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INTERNATIONAL Jordanie - Liban : « Des marchés étonnants » Même s’ils sont situés autour d’une zone internationale complexe, la Jordanie et le Liban jouissent d’un nombre incalculable d’atouts. L’occasion était donc belle d’organiser une mission dans ces deux pays (via Bruxelles Invest & Export, l’AWEX et la chambre de Commerce Belgique Luxembourg-Pays Arabes). L’attachée économique et commerciale pour ces pays, Mme Nada Abdul-Rahim, nous en dit un peu plus. Propos recueillis par David Hainaut Vu le climat régnant dans la région, pourquoi avoir opté pour cette période? Nada Abdul-Rahim : Car selon la Banque mondiale elle-même, l’économie de ces deux pays fait plus que s’adapter aux retombées a priori négatives de la crise en Syrie : le taux de croissance prévu en 2015 est de 3,8 % en Jordanie, pour 2,5 % au Liban. C’est logique, car ces marchés, bien que relativement modestes, sont des sources d’opportunités étonnantes ! C’est donc le moment de découvrir leur potentiel sous-évalué et leur légendaire résilience. Le Liban, outre une plate-forme régionale, reste une vitrine de l’Occident en Orient, tant vers des marchés régionaux que vers des marchés plus complexes, africains notamment. Les Libanais francophones se distinguent grâce à leur dynamisme, leurs réseaux d’affaires et à une diaspora très active. Quant à la Jordanie, peut-être moins connue encore des exportateurs belges, elle réserve aussi quelques surprises : une situation géographique enviable, une stabilité reconnue et la présence d’une large communauté d’hommes d’affaires irakiens sur le territoire. Idéal pour constituer une base de contacts ! Enfin, de nombreux projets d’infrastructure y sont envisagés. Pour nous aider à ouvrir ces portes, on pourra compter sur la présence probable de Cécile Jodogne, Secrétaire d’État en charge du Commerce extérieur. Nada Abdul-Rahim L’exode des Syriens vers ces pays, et donc de leurs économies respectives, a-t-il un impact en ce moment ? Pour fuir une guerre qui a débuté il y a quatre ans, plus d’1,3 million de Syriens - près du tiers de la population libanaise ! - ont trouvé refuge au Liban, et 628.000 autres en Jordanie. Cet exode a lourdement affecté l’économie, les services publics et les structures sociales. En acceptant des salaires minimums, les réfugiés ont pesé sur le marché du travail, tout en faisant grimper le chômage. Néanmoins, l'impact de la crise syrienne sur ces deux économies n'est pas que négatif. Une étude du PNUD a prouvé que les aides humanitaires accordées aux réfugiés ont joué un effet multiplicateur sur la demande, et même permis de dégager une croissance supplémentaire (1,3 % au Liban). L’effet sur l’économie a donc été en partie compensé. 26 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2015 Actuellement, où en sont les échanges commerciaux entre la Belgique d’une part, la Jordanie et le Liban de l’autre ? La balance commerciale de la Belgique avec ces marchés a toujours été excédentaire. Le volume d’échanges n’a donc pas été affecté par la crise régionale. Il est même en hausse continue depuis 2010, attestant de la vigueur de nos relations. En comparaison avec les autres pays exportateurs européens de notre taille, la Belgique se positionne bien. Nos exportations vers le Liban se sont même élevées à 377 millions d’euros en 2013 (+ 22,6 %) et 380 en 2014 (+ 0,9 %), notamment en ce qui concerne les produits chimiques, les pierres précieuses et les produits minéraux. Quant à la Jordanie, nos exportations y ont atteint 195 millions d’euros en 2013 (+5,8 %) et 324 en 2014 (+ 65,8 %). Il s’agit là surtout de produits chimiques, minéraux, ainsi que d’appareils et machines. Y-a-t-il des secteurs favorisés dans cette mission ? Et pensez-vous que nos entreprises puissent satisfaire les besoins de ces deux pays ? Cette mission est ouverte à tous les secteurs, et particulièrement ceux qui offrent des opportunités de coopération étrangère et de transfert de savoir-faire. Bien sûr, les secteurs d’infrastructures nécessaires à la croissance économique, comme l’énergie, l’eau, l’environnement, les télécommunications et les transports sont très demandeurs. Mais les secteurs traditionnellement importateurs, tels que la construction, l’art de vivre, les projets touristiques, les sciences de la vie, les TIC, l’agroalimentaire, la mode et les services financiers restent également porteurs. À mes yeux, l’offre bruxelloise est largement en mesure de satisfaire à ces demandes. ● Info : www.invest-export.irisnet.be/fr/jordanie-liban-me-10-2015 R.A.

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