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THINK TANK naît de partenariats entre des acteurs, petits et grands, publics et privés, qui se fréquentent peu. Au niveau mondial, les premiers objectifs de la RSE, liés aux objectifs du Millénaire, étaient fort orientés vers l’équilibre nord-sud, le Tiers Monde. En septembre, les Nations Unies vont affirmer la dimension économique dans de nouveaux objectifs de développement durable qui serviront de trame mondiale. D.L. : Aujourd’hui, la RSE concerne le développement de nouveaux modèles business, innovants, durables et qui apportent de la valeur à la société. Dans le contexte « La RSE, ce n’est pas pour la PME », entend-on souvent… D.L. : Longtemps, la RSE a été abordée sous l’angle de la compliance, la mise en conformité avec des standards ISO, des objectifs de diversité, etc. Les PME n’en avaient pas besoin. Désormais, l’accent est mis sur la RSE comme moteur d’innovation à long terme, ce qui parle davantage aux PME, notamment les entreprises familiales, qui ont la durabilité dans leur ADN. Vu le contexte économique qui reste très difficile, on pourrait craindre que la RSE passe au second plan. Est-ce le cas ? S.D. : Nous percevons plutôt des signaux positifs. D’abord, il y a un soutien de plus en plus large à l’entrepreneuriat social. Ensuite, le profil des personnes en charge de la RSE a changé : il s’agit moins de « juniors » un peu déconnectés du business, mais de personnes impliquées dans le ‘business development’, la stratégie ou la R&D. Ce n’est pas encore le cas partout, mais cela évolue … David Leyssens D.L. : … Et puis le nombre de nos membres ne cesse de s’agrandir. Nous sommes à 335 affiliés. De plus en plus d’entreprises se rendent compte que la collaboration est incontournable pour faire face aux défis sociétaux. Aujourd’hui, la RSE concerne le développement de nouveaux modèles business, innovants, durables et qui apportent de la valeur à la société. de l’économie circulaire, par exemple. Pour construire ces nouveaux modèles, de grandes entreprises s’allient à des start-up. Proximus planche par exemple avec divers acteurs sur un projet-pilote de « bus de travail/kantoorbus » connecté qui permettrait de travailler sur le chemin du travail en dépit des embouteillages. Quelle est votre action, concrètement ? S.D. : Nous sommes un réseau. Notre mission première est de mettre des acteurs de différents horizons ensemble pour qu’ils réalisent des choses. Nous remettons chaque année un Prix du partenariat durable et proposons une vingtaine d’activités à nos membres. Nous ne faisons pas de consultance sur mesure. Nous ne sommes pas non plus un groupe de pression, même si nous nous efforçons de faciliter certains projets en partant de la réalité du terrain. Nous avons par exemple aidé à la concrétisation du projet et du site web Experience@Work, qui favorise l’échange d’employés seniors entre différents employeurs, notamment Proximus, Axa et KBC. Le but est de valoriser ainsi les compétences des plus de 50 ans. Notre mission est de faciliter l’émergence de telles pratiques innovantes, qui ont du sens. 18 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2015 Des exemples de PME à la pointe de la RSE en Région bruxelloise ? D.L. : Je vais sans doute en oublier, mais je pense par exemple à NNOF (Nearly New Office Facilities) et leurs services de récupération de matériel de bureau, à BeFre et ses sacs réutilisables ou à BeeoDiversity et son travail pour protéger les abeilles et la biodiversité. La Région bruxelloise a lancé récemment un plan pour stimuler l’économie circulaire, dont il sera intéressant de mesurer les effets à moyen terme. Dans des secteurs plus traditionnels, l’entreprise familiale MCA Recycling a fait un travail remarquable autour de la valorisation des déchets. Une récente étude de l’agence de notation extra-financière Vigéo auprès de 2.500 entreprises cotées dans le monde a estimé le coût du manquement à la RSE à 95 milliards d’euros, sous forme de sanctions diverses (condamnations judiciaires, sanctions administratives…). Sans même parler des retombées en termes d’image. La facture d’une absence de RSE peut vite grimper … S.D. : De grandes entreprises, comme Puma il y a trois ans, qui ont pris la peine de calculer le coût total de leurs consommations d’énergie et de matières premières, ont pu réaliser des gains économiques et environnementaux. Mais au-delà de savoir ce que la RSE pourra générer comme économies, il faut surtout se demander actuellement ce qu’elle peut générer comme nouveaux revenus. ● 1 Value² Entreprendre pour la société : profit pour un bien-être durable, Sabine Denis, publié chez Borgerhoff & Lambergts R.A.

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