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TOPIC sont des opportunités pour devenir aussi efficientes que d’autres grands acteurs ferroviaires européens. Il ne faut pas se focaliser sur la libéralisation comme un démon destructeur du service public, mais le voir comme un défi à relever pour que le service public fonctionne correctement. Pourquoi ne pas moduler les tarifs en fonction de la demande ? Lisser, en quelque sorte, la demande pour des trains plus rentables ? Je souhaite permettre à la SNCB d’avoir une politique commerciale plus moderne, qui place le client au cœur des préoccupations. Avant tout, il faut simplifier ! Quand on pense qu’aujourd’hui le règlement tarifaire de la SNCB compte 200 pages, il est évident que la politique tarifaire doit être revue et s’appuyer sur quelques formules transparentes, attractives et lisibles par les clients. Il faut rentrer dans l’ère du numérique, le billet « papier » doit diminuer, l’achat en ligne sous toutes Nous avons cinq ans devant nous pour mettre de l’ordre au sein des chemins de fer et devenir plus performants. ses formes doit se développer. Innover dans les offres, faciliter les canaux d’achat et moduler l’offre sont des axes-clés pour satisfaire le client, en attirer de nouveaux et surtout les convaincre que le train est plus qu’une alternative : un vrai choix. Il est démontré que le prix des billets de la SNCB est inférieur (d’environ 45 %) à celui de bon nombre de pays voisins. Ce n’est pas sans incidence sur les recettes commerciales. Mais adapter les prix ne peut s’envisager qu’avec un haut niveau de qualité du service. De nombreuses plaintes sont liées à la ponctualité des trains. Nous nous sommes, à ce niveau, fixé un objectif ponctualité de 90 %. Aujourd’hui, seule la SNCB est habilitée à vendre ses tickets ; n’est-ce pas démodé ? Pourquoi ne pas pouvoir réserver un ticket, commander par SMS ou sur une application ? Cela fait en effet partie d’une politique commerciale plus moderne. Et le développement du numérique en est une clé. L’intermodalité est inscrite dans l’accord du gouvernement. Le travail entre Fédéral et Régions doit faciliter la mise en place de solutions en vue d’atteindre cet objectif. À l’avenir, il faudra tendre vers l’utilisation d’une seule et même carte pour l’ensemble des transports en commun. Le client est également demandeur de cette simplification. Nous envisageons aussi d’étendre nos points de vente (librairie, poste…). Une structure vieillissante N’y a-t-il pas du travail sur l’efficacité interne de la SNCB ? Comparativement aux voisins, la SNCB emploie trop de monde. On parle de 30 % d’économies possibles. Dans les cinq ans à venir, nous allons connaître des vagues de départs liées à la pyramide des âges. C’est donc 34 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2015 le bon moment pour travailler en profondeur les structures internes, simplifier l’organisation, revoir les processus, développer une communication interne efficace. Nous souhaitons aussi renouveler la motivation et la fierté des cheminots en créant une Académie du rail qui visera à assurer le transfert du « savoir de la main ». Tout cela est primordial pour attirer les nouvelles générations qui ont d’autres attentes vis-à-vis du monde du travail. Quels sont les plans d’investissement à Bruxelles ? Les investissements en infrastructures ont-ils toujours la priorité ? Chaque investissement doit s’inscrire au cœur même d’une vision globale de la mobilité en utilisant rigoureusement l’argent public. Dans notre nouvelle optique, tant Infrabel que la SNCB doivent être « orientés client ». Cela signifie que les travaux ne sont pas une fin en soi. Ils doivent être examinés dans un rapport coût-bénéfice et offrir une plus-value pour le client. Plus question par exemple d’investir dans des gares pharaoniques au détriment de petites gares fonctionnelles et propres. Actuellement, les infrastructures existantes sont sous-utilisées. La densité du trafic de trains par jour comparée aux pays voisins est relativement basse. Nous souhaitons pouvoir proposer 160.000 places assises aux voyageurs d’ici 2030. ● Et le RER (S) dans tout ça ? Le RER (« S ») sera lancé en décembre. Quels sont les objectifs, les chiffres attendus ? Nous préférons parler d’offre « suburbaine » plutôt que de RER. Quand on dit RER, les citoyens pensent au RER parisien. En ce qui concerne les chiffres, il est un peu tôt pour en parler, mais il est certain que le lancement de l’offre ferroviaire suburbaine dans la zone Bruxelles présentera de nombreux avantages : par exemple de nouvelles relations suburbaines passant par le tunnel Schuman, l’ouverture de la gare multimodale de Schuman, l’ouverture de la nouvelle gare du Germoir et la réouverture de la gare de Tour & Taxis. Quelles sont les prochaines étapes pour un RER 100 % finalisé ? Nous espérons qu’une extension à 90 % de l’offre ferroviaire suburbaine dans la zone Bruxelles sera réalisée au plus tard pour décembre 2017. Cela permettra une amplitude plus large des heures de pointe, une circulation le week-end et la mise en service de la gare Arcades. Par la suite, nous examinerons les futurs besoins d’infrastructures autour de Bruxelles. L’accès d’un train à grande vitesse à l’aéroport est aussi une piste de développement en cours d’étude.

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