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III. L’emploi en région bruxelloise La Région Bruxelloise connaît un paradoxe assez spécifique. En effet, bien que son PIB soit parmi les plus élevés d’Europe, cette richesse ne profite pas suffisamment aux bruxellois. Cette dichotomie est due notamment à une forte présence de navetteurs venant travailler à Bruxelles, qui dopent la Région mais ne reflètent pas la situation socio-économique de sa population. Par ailleurs, l’emploi intérieur progresse peu. En cinq ans, l’emploi salarié n’a augmenté que de 0,9 % (+5.000 postes).1 Cette lente progression est également en dichotomie au regard de la croissance démographique, qui apporte naturellement de nombreux nouveaux entrants sur le marché de l’emploi.2 3.1. La démographie bruxelloise La Région de Bruxelles-Capitale connaît depuis le tournant du siècle dernier une croissance remarquable de sa population. Sur dix ans, elle a augmenté de 16,4 %3 1.163.486 habitants (au 1er janvier 2014).4 pour atteindre Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la différence entre les naissances et les décès, ainsi qu’avec les mouvements migratoires internes (la différence entre les entrées et sorties résidentielles au sein du territoire Régional).5 L’augmentation démographique est assez significative d’un point de vue national ; en Flandre, elle n’est que de 6,4 % et de 5,8 % en Région wallonne.6 Par ailleurs, sa jeunesse pourra aussi trouver des perspectives d’emploi en Flandre et en Wallonie, étant donné que les données y prévoient davantage de départs de personnes âgées du marché de l’emploi que de jeunes y entrant.7 La répartition hommes/femmes est relativement équilibrée. La population bruxelloise est également caractérisée par sa grande diversité puisque les indicateurs montrent que 25,5% de la population bruxelloise de 18 à 60 ans est d’origine belge et 65,9% est d’origine étrangère. 3.2. Un marché du travail exigeant Le marché de travail bruxellois présente plusieurs caractéristiques qui le mettent en tension. Il représente plus de 700.000 postes de travail dont 632.739 postes de salarié soit 16,5% de l’emploi salarié national.8 Ces postes de travail appartiennent majoritairement (92,7 %) au secteur des services.9 Plus de la moitié des emplois bruxellois sont occupés par des non-Bruxellois et près de 60 % des emplois (56,1 %)10 un diplôme de l’enseignement supérieur ou universitaire. exigent Dans les deux autres Régions, le marché de l’emploi manifeste plus de besoins en qualification basse et intermédiaire. Les besoins en diplômés de l’enseignement supérieur ou universitaire n’est « que » de 38,5 % en Région Flamande et 37,8 % en Région wallonne.11 Par ailleurs, la population bruxelloise est également en tension par rapport au marché de l’emploi bruxellois. En effet, bien qu’elle connaisse un taux supérieur de diplômés de l’enseignement supérieur (comparativement aux deux autres régions : 34,9 %), elle est également marquée par une proportion importante de personnes faiblement qualifiées.12 Aujourd’hui, un quart (25 %) des demandeurs d’emploi ne disposent que du diplôme secondaire inférieur et 20 % ont comme plus haut diplôme celui du secondaire supérieur. Ce qui veut dire que près de la moitié des demandeurs d’emplois en RBC (46 %) ne disposent pas d’un diplôme de l’enseignement supérieur.13 1. Observatoire Bruxellois de l’emploi. 2014. Le marché de l’emploi en Région de Bruxelles-Capitale : Etat des lieux 2013. Bruxelles. p.13 • 2. Ibidem. • 3. Ibidem. • 4. SPF Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie. Site Web sur INTERNET. http://bestat.economie.fgov.be/BeStat/BeStatMultidimensionalAnalysis?loadDefaultId=1310>. • 5. Observatoire Bruxellois de l’emploi. 2014. Le marché de l’emploi en Région de Bruxelles-Capitale : Etat des lieux 2013. Bruxelles.p.39 • 6. Ibidem. 10

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