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TOPIC GREEN Céline Fremault : « Une production alimentaire durable à Bruxelles, c’est possible ! » Ministre bruxelloise chargée du Logement, de la Qualité de Vie, de l’Environnement et de l'Énergie, Céline Fremault nous a expliqué ses projets quant au déploiement d’une production agricole durable en Région de Bruxelles-Capitale. Johan Debière Vous avez affirmé à plusieurs reprises votre conviction que l'agriculture avait sa place sur le territoire de Bruxelles-Capitale. À quels types d'exploitation agricoles songez-vous ? Céline Fremault : À tous les types de projets d’agriculture urbaine, qu’il s’agisse de cultures hors-sol et en pleine terre, de cultures déployées sur les toitures, dans les caves... Il existe une très grande variété d’agricultures urbaines et je pense que chacune a sa place à Bruxelles. Tous les types de productions seraient envisagées, en recourant à différents types d’acteurs, qu’ils soient professionnels ou pas. Sur ce dernier point, je pense par exemple au développement des potagers collectifs de quartier. Disposez-vous d'un cadastre des parcelles susceptibles d'être exploitées ? La cellule agriculture du SPRB (Service public régional de Bruxelles) est en train d’étudier le potentiel des surfaces disponibles sur le territoire de la Région bruxelloise afin d’y développer ces projets. Comment comptez-vous inciter les entreprises bruxelloises à exploiter les surfaces en toitures ou les mettre à disposition des agriculteurs urbains, comme à Montréal ou Chicago ? Cette réflexion fait partie de la stratégie « vers un système alimentaire plus durable », qui sera présentée au Gouvernement pour la fin de cette année 2015. En termes économiques, l’agriculture urbaine permet la stimulation de l’économie locale à travers la création de nouvelles entreprises, et donc la création de nouveaux emplois, que ce soit à travers la production ou la transformation de produits alimentaires locaux. Des projets d’agriculture urbaine peuvent également faire partie du business plan d’une entreprise afin d’augmenter le bien-être de ses travailleurs et de stimuler la créativité au sein de celle-ci. Vous avez évoqué la future stratégie régionale en la matière. Pouvez-vous nous en dire plus ? La stratégie régionale pour un système alimentaire plus durable abordera tant les questions d’évolution de la demande, pour une alimentation locale et saine des Bruxellois, que l’évolution de l’offre des produits et services locaux à Bruxelles, en travaillant sur les secteurs de la transformation, la distribution, l’horeca et finalement la production et l’agriculture en ville. Le double portefeuille 28 BECI - Bruxelles métropole - juin 2015 Céline Fremault était en octobre dernier chez BECI pour une rencontre avec les entrepreneurs bruxellois. « environnement-agriculture » que j’ai à gérer permettra de travailler sur l’ensemble des systèmes alimentaires, de la production à la consommation. Dans quelle mesure le grand public pourrait-il être associé au développement de cette activité ? À travers les projets d’agriculture urbaine « non-professionnels » tels que les potagers individuels et collectifs, via les circuits courts qui seront mis en place pour une vente directe aux consommateurs bruxellois des produits agricoles de la Région... Votre objectif est d'orienter préférentiellement cette agriculture urbaine vers une consommation locale. Disposez-vous déjà de canaux de distribution ? La question des canaux de distribution est également prévue dans la future stratégie régionale. Toutefois, certains canaux de distribution existent déjà aujourd’hui. C’est par exemple le cas pour la vente directe via les Groupe d’Achats Solidaires de l’Agriculture Paysanne (GASAP). Il s’agit dès lors de les développer en lien avec la production agricole à Bruxelles. Vous pensez promouvoir les productions régionales par l'instauration d'un label, mais ne risque-t-il pas de rester anecdotique? Les sondages montrent que les Bruxellois (et les Belges en général) aiment les produits locaux : le succès des streekproducten en Flandre et des produits Agriculture de Wallonie le montrent bien. Ma volonté de créer un label Made in Brussels n’est donc pas quelque chose d’anecdotique, mais cadre dans une logique économique,

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