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l’aéroport d’Heathrow à Londres s’est équipé d’un système similaire pour relier le terminal 5 au parking. Une dizaine d’autres projets de PRT sont en cours un peu partout dans le monde. Mais le plus attendu est certainement celui de Masdar City, cette nouvelle ville qui verra le jour en 2020 à Abu Dhabi : un smart transport dans une smart city ! Électrique ou CNG ? On fait le point Des deux « carburants » en pleine croissance, commençons par le – sans doute – plus méconnu, en Belgique en tous cas. Le CNG, ou Compressed Natural Gas, est pourtant très répandu sur certains marchés. En Europe, c’est en Italie que l’on récence le plus de véhicules roulant au CNG : près de 850.000 en circulation ! Il est étonnant que le CNG ait pris tant de temps à se développer : niveau sonore plus faible, particules, NOx et SO2 réduits de plus de 90 %... le gaz naturel compressé est un carburant tout à fait pertinent pour une utilisation urbaine. Et si le prix d’achat est plus élevé (mais partiellement compensé par une prime de la fédération du gaz naturel), le prix de revient à la pompe est jusqu’à 40 % inférieur à l’équivalent essence. Vu la vitesse à laquelle le réseau se développe en Belgique, notamment grâce à la récente joint-venture Enora, il est quasi-certain que le CNG se positionnera à terme comme une alternative crédible. Il existe une trentaine de stations aujourd’hui en Belgique, principalement en Flandre mais aussi autour de la capitale, alors qu’une cinquantaine sont attendues d’ici 2018. Résultat : on comptait 2.000 véhicules CNG en circulation début 2015, en augmentation de 300 % par rapport à fin 2013. Du côté de l’électrique, et malgré une directive européenne imposant à la Belgique d’installer 21.000 bornes d’ici 2020, on n’avance pas comme espéré. En 2014, 1.166 voitures « 100% électriques » ont été immatriculées, soit un bond de 230 % par rapport à 2013, pour un parc total de 2.203 voitures (source Febiac). Bien, mais toujours insuffisant. L’électrique – comme le CNG d’ailleurs – souffre malgré lui du syndrome de « l’œuf ou la poule ». Faute d’investissements dans un réseau de recharge suffisant, il ne faut plus espérer le boom tant attendu. Même si tout le monde s’accorde pour dire que l’électrique est la suite logique, ses parts de marché ne vont que très lentement grignoter celles des carburants classiques. À l’heure actuelle, on ne compte qu’une petite trentaine de stations en Région bruxelloise, hors Zen Car. Vincent Campeol Les déplacements du futur pourraient donc emprunter une nouvelle voie, mais est-ce envisageable dans nos vieilles villes ? André Bouffioux répond à la question : « Il serait tout à fait possible d’implanter des podcars dans une ville comme Bruxelles, mais seulement pour des connexions spécifiques ou certains nouveaux quartiers. Malheureusement, je ne crois pas qu’on puisse généraliser ce type de transport à toute la ville car les coûts d’infrastructures seraient trop élevés. » « Prendre le bus ou le métro deviendra une expérience individuelle et partagée, ce sera un mode de vie à part entière. » Frédéric Devisch, directeur commercial d’Alstom Belgique Du high tech en commun Les transports publics n’échapperont pas non plus à l’automatisation et à la connectivité. Le géant français Alstom, dont le siège belge se trouve face à la gare du Midi, y travaille déjà depuis de nombreuses années. Dans son bureau qui surplombe la ville, Frédéric Devisch, le directeur commercial, se laisse bercer par une vision d’avenir : « Les transports en commun seront de plus en plus automatisés, encore plus efficaces en termes de performance, de consommation d’énergie et de disponibilité. Grâce aux technologies numériques et le confort proposé, les véhicules seront plus qu’un simple moyen de déplacement. Prendre le bus ou le métro deviendra une expérience individuelle et partagée, ce sera un mode de vie à part entière. » D’après M. Devisch, outre les améliorations directes des moyens actuels, les changements seront aussi structurels : « Nous allons vers une convergence des différents types de transport en commun. Il existe déjà des trams-trains. Ces véhicules peuvent circuler à la fois sur les voies de tramway urbaines et sur le réseau ferroviaire. On parle aussi de plus en plus des ‘trams-bus’. Alstom a présenté au dernier salon de l’UITP (Union Internationale des Transports Publics) son tout nouveau SRS (Système de Rechargement Statique). Il permet de recharger électriquement les trams, les bus et les camions sans caténaire. Lors de l’arrêt dans une station, le véhicule se connecte automatiquement à une borne électrique intégrée dans le sol. Celles-ci transmettent l’électricité au véhicule en moins de 20 secondes. Nous développons également avec Volvo un système d‘alimentation par le sol pour des camions hybrides. Deux lignes de contact sont placées à la surface de la route, permettant au véhicule de se recharger pendant qu’il circule sur la voie. » n BECI | RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015 - 8

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