extrêmement valables qui, pour une raison ou pour une autre, sentent le besoin de changer d’air. Certains nous reviennent transformés, heureux de savoir comment cela se passe ailleurs. D’autres sont tellement enthousiastes de leur nouvel environnement de travail, 30 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 Les clubs de football professionnels et les entreprises ont beaucoup à apprendre les uns des autres, affirme Ivan De Witte. En tant que président de La Gantoise, club champion de Belgique en titre, et CEO de l’agence de ressources humaines Hudson, il est bien placé pour comparer ces deux mondes. La formation des jeunes footballeurs pourrait servir d’exemple, dit-il. « En fait, il faut suivre la même démarche avec les ‘young potentials’ », estime M. De Witte. « On ne leur propose pas seulement des perspectives de carrière, mais aussi un sérieux encadrement, y compris sur le plan psychologique. La grande différence entre le foot et l’entreprise est la pénurie de talents : elle est beaucoup plus marquée dans le monde du football. » Le principe d’un prêt de collaborateurs, comme dans le football, mérite à tout le moins la réflexion, estimet-il. « Si, à un moment donné, il y a par exemple moins de travail dans le secteur de l’alimentation, alors que le secteur pharmaceutique cherche des candidats, de tels prêts temporaires pourraient apporter une solution. Il faudra toutefois bien étudier la question sur le plan juridique : ce ne doit pas être facile à réaliser, avec la législation actuelle. » La Gantoise prête actuellement sept joueurs : essentiellement de jeunes talents, parfois aussi des footballeurs encore sous contrat, mais qui ne correspondent pas à la stratégie de l’entraîneur. En ce qui concerne les jeunes, il s’agit de poursuivre leur développement dans un autre club où ils ont davantage de chances de jouer et de préparer leur avenir. Ivan De Witte : « Cet autre club leur offre un meilleur rythme de matches et développe leur puissance musculaire. Benito Raman illustre, chez nous, l’efficacité d’un tel prêt. Il a eu l’occasion de s’améliorer auprès du Germinal Beerschot et du FC Courtrai, et il en est revenu avec davantage de maturité. » qu’ils souhaitent y rester. D’autres encore décident, au terme de cette expérience, de changer de secteur. Il est vrai que l’informatique génère du stress et évolue très vite. La gestion d’un flux constant de nouveautés est vorace en énergie. Nous voyons très régulièrement des gens qui décident de changer totalement de cap et qui s’en vont par exemple travailler dans un CPAS. Nous comprenons parfaitement. Dans ce domaine aussi, nous devons faire preuve d’ouverture. » ● © IBM

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