Edito De l’intelligence pour la ville et pour l’humain C’est dans les villes que se joue l’avenir de l’humanité : déjà, les villes abritent plus de la moitié de la population mondiale ; en 2050, ce sera plus des deux tiers. Si l’humanité s’urbanise, c’est parce que les villes sont les moteurs économiques, sociaux et culturels qui entraînent nos sociétés. Mais elles concentrent aussi les plus graves problèmes de surconsommation, de pollution, d’insécurité, de santé publique… Pour offrir un développement harmonieux, profitable à tous, les villes vont devoir surmonter ces obstacles. Mais les villes sont des systèmes d’une extrême complexité, instables et dynamiques, où se produisent d’innombrables interactions, qui représentent un défi permanent pour les gestionnaires, décideurs et planificateurs. Dans ce chaos apparent, les performances des villes ne dépendent plus seulement de leurs infrastructures physiques (connexions routières, ferroviaires, parc immobilier…), ni de leur patrimoine économique ou intellectuel (entreprises, universités), mais, de plus en plus, des relations entre tous ces actifs et de leur mise en réseau – bref, de leur intelligence. Pour relever les défis posés par la croissance démographique et l’urbanisation croissante, les villes doivent devenir des smart cities – c’est-à-dire des cités capables d’utiliser les technologies de l’information et de la communication pour trouver des solutions aux problèmes de leurs populations en matière d’énergie, de ressources, de logement, de mobilité, etc. Le fil conducteur de ces futures solutions, c’est le big data : la disponibilité à grande échelle des données et leur exploitation. On songe ici aux smart grids, aux bâtiments intelligents, à la gestion du trafic en temps réel… Les moyens existent déjà ; des entreprises de pointe les développent. Leur mise en œuvre exige une alliance efficace entre partenaires publics et privés. À cet égard, il est essentiel de faire évoluer la législation pour « libérer » les données – sans préjudice du respect de la vie privée. Ce sont elles qui permettront d’organiser ce « chaos urbain » ; ce sont elles qui alimenteront le développement socio-économique des villes dans les prochaines décennies. Aujourd’hui, les smart cities naissantes s’appellent Songdo en Corée du Sud, Masdar aux Émirats Arabes Unis, Seestadt Aspern en Autriche ; loin de la Belgique… Bruxelles a les ressources nécessaires pour les rejoindre. Elle possède, dans ses universités, ses hautes écoles et ses entreprises, le capital humain nécessaire. L’enjeu est de taille : il ne s’agit pas seulement du bien-être des citadins, mais aussi de l’attractivité économique de la ville et de la création de nombreux emplois. Bruxelles ne doit pas laisser passer sa chance. Olivier Willocx, Administrateur délégué de BECI 1 - RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015 | BECI
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