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TOPIC GREEN Dans la peau d’un Sustainable Development Manager À Bruxelles, ils seraient environ 900. En quelques années, les Sustainable Development Manager (SDM) se sont peu à peu fait une place dans les entreprises. Mais qui sont-ils et que font-ils ? Petit tour d’horizon. Gaëlle Hoogsteyn «S ouvent, l’histoire commence avec une personne passionnée et concernée par l’environnement. Cette personne arrive avec des solutions pratico-pratiques. Elle met le pied dans la porte et finit par convaincre la direction qu’il y a un réel intérêt », explique Marcel Van Meesche. Directeur de 21 Solutions, il propose aujourd’hui, en collaboration avec BECI et Bruxelles Environnement, une formation spécialement conçue pour les SDM. « Après plus de 10 ans d’accompagnement en éco-gestion dans les entreprises, nous avons constaté que les sociétés étaient très demandeuses de ce type de compétences. » Enfin, il est de plus en plus demandé aux entreprises de publier des informations sur les questions de durabilité. « C’est une autre grande partie de mon travail. Je dois veiller à ce que notre rapport répond bien aux attentes de nos parties prenantes. Pour cela, j’assure notre alignement avec des standards internationaux comme le Global Reporting Initiative » ajoute-t-elle. Marcel Van Meesche, directeur de 21 Solutions Ses missions La mission principale du SDM est d’élaborer la politique de développement durable de l'entreprise. Pour ce faire, il identifie les axes stratégiques et les orientations sur lesquels le groupe souhaite affirmer son engagement. Leila Jmili, Corporate Sustainability Project Manager chez Solvay, précise : « Chez Solvay, on travaille avec une équipe centrale, en collaboration avec un réseau interne mondial de plus de 200 personnes et nos propres experts en hygiène, santé et environnement. Notre approche Solvay Way est basée sur un référentiel précis comportant 49 pratiques d’amélioration continue. » Une fois les principaux objectifs identifiés, le SDM décline un plan d’action en accord avec la stratégie globale. Une fois ce plan validé par la direction, le SDM, en collaboration avec ses collègues, en assure le suivi. C’est également à lui que revient la charge de diffuser le plan de développement durable auprès des différents acteurs de l'entreprise, favoriser l'échange de bonnes pratiques, sensibiliser les collaborateurs, etc. Leila Jmili : « Nous recherchons l’implication de l’ensemble de nos employés pour satisfaire nos engagements. Par exemple, 150 collaborateurs du site de Solvay Campus ont été impliqués dans la démarche Solvay Way. » Leila Jmili, Corporate Sustainability Project Manager chez Solvay. Comment devient-on SDM ? Pour Leila Jmili, il s’agit vraiment d’une passion qui la suit depuis ses études. Dans d’autres cas, c’est une personne interne à l’entreprise qui postule pour le job. « Il existe de nombreuses formations qualifiantes qui mènent au métier de conseiller en environnement et de SDM. Nous constatons auprès de nos membres que les professionnels de l’environnement traitent de plus en plus des matières économiques et sociales en plus des matières environnementales au sein des entreprises », explique Denis Vasilov de l’Abece. « Notre formation est ouverte à tous, ayant une formation de base ou non », précise Marcel Van Meesche. « Elle se veut pratique, axée sur les toutes les activités de l’entreprise ayant des impacts environnementaux : énergie, mobilité, alimentation, déchets, mais aussi monitoring, construction d’indicateurs, etc. … Nous apprenons aux futurs SDM à travailler sur base des législations, du comportement humain, des procédures de travail. » Quels liens avec la direction ? Pour se distinguer dans son domaine, le SDM doit bien sûr faire preuve de créativité et d’innovation, tout en restant réaliste. « C’est là que ses rapports avec la direction entrent en jeu », avance Marcel Van Meesche. « Plus le SDM est soutenu par la direction, plus il pourra mener des projets à bien, changer des procédures, débloquer des budgets, communiquer vers l’extérieur, etc. » ● 36 BECI - Bruxelles métropole - juin 2015 R.A. R.A.

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